• 5 juillet 2007

    Asie : que reste-t-il de la crise ?

    Asie : que reste-t-il de la crise ?

    Le 2 juillet marquait le dixième anniversaire de la dévaluation du baht, la devise thaïlandaise. Cette dévaluation a déclenché une vague de crises en Asie. Il pourrait apparaître inconvenant de célébrer un tel événement, mais cet anniversaire montre qu'il y a des aspects qui méritent de faire sauter quelques bouchons de champagne. Tout d'abord, il n'y a pas eu de crise en Asie depuis lors. Ensuite, l'Asie s’est vite remise de cette crise et est redevenue la région qui connaît le plus fort taux mondial de croissance économique. Mais cette croissance est-elle soutenable ? Et la région est-elle définitivement à l’abri de nouvelles crises ?

  • 4 juillet 2007

    Traité simplifié, 4. La place des services publics

    Traité simplifié, 4. La place des services publics

    Le mandat de la prochaine conférence intergouvernementale présente deux avancées majeures pour ce que l'on appelle, dans le jargon communautaire, les « services d’intérêt (économique) général » (SIG/SIEG).

  • 3 juillet 2007

    Le Fonds sans Rato

    Le Fonds sans Rato

    Dans les heures qui ont suivi la démission surprise de Rodrigo de Rato, experts et officiels ont commencé à spéculer sur son successeur à la tête du Fonds monétaire international (FMI). Comme la coutume veut que la présidence revienne à un Européen, la seule question semble être s'il (car il est peu probable que ce soit une femme) sera britannique ou français. Cependant, l'héritage de Rato pose des problèmes plus importants pour le FMI... et pour l'Europe.

  • 30 juin 2007

    Traité simplifié, 3. L'Europe n'a toujours pas le téléphone

    Traité simplifié, 3. L'Europe n'a toujours pas le téléphone

    Les dispositions les plus consensuelles du Traité Constitutionnel de 2004 portaient paradoxalement sur les domaines de la politique étrangère et de sécurité communes. Elles n'ont pas été substantiellement affectées par le compromis de Berlin sur le traité simplifié. Les éléments les plus importants sont la création du nouveau poste de Haut-Représentant, le poste de Président du Conseil et le développement d'un service diplomatique européen.

  • 28 juin 2007

    Traité simplifié, 2. L'Europe sera-t-elle relancée ?

    Traité simplifié, 2. L'Europe sera-t-elle relancée ?

    Le difficile compromis négocié au Conseil européen de Bruxelles ouvre la voie à la convocation dès juillet d'une Conférence intergouvernementale chargée de rédiger un Traité modificatif pour la fin de l'année. Les termes de Constitution ou de traité constitutionnel sont abandonnés. Ceux qui, en France, ont voté non au référendum de mai 2005 en espérant que le Traité constitutionnel serait redéfini selon des termes plus ambitieux peuvent aujourd'hui mesurer leur naïveté. Les refus français puis néerlandais ne pouvaient conduire qu'à ce qui est récolté aujourd’hui : un Traité minimal qui ne saurait être comparé à l'Acte unique européen de 1987 ou au traité de Maastricht de 1992.

  • 27 juin 2007

    Traité simplifié, 1. Une victoire polonaise ?

    Traité simplifié, 1. Une victoire polonaise ?

    Ainsi, le Conseil européen a accouché d'un traité. Ou plutôt d'une promesse de traité puisque, contrairement à ce que l'on a beaucoup entendu ces derniers jours, le texte reste à négocier en détail, à signer et à ratifier par les 27 Etats membres, et n'entrera en vigueur qu'en 2009 au plus tôt. Durant les deux jours du sommet, la presse européenne a rendu compte, heure par heure, des progrès des négociations qui ont débouché in extremis sur un compromis. Le président polonais Lech Kaczynski et son double Jaroslaw resté à Varsovie ont largement pesé sur la négociation et poussé leurs partenaires dans leurs retranchements. Comme souvent en matière européenne, l'important pour les différents acteurs était de sauver la face : José Manuel Barroso entendait éviter à l'Union une nouvelle humiliation ; Angela Merkel voulait conclure le semestre de présidence allemande sur un succès ; Nicolas Sarkozy tenait à faire une entrée réussie sur la scène européenne ; Tony Blair désirait pour sa part la quitter sans avoir faibli ; les frères Kaczynski se faisaient fort de défendre le statut de « grand » pays de la Pologne ; les représentants des Etats ayant ratifié la Constitution entendaient en préserver les dispositions-clés. D’une manière générale, l'objectif du sommet était de permettre aux représentants des différents Etats membres de repartir avec la satisfaction d'avoir été entendus ou, à tout le moins, de n'avoir pas consenti de concession excessive.

  • 21 juin 2007

    Commerce et inégalités : révision de jugement

    Commerce et inégalités : révision de jugement

    On ne peut plus affirmer, comme nous pouvions le faire il y a une douzaine d’années, que les effets du commerce sur la répartition des revenu dans les pays riches sont modérés. Il faut au contraire considérer qu'ils sont significatifs, voire importants.

  • 19 juin 2007

    Climat : l'Europe donne le cap

    Climat : l'Europe donne le cap

    A Heiligendamm, les membres du G8 ont finalement indiqué qu'ils « considèreront avec attention les politiques entreprises par l'Europe, le Canada et le Japon, qui visent en particulier à réduire les émissions globales [de gaz à effet de serre] d'au moins 50 % en 2050 ». L'expression est laborieuse et l'objectif n'est pas présenté comme contraignant. Mais l'essentiel est là : le cap donné pour les prochaines négociations internationales sur le climat est la réduction de moitié des émissions à long terme. L'Europe semble donc avoir imposé sa norme climatique à une administration américaine hostile, jusqu'à il y a peu, à l'idée même d'un objectif chiffré. Le cap est donc donné, reste maintenant à le consolider, puis à mettre en accord les actions du court terme avec les objectifs du long terme.  

  • 12 juin 2007

    Leçons d'une élection à quatre tours

    Leçons d'une élection à quatre tours

    Le premier tour des législatives a confirmé en les amplifiant les deux grandes tendances de l'élection présidentielle : la domination nouvelle de l'UMP sur l'ensemble des droites et, du coup l'installation d'un système bipartisan. Le système politique français est clairement entré dans un système électoral à quatre tours.

  • 11 juin 2007

    Face aux Etats-Unis le déclin européen est bien réel

    Les comparaisons économiques internationales sont invariablement fondées sur l'analyse du PIB par habitant. L'idée du déclin économique récent de l'Europe continentale trouve ainsi sa raison dans le fait que, depuis le début des années 1990, l'écart de PIB par habitant avec les États-Unis a recommencé à croître. Cet écart était resté à peu près constant depuis le début des années 1970, après avoir décru pendant le « miracle économique » de l'après-guerre, dans les années 1950 et 1960. Mais le PIB ne présente qu'une image assez pauvre, parce qu'il ne prend pas en compte deux aspects importants : la production familiale, c'est-à-dire les marchandises et les services produits hors du marché, et les investissements immatériels, c'est-à-dire l'accumulation de connaissances qui augmente les profits et la productivité futurs. Qu'advient-il des comparaisons si nous considérons ces deux éléments ? Doit-on réviser à la hausse les performances économiques européennes par rapport à celles des Etats-Unis ?

  • 30 mai 2007

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Un des premiers gestes du nouveau président, après la visite rituelle à Berlin, a été de se rendre à Bruxelles où il s’est entretenu avec le président José Manuel Barroso et la Commission. C'était une première significative dans la politique française : M. Sarkozy entendait de la sorte indiquer que « la France était de retour en Europe ». Pourquoi celle-ci mérite-t-elle tant d'attentions ? Cela s'explique par deux séries de facteurs.

  • 24 mai 2007

    L'Europe a-t-elle une fin ?

    L'Europe a-t-elle une fin ?

    Les limites de l'Europe ne sont pas définies par des critères formels : ceux-ci ne font jamais que retarder l'adhésion de certains candidats. La vraie limite, c'est la capacité de l'Union européenne à accueillir de nouveaux membres. L'élargissement à l’Est a mis cette capacité à l’épreuve, mais les réformes institutionnelles qui permettront à l'UE 27 de mieux fonctionner devraient, incidemment, faciliter de nouveaux élargissements. Allons-nous vers une UE 42 ?

  • 23 mai 2007

    Les morts doivent-ils gouverner les vivants ?

    Les morts doivent-ils gouverner les vivants ?

    Aucun des pays postcommunistes ne propose aujourd'hui de consensus sur la clôture définitive du passé communiste. Bien au contraire, on a l'impression qu'avec le temps son importance dans la vie politique s'accentue au prétexte que ses conséquences morales et sociopolitiques n'ont pas été enrayées. Jusqu'où faut-il aller ? La mémoire des morts doit-elle gouverner les vivants ?

  • 16 mai 2007

    La médiocratie, ou les politiques vus par les économistes

    La médiocratie, ou les politiques vus par les économistes

    Que peut dire l'économie de la qualité du personnel politique ? Vu le nombre et la subtilité des critères, on pourrait penser que les modèles mathématiques qu'elle utilise ne sont pas les plus pertinents. Ils permettent pourtant de dégager des lignes invisibles, qui structurent fermement un champ d'activité autrefois considéré sous l'angle de la seule vocation mais que rien n'interdit d’envisager comme un simple marché du travail.

  • 14 mai 2007

    Normes comptables internationales : le débat continue…

    Normes comptables internationales : le débat continue…

    Avec la rencontre Bush-Merkel du 30 avril qui ouvre la voie à leur reconnaissance aux Etats-Unis, les normes comptables internationales ont franchi une nouvelle étape dans leur conquête du monde. Le sujet n'est aride qu'en apparence : les choix de normalisation, par leur impact sur les décisions des entreprises, sont une forme de politique économique. Mais de nouveaux doutes apparaissent en même temps sur la viabilité de cette expérience pionnière de gouvernance mondiale.

  • 10 mai 2007

    Européens, faites partir Wolfowitz !

    Européens, faites partir Wolfowitz !

    Le FMI et la Banque mondiale sont-ils des agents des Etats-Unis qui cherchent à imposer au monde entier les idées anglo-saxonnes ? L'idée est populaire, mais bien loin de la réalité. L'affaire Wolfowitz offre une intéressante illustration de la manière dont fonctionnent ces institutions. Pour ceux qui l'ignorent, Wolfowitz est le président de la Banque mondiale. Il a une belle carrière derrière lui : ancien vice-ministre de la Défense de Bush, il est l'un des plus flamboyants « néo-cons », terme réservé aux Etats-Unis pour identifier les néoconservateurs qui ont pris le pouvoir avec l'arrivée de George W. à la Maison blanche. Après avoir « brillamment » réussi à monter la guerre en Irak, il a obtenu son bâton de maréchal à la tête de la Banque mondiale, une marque de profonde gratitude de son président.

  • 9 mai 2007

    Une élection de rupture

    Une élection de rupture

    La présidentielle de 2007 restera dans l'histoire de la Cinquième République comme une élection de rupture. Rupture avec une période de désenchantement démocratique et d'abstention croissante, avec le chiraquisme d'une droite qui se veut et s'affiche comme telle, rupture à gauche avec la fin du parti d'Epinay et la remise en mouvement du Parti socialiste après la nette défaite de sa candidate. Rupture enfin avec une période qui semblait marquer l'affaiblissement des deux grands partis de gouvernement.

  • 2 mai 2007

    Sarkozy le national-libéral

    Sarkozy le national-libéral

    Dans une indifférence médiatique généralisée, Nicolas Sarkozy a repris ses attaques contre le commissaire européen au commerce Peter Mandelson. Il propose ni plus ni moins que de le déposséder de son pouvoir de négociation au profit d'un hypothétique président de l'Union. La proposition n'a bien sûr aucune chance d'aboutir. Mais alors pourquoi Nicolas Sarkozy la fait-il ? Tout simplement parce qu'elle est cohérente avec la stratégie libérale-nationale qui est la sienne dans cette campagne.

  • 1 mai 2007

    Sur l'UE la stratégie de Sarko est préférable

    Sur l'UE la stratégie de Sarko est préférable

    Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal divergent nettement sur la question du Traité constitutionnel. Sarkozy propose qu'un mini-traité, dans la ligne de celui d'Amsterdam, prenne en charge les réformes qui auraient dû être menées à bien à Nice. Royal veut renégocier. Qui a raison ? A mon sens Sarkozy.

  • 30 avril 2007

    La faiblesse de l'inflation découle-t-elle de la globalisation ?

    La faiblesse de l'inflation découle-t-elle de la globalisation ?

    L'inflation n'est plus ce qu'elle était. Aux alentours de 2% dans les pays développés, elle a chuté de 50% à 5% dans les pays en développement. Elle est moins persistante : les perturbations telles que la hausse des prix du pétrole se résorbent plus rapidement. Enfin, elle est moins sensible au cycle économique. Le phénomène est mondial, mais cela ne signifie pas que c'est un résultat de la mondialisation.