François Meunier edit

Dirigeant d'Alsis Conseil, professeur associé de finance à l'ENSAE ParisTech Écrivez à François Meunier
  • 10 septembre 2015

    Capitulation de la Grèce face à l’Europe: le précédent du Japon

    Capitulation de la Grèce face à l’Europe: le précédent du Japon

    L’épée dans les reins, les autorités grecques ont accepté les conditions draconiennes imposées par l’Union européenne pour le déclenchement d’un troisième plan de secours à leur économie. Ce plan provoque un large scepticisme, en particulier pour l’argument politique qui retient notre attention ici : les mesures imposées sous diktat sont un déni de démocratie et ne permettent jamais leur « appropriation » par la population.  Selon l’argument, le plan est voué à l’échec. Un regard historique permet de soutenir l’inverse, en prenant l’exemple du Japon de 1946: une grande défaite, comme celle d’ordre économique qu’ont subi les Grecs face au reste de l’Europe, peut très bien être suivie d’un fort rebond, et ceci malgré l’humiliation subie par la population.

  • 2 juillet 2015

    La Grèce et la malédiction des pays aidés

    La Grèce et la malédiction des pays aidés

    Depuis qu’elle est membre de l’Union européenne, la Grèce a bénéficié de transferts assez massifs, avoisinant les 4 à 5% de son PIB chaque année, via les fonds structurels ou la politique agricole commune. Son inclusion dans la zone euro, par les taux d'intérêt très bas qu’elle a permis au moins jusqu'à la crise de 2008, a occasionné un autre transfert, implicite celui-ci, de plus de la moitié du précédent. On lit partout que la Grèce n’a pas su profiter de ces transferts pour s’adapter, c'est-à-dire développer une base productive solide lui assurant un développement autonome. Et on agonit ses élites pour leur irresponsabilité. Avec ce schéma en tête, les pays partenaires ne peuvent que douter de la capacité du gouvernement grec d’irriguer correctement vers le pays toute libéralité qui leur serait fait

  • 9 juin 2015

    Mariage des prêtres: et si on demandait l’avis des économistes?

    Mariage des prêtres: et si on demandait l’avis des économistes?

    Un débat semble s’engager au sein de la hiérarchie catholique : faut-il revenir sur la règle du célibat des prêtres imposée par le concile de Latran en l’an 1139 ? Certains scandales récents et la baisse des vocations obligent à cette réflexion. Un recours à l’économie indique toutefois qu’il s’agit d’une réforme délicate à conduire et qu’elle aurait des conséquences importantes sur le mode d’organisation de l’Église.

  • 30 mars 2015

    Pourquoi subventionner la participation des salariés au profit?

    Pourquoi subventionner la participation des salariés au profit?

    La France est de loin le pays qui accorde les aides fiscales et parafiscales les plus importantes aux mécanismes de partage du profit. L’opinion publique a une vision plutôt positive de ces mécanismes. Mais devant les sommes mobilisées, on doit s’interroger: y a-t-il vraiment un avantage pour tous les acteurs? Et si oui, pourquoi le jeu des négociations ne suffit-il pas à mettre en place ces mécanismes?

  • 7 octobre 2013

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Et pourquoi ne pas breveter les recettes de cuisine?

    Si l’on demande aux gens avertis s’il est normal de protéger l’inventeur ou le créateur artistique par des brevets ou des droits d’auteur, il est répondu oui de façon écrasante. Quand le coût de l’innovation est élevée et son coût de reproduction bas, quoi de mieux qu’un brevet ? Qui voudrait prendre la peine d’innover si dès le lendemain l’effort se retrouve chez un concurrent ? Et pourtant, cela fait partie de ces fausses évidences qu’il est utile de questionner.

  • 28 novembre 2012

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    L’étrange fiscalité de l’intéressement

    Durant l’été 2012, le gouvernement a fait voter une hausse de 8 à 20% du « forfait social », cette taxe pesant sur tous les éléments de la rémunération du salarié qui échappent aux cotisations sociales, dont essentiellement la participation et l’intéressement (ci-après la « participation »). Ce n’est, en accéléré, que la poursuite d’une montée continue depuis 2009 : le « forfait » a été mis en place cette année-là au taux de 2%, puis augmenté de deux points chaque année, jusqu'au récent bond à 20%. C’est un mouvement majeur dans sa philosophie fiscale. Comme tel, il mérite un vrai débat national et non ce grignotage subreptice et peu démocratique. L’Etat doit-il encore largement subventionner les formules de participation salariale ? La réponse doit être donnée clairement : c’est non !

  • 9 octobre 2012

    Pigeons volent…

    Pigeons volent…

    Le gouvernement est dans l’embarras : peut-on trouver gens plus sympathiques que les fondateurs de start-up ? Manifestement non : d’où la gêne quand ceux-ci s’insurgent contre le projet de loi de finances qui taxe de même façon au barème de l’impôt sur le revenu, les revenus du travail et les plus-values de cession. Alors ?

  • 27 septembre 2012

    Duflot : un coup d’épée dans l’eau ?

    Duflot : un coup d’épée dans l’eau ?

    En France, chaque ministre du logement veut sa loi pour promouvoir le logement. Mme Duflot ne fait pas exception. Destiné à prendre le relais du Scellier, son projet de dispositif subventionne fiscalement les particuliers achetant un logement neuf dans un but locatif. Il est un peu plus généreux que le Scellier (la  réduction d’impôt est de 17 à 20% valable de 9 à 12 ans, contre de 13 à 17% pour le Scellier), mais un peu plus contraignant, touche écologique oblige, sur les caractéristiques énergétiques des logements éligibles et, touche sociale cette fois, sur la taille et donc le niveau de revenu des locataires potentiels. Disons-le après tous les spécialistes du logement : fausse route !

  • 9 mars 2012

    La V.O. à la télé !

    La V.O. à la télé !

    En pratique, l’Europe du nord est bilingue. Les gens y parlent la langue du pays bien sûr, le néerlandais ou le suédois ou le finnois, et aussi l’anglais. Le touriste le constate auprès de l’homme de la rue.

  • 21 février 2012

    La formation professionnelle ne profite pas aux PME

    La formation professionnelle ne profite pas aux PME

    Chaque année, 150 000 jeunes quittent le système éducatif sans qualification ni diplôme. C’est dire qu’il est stratégique pour le pays de disposer d’un système de formation professionnelle important et efficace (outre les questions que cela pose sur l’enseignement primaire et secondaire). Encore faut-il qu’il soit efficace.

  • 21 septembre 2011

    Les États-Unis : un État-providence malgré lui ?

    Les États-Unis : un État-providence malgré lui ?

    Le débat politique américain a rarement été aussi polarisé qu’à l’occasion de la crise présente des finances publiques : moins d’impôts ou moins de protection sociale ? Et les institutions, si prestigieuses soient-elles (elles vivent inchangées depuis 1787) montrent désormais leurs limites : elles n’arrivent plus à cacher le blocage continuel de la décision politique en ces temps pourtant décisifs.

  • 30 août 2011

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Dans une remarquable tribune du 18 août sur VoxEU, Paul de Grauwe notait l’étroite similitude entre le déroulement des crises bancaires et celui du marché de la dette des États au sein d’une zone monétaire. C’est une clé importante pour comprendre les responsabilités nouvelles de la BCE.

  • 25 février 2011

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    En matière fiscale, un bon impôt est un vieil impôt. Quoi de mieux dans le présent débat sur le remplacement possible de l’ISF de se pencher sur la taxe foncière, l’une des fameuses « quatre vieilles » et de regarder de quelle façon, une fois remaniée, elle peut intelligemment s’y substituer.

  • 9 décembre 2010

    Dépénalisation du cannabis : que dit l’économie ?

    Dépénalisation du cannabis : que dit l’économie ?

    L’usage non médical du cannabis est dangereux pour la santé. Y a-t-il un moyen plus efficace d’en contrôler la consommation ? Sa distribution est dangereuse pour la sécurité, comme le montre un drame récent à Marseille. Y a-t-il un moyen de faire que cette consommation ne profite pas aux trafiquants ? La position libérale sur ces questions mérite d’être soumise à l’analyse, parce qu’elle repose sur un usage habile des mécanismes de marché et des meilleures techniques du marketing. Parce que, légal ou pas, le marché des drogues reste un marché, soumis à la loi de l’offre et de la demande.

  • 27 octobre 2010

    Haro sur les dockers de Marseille

    Haro sur les dockers de Marseille

    Après un premier billet sur les dockers, en hommage à une profession que la technologie bouleverse, une deuxième question se pose : sachant le gigantesque coût économique des grèves à répétition sur le port de Marseille, comment se fait-il qu’une solution, collaborative ou antagonique, n’ait pas été trouvée plus tôt ?

  • 25 octobre 2010

    Hourra pour les dockers de Marseille

    Hourra pour les dockers de Marseille

    Une fois de plus, la grève affecte le port de Marseille, la sixième depuis 2007. Celle-ci est conduite par 36 grutiers irréductibles qui ont parfaitement compris que se joue en ce moment le sort d’un mode d’organisation du travail, celui des dockers. La question qui surgit est : pourquoi une catégorie particulière de salariés, les dockers, dispose-t-elle d’un tel pouvoir depuis si longtemps ? Après tout, il n’y a pas que les dockers qui sont organisés en syndicats. Il n’y a pas que les dockers qui ont la capacité de bloquer une activité, une usine, un déchargement.

  • 28 mai 2010

    Faut-il banaliser les agences de notation ?

    Faut-il banaliser les agences de notation ?

    Et si la meilleure façon de réguler les agences de notation consistait à les faire rentrer dans le droit commun ? De réduire le privilège exorbitant que les marchés – et les régulateurs – leur ont conféré, celui de jouer la fonction d’oracle disant le bien et le mal sur les marchés de la dette ?

  • 18 mai 2010

    Fiscalité des entreprises : la mauvaise idée du PS

    Fiscalité des entreprises : la mauvaise idée du PS

    Le Parti socialiste vient d’adopter lors sa Convention nationale un texte qui à propos de la fiscalité des entreprises dit ceci : « la bonne imposition des entreprises est celle qui contribue à favoriser l'investissement et les fonds propres et dissuade la distribution de revenus exorbitants du capital aux actionnaires. D’où la proposition de moduler le taux de l'impôt sur les sociétés selon que les bénéfices sont réinvestis ou distribués sous forme de dividendes ou de rachats d'actions. » L’idée n’est pas nouvelle. Le gouvernement Bérégovoy l’avait mise en place dans les années 1990, avant de s’apercevoir que le gouvernement allemand faisait exactement l’inverse : taxer davantage les profits retenus que les dividendes. On décida donc de l’abandonner. Pourquoi ?

  • 23 avril 2010

    Du bouclier fiscal et de ses conséquences

    Du bouclier fiscal et de ses conséquences

    L’impôt sur la fortune (ISF) est un très bon impôt, en même temps qu’un très mauvais impôt. Le bilan est aujourd'hui globalement négatif. Bien malheureusement, comme on va le voir.

  • 5 avril 2010

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    Quand les salaires français sont fixés en Allemagne

    La conclusion est dans ce titre en apparence paradoxal. Pour y arriver, il faut partir du pacte faustien qu’est devenue la zone monétaire européenne : venez, s’il vous plaît, cher pays (disons la Grèce ou le Portugal) ! Passez un examen assez gentillet (le Pacte de stabilité), on fermera les yeux sur le détail de vos comptes ! Vous avez d’un seul coup une monnaie stable, un coût de votre dette réduit de moitié, une capacité quasiment illimitée à l’emprunt public, vos citoyens n’ont plus à emprunter en devise étrangère forte pour chercher des taux d'intérêt plus bas, laissez cela aux Lituaniens ou aux Hongrois ; ils auront leur nouvelle monnaie, toute jolie, toute brillante, l’euro !