• 25 mars 2009

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    À trop crier au loup, on en voit le museau

    Faut-il craindre un retour du protectionnisme ? En 1929, la Ligue des Nations, comme le G20 aujourd’hui, avait appelé à adopter une trêve tarifaire pour les deux ou trois ans à venir. L’histoire montre que ce type de déclarations n’engage personne, y compris ceux qui les font. En attendant, il est normal de rester vigilant mais il ne faut pas décrier un protectionniste aujourd’hui chimérique, au risque de perdre toute pertinence dans les débats à venir. Comme nous l’enseigne Esope, à trop crier au loup, on en voit le museau.

  • 24 mars 2009

    Comment soutenir la consommation?

    Comment soutenir la consommation?

    Les déséquilibres macroéconomiques qui ont provoqué la crise actuelle, à commencer par l’endettement des ménages américains, étaient aussi facteurs de dynamisme pour le commerce mondial, et la contraction brutale des échanges fragilise toutes les économies sans exception. Dans ces conditions on ne peut que se féliciter de voir émerger un consensus international sur le refus du protectionnisme, d’une part, et sur la nécessité d’une relance globale par la consommation, d’autre part. La question pourrait toutefois se poser d’une façon sensiblement différente en France.

  • 22 mars 2009

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    Relance : pourquoi les Américains ont raison

    La préparation du G20, qui devait sceller la coopération internationale face à la crise, est en train de creuser un profond fossé entre l'Europe et les Etats-Unis. Les Américains ont lancé un appel pour une relance budgétaire coordonnée. Ils ont reçu le soutien actif du FMI, des Anglais, des Japonais et même des Chinois. Mais les Européens, emmenés par l'habituel tandem franco-allemand, plaident plutôt pour un renforcement de la réglementation des marchés financiers. Les raisons de ce dialogue de sourds sont multiples, et pas forcément à l'avantage des Européens.

  • 16 mars 2009

    Climat : en attendant Copenhague

    Climat : en attendant Copenhague

    La conférence internationale sur le changement climatique se rapproche. Il n’est pas inutile de se demander quels en sont les enjeux majeurs pour l’Europe. Cette conférence qui se tiendra à Copenhague en décembre doit mettre un terme au cycle de négociations entamées à Bali en 2007 et dégager un accord au niveau mondial sur des objectifs de réductions des gaz à effet de serre (GES) pour l’après-Kyoto. Y parviendra-t-elle ?

  • 12 mars 2009

    Mettre le risque en débat

    Mettre le risque en débat

    Quel rapport entre la fronde opposée à la Commission européenne par les États membres lors du Conseil environnement du 2 mars 2009 sur la levée de l'interdiction de cultiver des OGM en Autriche et en Hongrie, les décisions de tribunaux français demandant aux opérateurs téléphoniques d'enlever des antennes-relais et la tourmente financière actuelle ? Ces exemples sont les manifestations les plus claires du problème que pose à nos sociétés la notion de maîtrise du risque.

  • 10 mars 2009

    Quand TF1 perd ses couleurs

    Quand TF1 perd ses couleurs

    Une étude prospective publiée par le CSA en février sur l’évolution du marché publicitaire encouragerait, timidement, à l’optimisme pour le devenir du géant français de l’audiovisuel. Les recettes disparues de France-Télévisions, entre 200 et 400 millions selon les estimations, iraient intégralement dans la besace des chaînes privées, grâce à une réglementation favorable (merci au décret du 19 décembre 2008) et à l’attractivité de l’auditoire de la télévision privée pour les annonceurs (public plus jeune que celui de France-Télévisions). Les mauvais résultats de TF1 en 2008, baisse de 3 % des recettes publicitaires, pourraient n’avoir été que passagers. Mais les résultats de janvier 2009 (-19 % de recettes publicitaires par rapport à janvier 2008) et le verdict du Palais Brongniart (la capitalisation boursière de M6 dépasse aujourd’hui celle de TF1) laissent entrevoir un avenir sombre pour la chaîne. Risquons un pronostic.

  • 6 mars 2009

    PME : mettez de l’équity dans votre moteur

    PME : mettez de l’équity dans votre moteur

    L'été 2007 aura marqué la fin d'une ère : les investissements des fonds de private equity, et notamment ceux financés par endettement (“leverage buyout”, LBO), ont chuté suite à l’assèchement soudain du marché du crédit. Les opérations de grande envergure, emblématiques de l’ascension de ces nouveaux « rois du capitalisme » ont été quasi inexistantes en 2008 en France. 2009 s'annonce comme l'année de tous les dangers avec la dégradation brutale de l’économie européenne : ainsi Autodistribution, distributeur de pièces détachées et accessoires automobiles, a été placé en décembre 2008 sous mandat « ad hoc », suite à de sérieuses difficultés financières liées à son opération de LBO. Lorsque, inévitablement, sera annoncée la faillite d’une entreprise sous LBO, il sera tentant d’y voir un nouvel avatar de la “perversion du capitalisme” : la recherche excessive de profit pour une poignée de bénéficiaires mettant en péril l'édifice social. Pourtant, les faits permettent-ils réellement une telle interprétation ?

  • 4 mars 2009

    G20 ou G24 ?

    G20 ou G24 ?

    Une des conséquences les plus attendues de la crise de 2008 aura été le putsch qui a permis au G20 de remplacer le G7/8 à la direction de l'économie mondiale. Personne ne pense que le travail puisse continuer à être organisé, et encore moins exécuté, par le G7. Si l’on veut réformer le FMI et la Banque mondiale, personne ne pense que la solution puisse être résolue par le G7. Personne enfin n’imagine qu’une réponse globale, monétaire et fiscale à la plus grave récession depuis la Deuxième Guerre mondiale puisse être le fait du seul G7. Qu’il s’agisse de développer des idées, de trouver un consensus ou de procéder à la mise en œuvre, c’est au G20 que cela se passe. Mais cela ne va pas sans problèmes.

  • 2 mars 2009

    Le mythe du risquomètre

    Le mythe du risquomètre

    Une conviction largement répandue veut que le risque financier soit facile à mesurer : nous pourrions introduire une sorte de risquomètre dans les entrailles du système financier et obtenir une mesure précise du risque présent dans les instruments financiers, même les plus complexes. Cette croyance a joué un rôle-clé dans la crise actuelle. Malheureusement, cette leçon n'a pas été comprise : la sensibilité au risque sera apparemment un des éléments structurants du prochain système de régulation et des nouvelles formes de la rémunération des dirigeants.

  • 27 février 2009

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Quelle solidarité financière européenne ?

    Depuis la chute de Lehman Brothers, nos gouvernements s'efforcent de renflouer le secteur bancaire à force d'apports en capital. Pour autant, l'objectif de relance du crédit demeure hors d'atteinte. Au contraire, les problèmes semblent s'aggraver de semaine en semaine d'une manière inéluctable. Ainsi en sommes-nous arrivés au point où l'onde de choc frappe le crédit des États eux-mêmes. De nombreux commentateurs s'accordent sur la nécessité d'une action coordonnée. Peut-on imaginer par exemple une structure commune de défaisance ?

  • 25 février 2009

    Il faut sauver l’euro !

    Il faut sauver l’euro !

    Bruxelles vient de lancer des procédures officielles de déficit excessif contre la France, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande et Malte alors même que l’économie européenne est en manque de demande. Il ya pourtant à peine trois mois elle appelait à un soutien budgétaire de la demande. La Commission serait-elle schizophrène ? Non mais elle doit tenir compte de l’inquiétude des marchés face au risque de défaut de paiement des États. Cette crainte est-elle justifiée ?

  • 23 février 2009

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Le Trésor américain dépassé par les événements ?

    Loin de se réjouir les bourses mondiales ont accusés un net recul à l’annonce du plan annoncé par Tim Geithner le 10 février. Pourquoi les efforts du Trésor ont-ils reçu un accueil aussi glacial ?

  • 20 février 2009

    Slumdog millionaire : une polémique indienne

    Slumdog millionaire : une polémique indienne

    Le 22 janvier dernier, la sortie indienne du film Slumdog millionnaire de Danny Boyle a déclenché une bourrasque médiatique. Tournée à Mumbai, l’histoire des trois gamins du bidonville de Dharavi envahit les écrans. À l’heure d’une mondialisation avancée et des effets sociaux de la crise économique, la question de la pauvreté est remise sur scène.

  • 18 février 2009

    Comment réguler les hedge funds ?

    Comment réguler les hedge funds ?

    Depuis le début de la crise financière, la question de la régulation des hedge funds, ces fonds d’investissement qui opèrent sous contraintes réglementaires légères, revient régulièrement dans le débat public. On voit bien en quoi la posture est politiquement payante, mais qu’en est-il de la réalité ? Les hedge funds sont-ils responsables de la crise ? Faut-il vraiment renforcer la réglementation qui les encadre ? Si oui, pourquoi, et comment, le faire ?

  • 16 février 2009

    Un nouveau mouvement social ?

    Un nouveau mouvement social ?

    La puissante mobilisation sociale du 29 janvier dernier a deux caractéristiques contradictoires. D’une part, elle renforce certains des traits qui avaient pu marquer dans les deux dernières décennies d’autres mouvements sociaux – 1995, 2003, 2006. De l’autre, elle constitue face à ceux-ci une réelle rupture et se définit en des termes radicalement nouveaux.

  • 13 février 2009

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Un renflouement massif des banques occidentales semble nécessaire s’il faut réamorcer le crédit et éviter une récession plus grave encore. Comment agir ? À regarder un bilan de banque comme d’ailleurs celui de toute entreprise, il n’y a que trois façons possibles. Soit on opère du côté de l’actif du bilan des banques, celui qui porte les prêts et titres financiers qu’elles ont acquis, dont pas mal d’actifs malsains. Soit on regarde du côté du passif de leur bilan, celui qui décrit leurs sources de financement, ce qui donne les deux autres façons possibles : la deuxième agit sur les fonds propres de la banque, en pratique par injection directe de capital par les États ; la troisième et dernière façon consiste à agir sur les emprunts et dettes qu’elles ont contractés, en prenant en compte que les banques commerciales se financent grâce aux dépôts bancaires (comptes à vue ou à terme par exemple) de leurs clients, mais beaucoup aussi par emprunts directs sur le marché.

  • 11 février 2009

    Plan auto : le pire des deux mondes

    Plan auto : le pire des deux mondes

    On croit rêver. Nicolas Sarkozy vient de déclarer au FT Deutschland qu’il faut produire en France les voitures achetées par des Français, comme il est légitime de produire en Inde les voitures achetées par les consommateurs indiens. La rumeur enfle, Sarkozy conditionnerait ses aides financières au secteur automobile à des décisions de relocalisation en France d’usines implantées en Tchéquie ou en Slovaquie. Cette « évidence de bon sens » qui est un immense lapsus protectionniste a été approuvée par M. Bayrou qu’on croyait sincèrement attaché au marché intérieur et, en tous cas, plus européen. Se sentant menacés les dirigeants slovaques ont répondu du tac au tac qu’on renverrait Gaz de France en France au lieu de lui confier la gestion de la distribution gazière en Slovaquie. La démonstration a ainsi été faite en temps réel, le protectionnisme appelle le protectionnisme, c’est un jeu à somme négative. À caresser les opinions publiques dans le sens du poil, on obtient le pire des deux mondes, celui de l’inefficacité économique et du discrédit politique.

  • 10 février 2009

    L'Europe à la traîne

    L'Europe à la traîne

    Les taux d’intérêt aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou au Japon sont pratiquement à 0% mais la BCE a choisi de rester inactive en février, avec un taux directeur à 2%. Obama presse le Congrès d’adopter une relance budgétaire de l’ordre de 7% du PIB alors que les gouvernements européens donnent l’impression de faire de l’audace avec des gestes qui ne pèsent que 1%. La différence entre un taux d’intérêt à 2% ou à 0% n’est pas extraordinaire, mais ce qui frappe, c’est la différence de réaction. Certes, la crise est « made in USA » c’est aux États-Unis que la récession est la plus profonde. Il est donc normal que les autorités réagissent avec plus de vigueur. Mais la relative passivité des Européens est spectaculaire. Les autorités européennes – BCE, gouvernements – ne semblent pas avoir pris la mesure des dangers et, pire encore, semblent coincées par des considérations idéologiques d’un autre temps. Au moment où l’on nous annonce une nouvelle initiative Merkel-Sarkozy, on peut se demander quelles sont les raisons de cette passivité.

  • 9 février 2009

    Le versant sombre du petit facteur

    Le versant sombre du petit facteur

    Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux.

  • 4 février 2009

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Chacun pour soi, la crise pour tous !

    Si la crise actuelle évolue vers un désastre comparable à la Grande Dépression, ce sera probablement du fait d'un manque de coopération entre les grandes économies. L'histoire de l'économie mondiale moderne et de son effondrement dans les années 1930 montre que les principales puissances doivent travailler ensemble si elles veulent maintenir un ordre économique international intégré. Mais les États ne sont capables de faire les sacrifices nécessaires au soutien de la coopération internationale que si leur population manifeste un minimum de soutien politique en faveur d’une économie mondiale ouverte. Cela ne va pas de soi aujourd’hui.