François Meunier edit

Dirigeant d'Alsis Conseil, professeur associé de finance à l'ENSAE ParisTech Écrivez à François Meunier
  • 23 février 2010

    Grippe A et bulles financières

    Grippe A et bulles financières

    On peut légitimement comparer l’épisode de la grippe A, ou plutôt sa perception dans l’opinion et chez les autorités de la santé, aux emballements que connaissent si souvent les marchés financiers. Suivons pour cela les processus décisionnels.

  • 31 janvier 2010

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    Les effets inattendus de la contrefaçon

    La contrefaçon a mauvaise presse : travail volé, marques pillées, insécurité sur les produits, notamment pharmaceutiques… La perte d’emploi pour l’économie française notamment est importante, et ce au profit des pirates, le plus souvent venus de Chine. Mais les choses sont-elles aussi simples ? N’y aurait-il pas aussi des effets bénéfiques de la contrefaçon ?

  • 14 octobre 2009

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    Le maire de Neuilly est content. Le dossier d’aménagement en tunnel de la RN13 (avenue Charles de Gaulle) entre la Porte Maillot et la Défense va de l’avant. Un comité regroupant l’État, le département, la région et les communes de Paris et de Neuilly l’a désormais entériné. Jean Sarkozy, nouvel élu du Conseil général des Hauts-de-Seine et probable futur président de l’EPAD, peut réclamer sa part dans ce succès. Coût de l’opération : un milliard d’euros.

  • 15 septembre 2009

    Les impôts verts sont-ils des impôts justes ?

    Les impôts verts sont-ils des impôts justes ?

    Le gouvernement va mettre en place une taxe sur le carbone, avec l’argument valide qu’une taxe est sans doute le moyen le plus efficace de limiter la consommation de produits riches en carbone, parce qu’elle joue sur les prix et les incitations. Dilemme : ce sont souvent les ménages à revenu modeste qui consomment des biens « riches en carbone », et qui donc vont acquitter proportionnellement une grosse part de la taxe.

  • 8 juillet 2009

    Du grand emprunt et des déficits

    Du grand emprunt et des déficits

    Les commentateurs ont raison : il n’y a pas de logique économique au grand emprunt qu’annonce Nicolas Sarkozy pour 2010 sinon – on reconnaît la patte de M. Guaino – mobiliser l’opinion autour de l’effort de relance, aider au choc psychologique et détourner l’opinion de l’idée qu’elle pourrait avoir de finances publiques françaises allant à vau-l’eau. Accessoirement, créer du bruit politique, avec le talent qu’on connaît, les mêmes commentateurs saluant tous l’habilité tactique de l’annonce, comme si le temps politique ne devait consister qu’à aller d’habileté en habileté. Du point de vue des finances publiques, l’emprunt est même un non-sens : cela fait belle lurette que l’Etat a organisé efficacement une distribution de gros de ses emprunts, par des adjudications régulières, à prix serrés, immédiatement placés par les banques auprès des investisseurs français et étrangers, OPCVM et fonds de pension. Pourquoi payer une commission (probablement 15 centimes de marge de distribution, soit 150 millions d’euros en une fois et 20 centimes de surcoût sur le taux d'intérêt, pour faire encore 200 millions d’euros l’an) ? Pourquoi lever exclusivement l’épargne des Français, alors que les étrangers peuvent participer au financement de l’économie française ?

  • 17 avril 2009

    Faut-il encourager la participation salariale ?

    Faut-il encourager la participation salariale ?

    Le président Sarkozy prend toute idée qui lui paraît bonne pour l’occasion, quitte à en changer quand l’occasion change. La dernière dont il s’est saisi est la « règle des trois tiers ». Ecoutons-le, lors de son émission télévisée du 5 février : « Cela fait bien longtemps que je pense que la règle des trois tiers est une bonne règle. (...) Sur 100 de bénéfice, il devrait y en avoir 33 qui reviennent au salarié, 33 qui vont directement dans la poche de l'actionnaire et 33 qui servent à être réinvestis dans l'entreprise parce qu'une entreprise, cela doit investir pour continuer à être compétitif. » Sur le tiers pour les salariés, il y a du chemin à faire. Pour 2007, l’INSEE chiffre à 52% la part conservée par l'entreprise, 42% celle versée aux actionnaires et 6% celle distribuée aux salariés. Cette part n’est nullement stable. Elle était de 9% en 2006, ce qui ne doit pas étonner sachant que ni les formules d’intéressement ni celles de participation ne sont exactement assises sur le bénéfice net. Faut-il d’ailleurs qu’elles le soient ? C’est la première question à se poser.

  • 13 février 2009

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Pour sauver les banques, regardons leurs dettes

    Un renflouement massif des banques occidentales semble nécessaire s’il faut réamorcer le crédit et éviter une récession plus grave encore. Comment agir ? À regarder un bilan de banque comme d’ailleurs celui de toute entreprise, il n’y a que trois façons possibles. Soit on opère du côté de l’actif du bilan des banques, celui qui porte les prêts et titres financiers qu’elles ont acquis, dont pas mal d’actifs malsains. Soit on regarde du côté du passif de leur bilan, celui qui décrit leurs sources de financement, ce qui donne les deux autres façons possibles : la deuxième agit sur les fonds propres de la banque, en pratique par injection directe de capital par les États ; la troisième et dernière façon consiste à agir sur les emprunts et dettes qu’elles ont contractés, en prenant en compte que les banques commerciales se financent grâce aux dépôts bancaires (comptes à vue ou à terme par exemple) de leurs clients, mais beaucoup aussi par emprunts directs sur le marché.

  • 27 mai 2008

    Flambée agricole : la faute à l’urbanisation

    Flambée agricole : la faute à l’urbanisation

    On lit partout que la hausse violente des prix agricoles tient à deux facteurs qui jouent sur la demande : une population mieux nourrie dans les pays émergents, et consommant davantage de viande, produit qui exige davantage de surface à nutrition identique ; et plus récemment la compétition des biocarburants pour occuper, à coup de subventions, leur lot de terres arables. On mentionne moins un troisième facteur, du côté de l’offre, qui joue de façon plus rampante et peut-être plus pernicieuse : l’urbanisation galopante, notamment dans les pays émergents, qui dévore inexorablement les terres arables. 

  • 18 février 2008

    Pourquoi les banquiers sont-ils aussi bien payés ?

    Pourquoi les banquiers sont-ils aussi bien payés ?

    En 2006, près de cinq salariés de banques françaises auraient eu une rémunération supérieure à celle du sportif le mieux payé (Thierry Henry avec 13 M€), supérieure donc à 400 fois le salaire moyen. Ce chiffre est trois fois plus élevé que la rémunération du PDG le mieux payé de France. La City de Londres ou Wall Street donnent des chiffres plus élevés encore. Comment expliquer cette vertigineuse spirale ?

  • 30 janvier 2008

    Comment bien taxer les stocks options

    Comment bien taxer les stocks options

    Une stock-option est le droit d’acheter une action de l’entreprise à une échéance donnée et à un prix prédéterminé. Si au terme de la période, le cours boursier est supérieur à ce « prix d’attribution », le salarié peut acheter l’action et empocher la différence entre le cours de l’action et son prix d’attribution. Comment taxer ces actions d’un type particulier ?

  • 2 novembre 2007

    Une astuce financière contre la pénurie de taxis

    Une astuce financière contre la pénurie de taxis

    Les chauffeurs de taxi ont su une nouvelle fois montrer leurs muscles et, foin des beaux projets, le gouvernement a reculé. On parlait cette fois d’introduire dans le projet de loi de finances 2008 une remise en cause de l’avantage fiscal des taxis en matière de TIPP. Quelques blocages de rue parisienne le 26 septembre ont suffi. Le mouvement a été d’autant plus suivi qu’il donnait l’occasion aux taxis d’envoyer un signal fort à tous ceux qui, de façon croissante, appellent à remettre en cause le système des licences (les « plaques » dans le jargon des taxis).

  • 20 juin 2007

    Frais financiers : doivent-ils échapper à l'impôt sur les bénéfices ?

    Depuis son origine et dans tous les grands pays, l'impôt sur les sociétés (IS) est calculé sur le revenu net de l'entreprise après frais financiers, alors que c'est rarement le cas pour la fiscalité des ménages. Avec l'ouverture des économies et l'inventivité financière, cette règle fiscale tient de moins en moins sur ses pieds. Si les taux d'IS s'écartent fortement d'un pays à l'autre, comme c'est le cas aujourd’hui au sein de l'Union européenne, les entreprises internationales sont fortement tentées de jouer sur les différences. Il suffit d'une gestion active du bilan et de l'endettement, sachant que la dette est un facteur incomparablement plus mobile que les usines ou les bureaux. Par exemple, on chargera de frais d’emprunts le bénéfice réalisé dans les pays d'implantation à IS fort et on logera les revenus financiers dans ceux à IS faible. Ou encore, la maison mère située dans un pays fortement taxé s'y endettera et financera en fonds propres ses filiales de pays à IS faible.