• 1 avril 2009

    Crise : usual suspects

    Crise : usual suspects

    La crise actuelle sera probablement l’une des plus coûteuses de notre histoire et chacun souhaite réformer le système pour que cela n'arrive plus. Encore faut-il que cet effort soit bien dirigé. Trois idées erronées pourraient mener à un programme de réforme désastreux : la crise aurait été causée par les déséquilibres de comptes courants et en particulier par les flux monétaires des marchés émergents vers les États-Unis ; la crise aurait été causée par une politique monétaire laxiste aux États-Unis ; la crise aurait été causée par l'innovation financière.

  • 28 mars 2009

    Faut-il une nouvelle monnaie internationale ?

    Faut-il une nouvelle monnaie internationale ?

    La Banque centrale de Chine vient d’appeler de ses voeux la création d'une nouvelle monnaie de réserve internationale. Un tel changement aiderait-il à résoudre la crise ?

  • 25 mars 2009

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    Faut-il craindre un retour du protectionnisme ? En 1929, la Ligue des Nations, comme le G20 aujourd’hui, avait appelé à adopter une trêve tarifaire pour les deux ou trois ans à venir. L’histoire montre que ce type de déclarations n’engage personne, y compris ceux qui les font. En attendant, il est normal de rester vigilant mais il ne faut pas décrier un protectionniste aujourd’hui chimérique, au risque de perdre toute pertinence dans les débats à venir. Comme nous l’enseigne Esope, à trop crier au loup, on en voit le museau.

  • 22 mars 2009

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    La préparation du G20, qui devait sceller la coopération internationale face à la crise, est en train de creuser un profond fossé entre l'Europe et les Etats-Unis. Les Américains ont lancé un appel pour une relance budgétaire coordonnée. Ils ont reçu le soutien actif du FMI, des Anglais, des Japonais et même des Chinois. Mais les Européens, emmenés par l'habituel tandem franco-allemand, plaident plutôt pour un renforcement de la réglementation des marchés financiers. Les raisons de ce dialogue de sourds sont multiples, et pas forcément à l'avantage des Européens.

  • 12 mars 2009

    Mettre le risque en débat

    Mettre le risque en débat

    Quel rapport entre la fronde opposée à la Commission européenne par les États membres lors du Conseil environnement du 2 mars 2009 sur la levée de l'interdiction de cultiver des OGM en Autriche et en Hongrie, les décisions de tribunaux français demandant aux opérateurs téléphoniques d'enlever des antennes-relais et la tourmente financière actuelle ? Ces exemples sont les manifestations les plus claires du problème que pose à nos sociétés la notion de maîtrise du risque.

  • 4 mars 2009

    G20 ou G24 ?

    G20 ou G24 ?

    Une des conséquences les plus attendues de la crise de 2008 aura été le putsch qui a permis au G20 de remplacer le G7/8 à la direction de l'économie mondiale. Personne ne pense que le travail puisse continuer à être organisé, et encore moins exécuté, par le G7. Si l’on veut réformer le FMI et la Banque mondiale, personne ne pense que la solution puisse être résolue par le G7. Personne enfin n’imagine qu’une réponse globale, monétaire et fiscale à la plus grave récession depuis la Deuxième Guerre mondiale puisse être le fait du seul G7. Qu’il s’agisse de développer des idées, de trouver un consensus ou de procéder à la mise en œuvre, c’est au G20 que cela se passe. Mais cela ne va pas sans problèmes.

  • 2 mars 2009

    Le mythe du risquomètre

    Le mythe du risquomètre

    Une conviction largement répandue veut que le risque financier soit facile à mesurer : nous pourrions introduire une sorte de risquomètre dans les entrailles du système financier et obtenir une mesure précise du risque présent dans les instruments financiers, même les plus complexes. Cette croyance a joué un rôle-clé dans la crise actuelle. Malheureusement, cette leçon n'a pas été comprise : la sensibilité au risque sera apparemment un des éléments structurants du prochain système de régulation et des nouvelles formes de la rémunération des dirigeants.

  • 27 février 2009

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Depuis la chute de Lehman Brothers, nos gouvernements s'efforcent de renflouer le secteur bancaire à force d'apports en capital. Pour autant, l'objectif de relance du crédit demeure hors d'atteinte. Au contraire, les problèmes semblent s'aggraver de semaine en semaine d'une manière inéluctable. Ainsi en sommes-nous arrivés au point où l'onde de choc frappe le crédit des États eux-mêmes. De nombreux commentateurs s'accordent sur la nécessité d'une action coordonnée. Peut-on imaginer par exemple une structure commune de défaisance ?

  • 25 février 2009

    Il faut sauver l’euro !

    Il faut sauver l’euro !

    Bruxelles vient de lancer des procédures officielles de déficit excessif contre la France, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et Malte alors même que l’économie européenne est en manque de demande. Il ya pourtant à peine trois mois elle appelait à un soutien budgétaire de la demande. La Commission serait-elle schizophrène ? Non mais elle doit tenir compte de l’inquiétude des marchés face au risque de défaut de paiement des États. Cette crainte est-elle justifiée ?

  • 23 février 2009

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Loin de se réjouir les bourses mondiales ont accusés un net recul à l’annonce du plan annoncé par Tim Geithner le 10 février. Pourquoi les efforts du Trésor ont-ils reçu un accueil aussi glacial ?

  • 18 février 2009

    Comment réguler les hedge funds ?

    Comment réguler les hedge funds ?

    Depuis le début de la crise financière, la question de la régulation des hedge funds, ces fonds d’investissement qui opèrent sous contraintes réglementaires légères, revient régulièrement dans le débat public. On voit bien en quoi la posture est politiquement payante, mais qu’en est-il de la réalité ? Les hedge funds sont-ils responsables de la crise ? Faut-il vraiment renforcer la réglementation qui les encadre ? Si oui, pourquoi, et comment, le faire ?

  • 13 février 2009

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Un renflouement massif des banques occidentales semble nécessaire s’il faut réamorcer le crédit et éviter une récession plus grave encore. Comment agir ? À regarder un bilan de banque comme d’ailleurs celui de toute entreprise, il n’y a que trois façons possibles. Soit on opère du côté de l’actif du bilan des banques, celui qui porte les prêts et titres financiers qu’elles ont acquis, dont pas mal d’actifs malsains. Soit on regarde du côté du passif de leur bilan, celui qui décrit leurs sources de financement, ce qui donne les deux autres façons possibles : la deuxième agit sur les fonds propres de la banque, en pratique par injection directe de capital par les États ; la troisième et dernière façon consiste à agir sur les emprunts et dettes qu’elles ont contractés, en prenant en compte que les banques commerciales se financent grâce aux dépôts bancaires (comptes à vue ou à terme par exemple) de leurs clients, mais beaucoup aussi par emprunts directs sur le marché.

  • 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 9 février 2009

    Le versant sombre du petit facteur

    Le versant sombre du petit facteur

    Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux.

  • 4 février 2009

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Si la crise actuelle évolue vers un désastre comparable à la Grande Dépression, ce sera probablement du fait d'un manque de coopération entre les grandes économies. L'histoire de l'économie mondiale moderne et de son effondrement dans les années 1930 montre que les principales puissances doivent travailler ensemble si elles veulent maintenir un ordre économique international intégré. Mais les États ne sont capables de faire les sacrifices nécessaires au soutien de la coopération internationale que si leur population manifeste un minimum de soutien politique en faveur d’une économie mondiale ouverte. Cela ne va pas de soi aujourd’hui.

  • 28 janvier 2009

    Une vertu en trompe-l'œil

    Une vertu en trompe-l'œil

    La Commission européenne a récemment révisé à la baisse ses prévisions de croissance. Elle prévoit désormais une contraction du PIB de la zone euro de 1,9% en 2009. Onze des seize États-membres de la zone seraient ainsi en récession en 2009, la baisse du PIB pouvant aller jusqu'à -5% en Irlande. Sous l'effet des stabilisateurs automatiques et des plans de relance, la moitié des États-membres de la zone euro pourraient afficher en fin d'année un déficit budgétaire supérieur au seuil de 3% du PIB. La Commission prévoit des déficits particulièrement importants en Irlande (11% du PIB) et en Espagne (6,2%). Comment des pays aussi vertueux que l'Irlande et l'Espagne ont-ils pu soudainement sombrer dans des déficits abyssaux ?

  • 27 janvier 2009

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Faut-il nationaliser les banques ?

    Où en est aujourd'hui le système bancaire français ? Les banques font la queue au guichet de l’État pour lever des capitaux frais, mais elles prétendent qu’elles sont correctement capitalisées. Cet apport de l’État est nécessaire à leurs yeux pour maintenir un rythme soutenu d’octroi de crédits nouveaux, mais elles affirment aussi que leurs encours de crédit n’ont cessé de progresser malgré la crise. Alors que les acteurs économiques, ménages et entreprises, dénoncent l’attrition du crédit et que le médiateur, M. Ricol, menace de dénoncer sur la place publique les banques inciviques, ces dernières protestent de leur bonne foi et assurent qu’il n’y a pas de risque de credit crunch en France.

  • 19 janvier 2009

    Europe : en attendant Obama...

    Europe : en attendant Obama...

    Il n'est pas inutile de se demander ce que l'Europe est en droit d'attendre de l'administration Obama. Pourtant la réponse à cette question n'a de sens que si préalablement les Européens s'interrogent sur ce qu’eux-mêmes attendent des États-Unis. Or il n'est pas acquis que les Européens soient au clair avec eux-mêmes au terme d'une année riche en événements et aux enseignements contradictoires.

  • 16 janvier 2009

    Les syndicats contestataires ont-ils le vent en poupe ?

    Les syndicats contestataires ont-ils le vent en poupe ?

    Les élections prudhommales ont eu lieu. Les chiffres ont parlé. À l’heure où de nouvelles règles du jeu vont entrer en vigueur, le champ syndical a-t-il gagné en lisibilité ? Au rebours des commentaires hâtifs qui ont suivi l’élection, il semble au contraire marqué par trois paradoxes.

  • 14 janvier 2009

    Sarkozy et la démocratie sociale

    Sarkozy et la démocratie sociale

    Lorsque, dans quelques jours, le Président de la République présentera ses vœux aux partenaires sociaux, il leur dira très certainement ce qu’il attend d’eux et du dialogue social en cette année 2009 où nous savons tous que notre pays et les salariés vont souffrir d’une crise violente dont il faut au maximum atténuer les effets. La présidence de Nicolas Sarkozy, du fait notamment de la loi de modernisation du dialogue social de janvier 2007, a fait entrer les rapports entre démocratie sociale et démocratie politique dans une nouvelle ère. Quels en sont les enjeux ? Quel bilan peut-on en faire à l'heure du nouvel accord Unedic ?