• 12 février 2010

    La face gauche du voile

    La face gauche du voile

    La nouvelle « affaire du voile » montre les incohérences et les inconséquences des stratégies politiques de l’époque. Incohérences et inconséquences auxquelles nul n’échappe si l’on écoute les différentes réactions. Ce fait divers politique aurait pu passer inaperçu si le contexte n’avait pas été aussi brûlant depuis des semaines à coup de débats sur la burqa et sur l’identité nationale. Des débats qui ont été lancés par une majorité aux abois, en quête de suffrages sur sa droite, et qui éclairent d’une lumière crue la façon dont la gauche a perdu ses repères sur ces questions. Les petits jeux de la gauche antilibérale apparaissent comme un révélateur de cette confusion.

  • 28 janvier 2010

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    Rappelez-vous l’an dernier. Le modèle français était en train de faire la preuve de sa supériorité sur le « marché à tout va » anglo-saxon. Même Nicolas Sarkozy, qui avait bâti sa campagne sur le thème de la rupture avec un modèle français obsolète, a changé de casaque et s'en est allé donner des leçons à ses « amis » Barack et Gordon. C’est vrai que le poids de l’État et l’importance du filet social ont puissamment amorti le choc. Le chômage a explosé aux États-Unis et en Grande-Bretagne, il a simplement augmenté en France. Victoire totale, donc ?

  • 21 janvier 2010

    Le PS ne veut pas de burqa mais se voile la face

    Le PS ne veut pas de burqa mais se voile la face

    L’affaire du port de la burqa en France pose une double question, l’une de fond, l’autre de méthode. Pour ce qui est du fond, deux positions sont apparues dans le débat récent. La première est que l’interdiction du port de la burqa constituerait un viol des droits fondamentaux de la personne et doit donc être combattue. La seconde est que le port du voile intégral est condamnable car incompatible avec les valeurs de la République. La seconde de ces positions est en réalité commune aux deux grands partis, le PS et l’UMP. Dès lors se pose la question de méthode : faut-il ou non légiférer pour interdire cette pratique ?

  • 16 novembre 2009

    L’UMP : un parti d’opposition parlementaire ?

     L’UMP : un parti d’opposition parlementaire ?

    La présidentialisation du régime irait-elle de pair avec la renaissance d'un pouvoir parlementaire? Il semble en tout cas évident aujourd'hui que les socialistes, lorsqu’ils refusèrent l’an dernier de voter une révision de la Constitution qui donnait pourtant plus de pouvoirs au Parlement tout en encadrant davantage les pouvoirs du chef de l’exécutif, commirent une erreur majeure.

  • 6 novembre 2009

    Faut-il débattre de l’identité nationale ?

    Faut-il débattre de l’identité nationale ?

    Lancé à l’initiative d’Éric Besson, secrétaire général adjoint de l'UMP et ministre de l’Immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, le « grand débat » sur l’identité nationale est attaqué dans son principe par de nombreux intellectuels et hommes politiques. Certes, les visées politiciennes sont cousues de fil blanc et le thème de la nation a connu bien des vicissitudes au XXe siècle. Les termes mêmes du débat peuvent prêter à discussion en invitant d’emblée à réfléchir sur des « valeurs ». Faut-il pour autant refuser de mener ce débat ?

  • 14 octobre 2009

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    Le maire de Neuilly est content. Le dossier d’aménagement en tunnel de la RN13 (avenue Charles de Gaulle) entre la Porte Maillot et la Défense va de l’avant. Un comité regroupant l’État, le département, la région et les communes de Paris et de Neuilly l’a désormais entériné. Jean Sarkozy, nouvel élu du Conseil général des Hauts-de-Seine et probable futur président de l’EPAD, peut réclamer sa part dans ce succès. Coût de l’opération : un milliard d’euros.

  • 3 octobre 2009

    Le PS vient de se réconcilier avec la Ve République

    Le  PS vient de se réconcilier avec la Ve République

    Ce qui vient de se passer au Parti socialiste est crucial, non seulement comme transformation de son rôle et de son fonctionnement mais aussi comme potentialité de transformation du régime politique lui-même à travers le mécanisme de l’élection présidentielle. En outre, cette réforme du parti socialiste, embourbé depuis longtemps, lui permet de repartir de l’avant. Encore faut-il qu’il soit capable d’assurer le suivi de cette réforme.

  • 22 septembre 2009

    Comment Royal a perdu son avance technologique

    Comment Royal a perdu son avance technologique

    Ségolène Royal vient de vivre une semaine politique difficile, une de plus. Alors qu’elle avait réussi une rentrée fracassante en lançant la fronde contre la taxe carbone, elle semble avoir moins bien choisi son terrain lorsqu’elle a saisi au bond la balle lancée par les auteurs de Hold-uPS, arnaques et trahisons. Elle a déclenché un tir de barrage dans son parti comme on n’en avait pas vu contre elle depuis le calamiteux Congrès de Reims en novembre 2008. En effet, personne au PS, y compris parmi ses soutiens d’alors, n’a envie de voir porter devant la justice les arrangements internes avec la démocratie qui sont d’usage dans ce parti depuis des lustres.

  • 16 septembre 2009

    PS : l’incontournable question du leadership

    PS : l’incontournable question du leadership

    La sortie télévisée de Ségolène Royal sur les fraudes ayant entaché l’élection de Martine Aubry confirme ce que l’on savait : l’université d’été de La Rochelle n’a réglé aucun des problèmes de fond dans lesquels le Parti socialiste est inextricablement englué. Comment se définir comme un parti d’opposition capable d’incarner l’alternance en 2012 ? Pour répondre à cette question essentielle, la position officielle consiste à donner la priorité à la construction d’un projet politique crédible, avant de procéder à la désignation d’un candidat. En théorie, cet argument n’est pas dénué de sens. Dans les faits, il est contestable et ce pour quatre raisons.

  • 19 juillet 2009

    PS : une chance d’en sortir ?

    PS : une chance d’en sortir ?

    Ce qui frappe le plus dans l’avalanche de critiques qui s’abat actuellement sur la direction du Parti socialiste, c’est que la grande majorité d’entre elles proviennent des rangs du PS lui-même. Les socialistes ont perdu confiance dans leur propre parti et ils estiment que celui-ci ne peut plus être le cadre approprié pour leurs débats internes. L’autorité de la Première secrétaire est largement entamée. Au point où en est ce parti, aucun replâtrage ne suffira pour faire repartir la machine.

  • 23 juin 2009

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Primaires à gauche : dernière solution avant le désespoir ?

    Au Parti socialiste, à peine a-t-on remisé les drapeaux européens pour 2014 que l'échauffement pour la présidentielle a déjà repris. Au programme : " les primaires " ou comment être sûr de désigner le bon candidat (ou la bonne candidate...) pour gagner en 2012. Barack Obama ne le sait pas, mais il est pour beaucoup dans le retour du débat sur les primaires. Ce débat récurrent chez les socialistes français avait déjà fait rage en 2006 après les primaires de la gauche italienne et au moment de désigner le candidat pour la présidentielle de 2007. Avec l'élection d'Obama, c'est un peu comme si les socialistes français avaient redécouvert l'Amérique.

  • 21 juin 2009

    PS : la rénovation improbable ?

    PS : la rénovation improbable ?

    À chaque défaite de leur parti, les socialistes entonnent l’air de la rénovation sans réaliser que cette incantation régulièrement prononcée ne débouche presque jamais sur quelque chose, et, du coup, sans se demander pourquoi il en est ainsi. Pour une fois, semble-t-il, l’une des propositions avancées semble-t-il dans les cercles dirigeants du parti, à savoir la désignation du candidat socialiste à l’élection présidentielle au moyen d’une élection primaire ouverte à tous les sympathisants, peut éviter que l’appel à la rénovation, au lieu de ne voir de solution que dans le cercle étroit du parti lui-même, ne se traduise par une ouverture du parti sur la société.

  • 12 juin 2009

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Le succès des Verts est-il politiquement durable ?

    Daniel Cohn-Bendit a réussi un nouveau hold-up électoral, dix ans après la percée des Verts aux européennes de 1999. Il avait conduit, à l'époque, la liste écologiste vers un succès inespéré : 9,72% et 9 élus. Cette année, il a fait bien mieux : 16,28% et 14 élus, manquant d'un cheveu de coiffer le PS sur le poteau (16,48%).

  • 10 juin 2009

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    Le dilemme électoral du Parti socialiste

    En 1986, deux politologues américains ont publié un livre remarquable intitulé Paper Stones. A History of Electoral Socialism, dans lequel ils développaient l’idée que le socialisme européen est confronté à un dilemme électoral structurel et sans doute insoluble : la nécessité d’attirer les électeurs des nouvelles classes moyennes salariées, de plus en plus nombreux, sans perdre l’appui décisif des classes populaires. Ce dilemme, qui l’oblige à pratiquer un grand écart permanent, qu’il s’agisse de son idéologie ou de ses propositions, risque de lui faire perdre son ancrage populaire sans fixer pour autant les classes moyennes, les premières étant surtout attachées à la protection collective et au travail productif tandis que les secondes le sont surtout aux valeurs individualistes du libéralisme culturel et aux valeurs anti-productivistes de la protection de l’environnement. La fragilité électorale particulière du Parti socialiste français l’expose en permanence à souffrir, plus qu’un autre, de la difficulté à résoudre ce dilemme électoral.

  • 29 mai 2009

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Socialistes : battus, mais contents ?

    Les intentions de vote en faveur des listes socialistes pour les élections européennes qui auront lieu la semaine prochaine marquent, semaine après semaine, une dynamique inquiétante pour le Parti socialiste. Le dernier sondage TNS-SOFRES lui donne 19% des votants qui, dans l’ensemble, risquent de ne pas dépasser 40% des inscrits. Martine Aubry a l’air de s’en contenter. « Sans tout ce boulot, vient-elle de déclarer, on serait sans doute à 14%. » 14%, le score du PS aux européennes de 1994 lorsque Michel Rocard dirigeait le Parti socialiste. À croire que les socialistes sont soulagés de pouvoir trouver dans leurs archives électorales un score assez bas pour leur donner encore une marge… de recul !

  • 22 mai 2009

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Européennes : aimez-vous Sarkozy ?

    Une fois de plus, l’essentiel des débats en vue de l’élection du Parlement européen porte sur un seul thème : la politique nationale. En 2009, cela veut dire en France le sarkozysme ou l’anti-sarkozysme. Tous les partis politiques sont responsables de ce rapt du débat sur l’Europe, y compris ceux dont on pouvait s’attendre qu’ils s’appuient sur une longue tradition pro-européenne pour faire des propositions originales. François Bayrou, héritier du centrisme pro-européen, n’a ainsi que faire de l’Europe dans cette campagne. La seule chose qui lui importe est d’apparaître comme le principal opposant de Nicolas Sarkozy.

  • 19 mai 2009

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Sarkozy : réformes limitées, coût élevé

    Deux ans après sa mise en oeuvre, le programme de réformes de Nicolas Sarkozy peut se résumer de la façon suivante: une révision à la baisse des objectifs, et un coût plus élevé que prévu. Quelles en seront les conséquences à terme sur les finances publiques ?

  • 29 avril 2009

    PS : le problème avec Ségolène

    PS : le problème avec Ségolène

    Chaque jour qui passe, le Parti socialiste paraît plus incapable de gérer sa relation à Ségolène Royal. Le répit de Reims, qui a permis aux anti-ségolénistes de conserver la direction du parti, n’a été que de courte durée. Certes, la popularité et surtout la crédibilité de l’ancienne candidate socialiste à la présidence de la République sont en baisse et Martine Aubry a réussi à construire une popularité qui, jointe à l’appui de ceux, nombreux dans le parti, qui veulent faire obstacle à Ségolène Royal à tout prix, la mettent pour l’instant à l’abri d’un danger immédiat. Pour autant, le Parti socialiste est loin d’avoir résolu son problème avec Ségolène. Très loin !

  • 22 avril 2009

    La contre-présidente

    La contre-présidente

    Le président Sarkozy a-t-il réellement tenu les propos que l'on lui prête sur M. Zapatero ? Ségolène Royal a-t-elle eu raison de demander pardon à ce même M. Zapatero que le président de la République aurait offensé ? Ces deux questions que tout le monde se pose n'ont en réalité aucune d'importance. Les propos supposés du chef de l'État n'ont pas de valeur officielle. Ils n'auront de ce fait aucune conséquence sur les relations franco-espagnoles. À la différence du discours de Dakar qui avait lui un contenu officiel, les propos tenus à l'Élysée n'ont qu'une teneur privée. Quitte à rompre avec le conformisme ambiant, les propos du chef de l'État ne peuvent nullement être assimilés à un dérapage. Si dérapage il y a eu, il émane de ceux qui se sont crus obligés de contrevenir à des usages républicains élémentaires en rendant publics des propos privés. Mais si tout ceci n'a aucune importance, pourquoi donc continuer à en parler ? Pour une raison simple. Parce que derrière la récidive calculée de Mme Royal, se dégage en réalité une manière pour elle de s'opposer à M. Sarkozy.

  • 9 février 2009

    Le versant sombre du petit facteur

    Le versant sombre du petit facteur

    Olivier Besancenot est devenu une personnalité médiatique de tout premier plan et les journalistes ont fait de la naissance du Nouveau parti anticapitaliste un phénomène politique de première importance. Le renouvellement générationnel incarné par le jeune leader de l’ancienne organisation trotskiste a tenu lieu, pour nombre d’entre eux, de renouvellement tout court. Le gauchisme nouveau est arrivé. Nouveau, c’est vite dit. À lire l’ouvrage que viennent de publier Besancenot et Bensaïd, Prenons parti. Pour un socialisme du XXIe siècle, et qui esquisse le modèle de socialisme qui devrait inspirer le nouveau parti, l’ancien est bien présent. Dans son rapport au trotskisme, dans son rapport à la démocratie représentative pour ne pas dire à la démocratie tout court et enfin dans son rapport au capitalisme, le neuf a bien du mal à chasser le vieux.