• 26 février 2010

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    La crise a montré que la politique macroéconomique doit avoir des cibles nombreuses ; la bonne nouvelle, c’est qu'elle nous a rappelé aussi que nous avons beaucoup d'instruments, de la politique monétaire « exotique » aux instruments fiscaux, en passant par les outils de régulation. Il faudra du temps et un réel effort de recherche pour déterminer quels instruments conviennent le mieux à une cible donnée. On peut toutefois dès aujourd'hui proposer quelques pistes sérieuses.

  • 24 février 2010

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    L’Europe a-t-elle une aversion pour le risque ?

    Le retrait annoncé des troupes néerlandaises d’Afghanistan a conduit le secrétaire d’État américain à la Défense, Robert M. Gates, à affirmer le 23 février que « la démilitarisation de l’Europe – où une grande partie du grand public et de la classe politique est opposée à la force militaire et aux risques qui y sont associés – fut une bénédiction au XXe siècle pour devenir au XXIe une entrave à la recherche d’une sécurité et d’une paix durable ». Au-delà de l’aversion à la guerre, l’aversion au risque serait-elle devenue l’identité politique de l’Union européenne dans le monde ?

  • 23 février 2010

    Grippe A et bulles financières

    Grippe A et bulles financières

    On peut légitimement comparer l’épisode de la grippe A, ou plutôt sa perception dans l’opinion et chez les autorités de la santé, aux emballements que connaissent si souvent les marchés financiers. Suivons pour cela les processus décisionnels.

  • 21 février 2010

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Obama peut-il prendre l’Europe au sérieux ?

    Le traité de Lisbonne est censé rendre le fonctionnement de l’Union européenne plus efficace, plus démocratique et plus cohérent, en particulier pour ce qui est de sa place dans les relations internationales. Deux fonctions nouvelles ont été créées : Herman van Rompuy, Belge flamand, a été désigné président stable du Conseil européen (la réunion des chefs d’État et de gouvernement des 27), et la Britannique Catherine Ashton, Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, préside désormais le Conseil des affaires étrangères (la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères). Sauront-ils se faire davantage respecter par les partenaires de l’Union européenne, en particulier par les États-Unis ?

  • 18 février 2010

    La titrisation repart de plus belle

    La titrisation repart de plus belle

    La titrisation européenne a survécu à la crise. Pas parce qu’elle s’est réformée pour devenir une activité parfaitement transparente. Et encore moins parce que ses maîtres d’œuvre ont adopté un profil bas ou fait amende honorable. Mais simplement parce que la titrisation, dans sa version simple et épurée, peut être utile. En revanche, l’autre segment de la titrisation – les structures financières alambiquées qui profitent plus aux banques d’affaires qu’aux entreprises – est quant à lui, selon toute vraisemblance, mort et enterré.

  • 16 février 2010

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    Grèce : les Européens sont-ils crédibles ?

    La Grèce fait face à deux difficultés majeures : un problème de solvabilité de moyen terme, avec des finances en piètre état, et une réputation en la matière pas très brillante. La zone euro a également un déficit de crédibilité. Mais il est d’une autre nature : le pacte de stabilité n’est pas parvenu à assainir les finances de ses États membres. Sa capacité à influencer la Grèce pour redresser ses comptes apparaît de ce fait limitée. Aussi cherche-t-elle donc d’abord et avant tout à réduire les primes de risque qui reflètent les différences de situation budgétaires de ses membres. Y parviendra-t-elle ?

  • 15 février 2010

    Qui veut (vraiment) diriger France-Télévisions ?

    Qui veut (vraiment) diriger France-Télévisions ?

    Le 8 janvier 2008, on applaudissait Nicolas Sarkozy. Créer une BBC à la française, la gauche en avait rêvé, la droite l’avait fait. Bravo l’artiste. Deux ans plus tard et en quatre épisodes, le flamboyant scénario s’est transformé en feuilleton de vaudeville. La télévision publique aurait mérité des auteurs plus inspirés.

  • 13 février 2010

    Seul le FMI peut sauver la Grèce

    Seul le FMI peut sauver la Grèce

    Après plusieurs jours de spéculation (intellectuelle), d’échanges et de déclarations plus ou moins claires, les dirigeants européens ont produit une déclaration de solidarité magnifique avec la Grèce qui n’a qu’un inconvénient : elle manque de substance. Tout y est : solidarité entre Européens, fermeté vis-à-vis d’une Grèce qui a ignoré les sages principes de discipline budgétaire et a même truqué ses comptes, mise à l’écart subtile du FMI.

  • 12 février 2010

    La face gauche du voile

    La face gauche du voile

    La nouvelle « affaire du voile » montre les incohérences et les inconséquences des stratégies politiques de l’époque. Incohérences et inconséquences auxquelles nul n’échappe si l’on écoute les différentes réactions. Ce fait divers politique aurait pu passer inaperçu si le contexte n’avait pas été aussi brûlant depuis des semaines à coup de débats sur la burqa et sur l’identité nationale. Des débats qui ont été lancés par une majorité aux abois, en quête de suffrages sur sa droite, et qui éclairent d’une lumière crue la façon dont la gauche a perdu ses repères sur ces questions. Les petits jeux de la gauche antilibérale apparaissent comme un révélateur de cette confusion.

  • 9 février 2010

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Russie, Chine et UE à la conquête du gaz turkmène

    Soyons clairs. Si le Turkménistan n’avait pas de gaz personne ne s’y intéresserait. Mais précisément parce qu’il en recèle beaucoup, il fait l’objet de convoitises de la part de trois acteurs majeurs : la Russie, l'Europe et la Chine.

  • 4 février 2010

    L’euro prendra-t-il la place du dollar ?

    L’euro prendra-t-il la place du dollar ?

    Quelle sera la principale monnaie mondiale dans dix ans ? Cela pourrait bien être l'euro. Contrairement aux spéculations des années 1990, le yen et le mark n'ont jamais eu la moindre chance de contester la suprématie du dollar dans les échanges internationaux. Leurs pays d'origine étaient plus petits que les États-Unis et de leurs marchés financiers moins bien développés et liquides que la place de New-York. L'euro est en revanche un challenger crédible : la zone euro est à peu près aussi grande que les États-Unis et l'euro s'est révélé une meilleure valeur de réserve que le dollar.

  • 31 janvier 2010

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    La contrefaçon a mauvaise presse : travail volé, marques pillées, insécurité sur les produits, notamment pharmaceutiques… La perte d’emploi pour l’économie française notamment est importante, et ce au profit des pirates, le plus souvent venus de Chine. Mais les choses sont-elles aussi simples ? N’y aurait-il pas aussi des effets bénéfiques de la contrefaçon ?

  • 29 janvier 2010

    L’UE a-t-elle le droit de renflouer la Grèce ?

    L’UE a-t-elle le droit de renflouer la Grèce ?

    Les difficultés de la Grèce continuent, malgré quelques éclaircies temporaires, et le débat se poursuit lui aussi : les traités de l’Union européenne permettent-ils légalement à l’UE de renflouer un de ses États-membres ? Rien n’est moins sûr.

  • 28 janvier 2010

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    Rappelez-vous l’an dernier. Le modèle français était en train de faire la preuve de sa supériorité sur le « marché à tout va » anglo-saxon. Même Nicolas Sarkozy, qui avait bâti sa campagne sur le thème de la rupture avec un modèle français obsolète, a changé de casaque et s'en est allé donner des leçons à ses « amis » Barack et Gordon. C’est vrai que le poids de l’État et l’importance du filet social ont puissamment amorti le choc. Le chômage a explosé aux États-Unis et en Grande-Bretagne, il a simplement augmenté en France. Victoire totale, donc ?

  • 27 janvier 2010

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    Droits de l'Homme dans l’UE : merci la Douma !

    En approuvant le 15 janvier 2010 la ratification du protocole 14 de la Convention européenne des droits de l'Homme, la Douma lève le dernier obstacle à l'adhésion de l'Union européenne à la Convention. Ce protocole permet principalement de simplifier les procédures de la Cour, ce à quoi s'opposait la Russie, dernier État à ratifier le texte parmi les 47 que compte le Conseil de l'Europe. Mais il permet aussi à l’UE de ratifier ce texte alors que, jusqu'à présent, seuls des États pouvaient adhérer. Cela n'est pas sans conséquence pour l'architecture juridique européenne.

  • 21 janvier 2010

    Le PS ne veut pas de burqa mais se voile la face

    Le PS ne veut pas de burqa mais se voile la face

    L’affaire du port de la burqa en France pose une double question, l’une de fond, l’autre de méthode. Pour ce qui est du fond, deux positions sont apparues dans le débat récent. La première est que l’interdiction du port de la burqa constituerait un viol des droits fondamentaux de la personne et doit donc être combattue. La seconde est que le port du voile intégral est condamnable car incompatible avec les valeurs de la République. La seconde de ces positions est en réalité commune aux deux grands partis, le PS et l’UMP. Dès lors se pose la question de méthode : faut-il ou non légiférer pour interdire cette pratique ?

  • 19 janvier 2010

    L’Europe victime du dollar faible ?

    L’Europe victime du dollar faible ?

    Le dollar a bien perdu de sa superbe lors de la décennie écoulée : s’il fallait 1,07 euros environ pour acheter un dollar en 2001, le billet vert est aujourd’hui accessible pour seulement 70 centimes. Les Etats-Unis trichent-ils en dépréciant leur monnaie pour sortir plus vite de la crise au détriment du reste du monde ?

  • 12 janvier 2010

    Ukraine: le remède chinois ?

    Ukraine: le remède chinois ?

    L’Ukraine fait figure d’ « homme malade de l’Europe ». Au sens littéral, c’est le pays qui a été le plus touché par l’épidémie de grippe A, avec plus de 300 victimes. Économiquement, elle n’est pas en meilleure santé : c’est bien d’un effondrement qu’il faut parler puisque le PIB a chuté de 18%, du fait de la chute de l’activité industrielle et des exportations d’acier, ainsi que des vulnérabilités du secteur financier. C’est dans ce contexte peu réjouissant que l’Ukraine se prépare à vivre des élections présidentielles. Si le précédent scrutin en 2004 avait donné lieu à une forte mobilisation des Ukrainiens, connue sous le nom de « Révolution orange », l’humeur du moment est donc nettement plus morose.

  • 8 janvier 2010

    Lisbonne : à ne refaire sous aucun prétexte !

    Lisbonne : à ne refaire sous aucun prétexte !

    « L’Union s’est aujourd’hui fixé un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. » (Déclaration de Lisbonne, 24 mars 2000) Et bien nous y sommes, la décennie est passée. Je n’imagine personne qui pense que la mission a été accomplie. L’échec était annoncé, mais il faudrait à présent faire un bilan et tirer les conséquences d’un projet qui a absorbé bien des efforts et occulté bien des erreurs.

  • 6 janvier 2010

    Pour un droit d’ingérence monétaire

    Pour un droit d’ingérence monétaire

    Le président de la Réserve Fédérale vient de livrer à un plaidoyer pro domo à l’occasion du meeting annuel de l’Association économique américaine. En un mot, il réfute l’accusation selon laquelle une politique monétaire américaine trop laxiste au début de la décennie précédente serait responsable de la bulle immobilière aux Etats-Unis et, ipso facto, de la crise mondiale de 2008-2009. Une mauvaise réglementation financière serait à l’origine de tous nos maux. On ne s’aventure pas aisément à critiquer un économiste de la stature de Ben Bernanke, ni le président d’une institution qui, avec d’autres comme la BCE, a su prendre des décisions courageuses au pire de la crise et, ce faisant, nous a probablement évité le pire. Mais là, il faut s’arrêter un instant et prendre du recul.