• 18 avril 2010

    Rapport du COR : alarmant, oui, alarmiste non !

    Rapport du COR : alarmant, oui, alarmiste non !

    Alors que la France s’apprête à lancer un débat sur la réforme des retraites, la polémique enfle. Certains à gauche jugent les projections du COR « trop alarmistes », et la tentation existe de faire passer les paramètres de trois (âge, cotisations, taux de remplacement) à un : les cotisations. En réalité, loin d’être alarmistes les prévisions du COR sont optimistes à court terme. Par ailleurs, faire porter tout le poids de la réforme sur les cotisations est inefficace. Une meilleure lisibilité de notre système et une plus grande équité s’imposent donc.

  • 26 février 2010

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    Inflation : faut-il faire sauter le verrou des 2 % ?

    La crise a montré que la politique macroéconomique doit avoir des cibles nombreuses ; la bonne nouvelle, c’est qu'elle nous a rappelé aussi que nous avons beaucoup d'instruments, de la politique monétaire « exotique » aux instruments fiscaux, en passant par les outils de régulation. Il faudra du temps et un réel effort de recherche pour déterminer quels instruments conviennent le mieux à une cible donnée. On peut toutefois dès aujourd'hui proposer quelques pistes sérieuses.

  • 28 janvier 2010

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    En 2012 Sarkozy devra prôner la rupture !

    Rappelez-vous l’an dernier. Le modèle français était en train de faire la preuve de sa supériorité sur le « marché à tout va » anglo-saxon. Même Nicolas Sarkozy, qui avait bâti sa campagne sur le thème de la rupture avec un modèle français obsolète, a changé de casaque et s'en est allé donner des leçons à ses « amis » Barack et Gordon. C’est vrai que le poids de l’État et l’importance du filet social ont puissamment amorti le choc. Le chômage a explosé aux États-Unis et en Grande-Bretagne, il a simplement augmenté en France. Victoire totale, donc ?

  • 17 janvier 2010

    Comment négocier avec Google ?

    Comment négocier avec Google ?

    Que faire avec Google ? Après des années de guerre frontale, la France prend le chemin de la négociation. La charge avait été lancée en 2005 par Jean-Noël Jeanneney, à l’époque président de la BNF, lorsque la firme de Mountain View avait commencé à numériser des livres français sans demander d’autorisation. Tout accord avec Google était alors perçu comme un pacte de dupes. Grâce à Gallica, la bibliothèque numérique développée par  la BNF et des associés européens, on pensait mener l’offensive contre le géant de l’Internet. Aujourd’hui, le gouvernement tend la main et propose un partenariat à Google. Recul ou réalisme ?

  • 13 janvier 2010

    Faut-il externaliser les services publics ?

    Faut-il externaliser les services publics ?

    De nombreux pays, tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, le Royaume-Uni, mais aussi de manière plus surprenante la France ou la Suède, ont entrepris d’externaliser une partie de leurs services publics. Cette vague d’externalisation touche des secteurs aussi divers que la gestion de l’eau, la collecte des déchets, les transports publics, les services postaux, ou la construction et la gestion des autoroutes. L’externalisation implique non seulement le transfert d’actifs mais aussi celui du contrôle du service public vers une entreprise de droit privé. Du point de vue économique, on peut s’étonner de tels choix dans des secteurs qui s’apparentent à ce que les économistes appellent des monopoles naturels.

  • 18 décembre 2009

    Les artistes victimes d’Internet

    Les artistes victimes d’Internet

    « Je me moque complètement d’Internet, ce sont les artistes qui m’intéressent ! » s’exclame Philippe Ogouz, président de l’ADAMI (société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes), lors des Rencontres européennes des artistes à Cabourg les 10 et 11 décembre 2009. « Pourrons-nous encore vivre de nos métiers dans 20 ans alors que la précarité des artistes ne cesse d’augmenter ? Les artistes sont les grands perdants du numérique. » Est-ce bien vrai ?

  • 15 décembre 2009

    Et si Sarkozy était à la remorque de Brown ?

    Et si Sarkozy était à la remorque de Brown ?

    Nicolas Sarkozy est fier d’avoir fait nommer pour la première fois depuis 50 ans un commissaire français au marché intérieur et aux services financiers. C’est assurément une performance surtout si on compare ce résultat à celui obtenu par Jacques Chirac dans la Commission sortante. Mais croit-on vraiment que c’est le commissaire Barnier qui va faire la régulation financière européenne ?

  • 13 décembre 2009

    Soleil noir sur la Grèce

    Soleil noir sur la Grèce

    Le début de panique sur la dette publique grecque est entièrement injustifié. Le gouvernement grec n’a aucun intérêt à faire défaut, et aucun besoin de le faire tant que les marchés financiers ne s’affolent pas. Certes, pendant plus de trente ans les gouvernements successifs se sont adonnés à une flagrante indiscipline fiscale. La pression renouvelée des marchés financiers devrait être prise comme un signal que la fête est finie. Il est temps pour la Grèce d’adopter deux mesures simultanées : tailler sérieusement dans les dépenses et réformer le processus budgétaire afin de pouvoir prendre l’engagement crédible d’une plus grande discipline.

  • 25 novembre 2009

    Emprunt : finalement ce sera 20 !

    Emprunt : finalement ce sera 20 !

    Le gouvernement Fillon a décidé de lever un Grand Emprunt pour financer des investissements publics. Son montant est passé de 100 à 20 milliards, donnant ainsi l’impression d’un manque d’ambition de la part de la commission Juppé-Rocard. Pourquoi une telle réduction ? Quelles en seront les conséquences sur l’endettement public ?

  • 22 novembre 2009

    Emprunt : un dernier verre avant la sobriété ?

    Emprunt : un dernier verre avant la sobriété ?

    Comme tous ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy a promis de faire reculer la dette de l’État ; le faire aurait à coup sûr représenté une rupture. Mais voilà que, non seulement la dette est en train de bondir, crise financière oblige, mais de surcroît on nous propose un Grand Emprunt. Cette décision soulève deux questions : est-ce un bon déficit ? Est-ce la fin de la gabegie ?

  • 8 novembre 2009

    La finance est-elle utile à la croissance ?

    La finance est-elle utile à la croissance ?

    Suite aux réunions du G20, les régulateurs des marchés et institutions financières ont commencé à produire et tester des codes de conduite visant à freiner le taux de croissance des dettes émises par les institutions financières, que ce soit sous forme de crédits ou d’obligations. L’idée est de freiner la croissance de l’endettement des économies, grâce à des mécanismes incitatifs plus stricts que par le passé. La nouvelle réglementation ne discrimine donc pas les activités financières « utiles socialement » et les autres, comme le souhaitait par exemple Paul Krugman. Pour comprendre la démarche des régulateurs, il faut rappeler comment la finance est utile à la croissance… et comment elle peut nuire à cette croissance.

  • 21 octobre 2009

    Les mythes des subprimes

    Les mythes des subprimes

    Depuis qu’on a commencé aux États-Unis à distribuer et à refinancer en grande quantité des prêts hypothécaires subprime, au début des années 2000, ces prêts ont suscité beaucoup d’intérêt. Cet intérêt n’a fait que croître avec l’explosion des défauts de paiement connue sous le nom de « crise des subprimes ». Les chercheurs, les décideurs et le public ont essayé d'identifier les facteurs qui ont déclenché l’implosion de ce marché et à sa suite celle du système financier global. Mais une bonne partie des explications avancées sont des mythes. C’est en tout cas la leçon de plusieurs études empiriques récentes.

  • 14 octobre 2009

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    À propos d’un investissement urbain à Neuilly...

    Le maire de Neuilly est content. Le dossier d’aménagement en tunnel de la RN13 (avenue Charles de Gaulle) entre la Porte Maillot et la Défense va de l’avant. Un comité regroupant l’État, le département, la région et les communes de Paris et de Neuilly l’a désormais entériné. Jean Sarkozy, nouvel élu du Conseil général des Hauts-de-Seine et probable futur président de l’EPAD, peut réclamer sa part dans ce succès. Coût de l’opération : un milliard d’euros.

  • 6 octobre 2009

    Dette : l'explosion est-elle gérable ?

    Dette : l'explosion est-elle gérable ?

    Depuis le début de la crise financière la dette publique des principaux pays industrialisés a crû jusqu’à des niveaux explosifs. Selon les prévisions de la Commission européenne, le niveau moyen de la dette des pays de la zone euro approchera 90% de leur PIB en 2010. La hausse est encore plus spectaculaire aux États-Unis, où d’après la même source le chiffre de 90% serait dépassé. Quelles en seront les conséquences ?

  • 28 septembre 2009

    L’emprunt pour financer la dette ?

    L’emprunt pour financer la dette ?

    Alors que la France s’apprête à lancer un emprunt « national », sans avoir clairement défini l’objet de cet emprunt, il est une question simple : en avons-nous les moyens ? D'un point de vue d'économiste, elle peut se poser en ces termes : la croissance promise avec le nouvel emprunt aidera-t-elle à stabiliser la dette ?

  • 24 septembre 2009

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Crise : tout a changé, mais rien n'a changé

    Une multitude de rapports ont été produits cette année, pointant les failles du système qui avait mené à la crise et proposant des réformes plus ou moins audacieuses. Trois G20 ont été réunis avec des listes impressionnantes de réformes à mener en matière de régulation financière. Mais tout se passe comme si à la grande peur avait succédé le lâche soulagement. En outre trois écoles s’affrontent sur les solutions, celle des politiques français et allemands, celle des gouvernants européens et américains, celle des académiques.

  • 8 juillet 2009

    Du grand emprunt et des déficits

    Du grand emprunt et des déficits

    Les commentateurs ont raison : il n’y a pas de logique économique au grand emprunt qu’annonce Nicolas Sarkozy pour 2010 sinon – on reconnaît la patte de M. Guaino – mobiliser l’opinion autour de l’effort de relance, aider au choc psychologique et détourner l’opinion de l’idée qu’elle pourrait avoir de finances publiques françaises allant à vau-l’eau. Accessoirement, créer du bruit politique, avec le talent qu’on connaît, les mêmes commentateurs saluant tous l’habilité tactique de l’annonce, comme si le temps politique ne devait consister qu’à aller d’habileté en habileté. Du point de vue des finances publiques, l’emprunt est même un non-sens : cela fait belle lurette que l’Etat a organisé efficacement une distribution de gros de ses emprunts, par des adjudications régulières, à prix serrés, immédiatement placés par les banques auprès des investisseurs français et étrangers, OPCVM et fonds de pension. Pourquoi payer une commission (probablement 15 centimes de marge de distribution, soit 150 millions d’euros en une fois et 20 centimes de surcoût sur le taux d'intérêt, pour faire encore 200 millions d’euros l’an) ? Pourquoi lever exclusivement l’épargne des Français, alors que les étrangers peuvent participer au financement de l’économie française ?

  • 15 juin 2009

    L’État brancardier, made in USA

    L’État brancardier, made in USA

    Le sauvetage de General Motors au terme de longues négociations menées par l’Administration Obama avec les syndicats, les élus locaux, les créanciers et le management de l’entreprise fait irrésistiblement penser aux pratiques naguère décriées de l’État brancardier à la française. Pour comprendre la logique de l’intervention de l’Administration Obama, il faut répondre à trois questions. Pouvait-on faire autrement, la faillite était-elle une option ? Pourquoi n’a-t-on pas introduit des incitations au renouvellement du parc du type prime à la casse pour ranimer la demande ? Le montage retenu est-il viable ou ne s’agit-il que d’un compromis politique accompagnant le déclin industriel de l’automobile ?

  • 8 juin 2009

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Faut-il revenir sur la flexibilité ?

    Les taux de chômage français (8,9%) et européen (9,1%) sont aujourd’hui à peu près identiques à celui des États-Unis (9,4%) et ils progressent au même rythme. C’est une coïncidence plutôt rare. Lors des chocs pétroliers des années 1970, le chômage n’avait pas augmenté aussi vite en Europe qu’aux États-Unis. De nombreux économistes américains louaient alors le fonctionnement des marchés du travail européens. C’est au début des années 1980 que le taux européen a rejoint puis dépassé le chiffre américain. La flexibilité du marché du travail américain est alors apparue comme un modèle plus convaincant et les pays européens ont commencé à s’en inspirer. Les cycles se sont rapprochés et l’Europe a rejoint les États-Unis. La crise n’a pas remis en cause cette convergence, mais on s’interroge désormais des deux côtés de l’Atlantique sur les bienfaits de la flexibilité. Va-t-on vers une remise en cause ?

  • 26 mai 2009

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Sarkozy : regard froid sur un premier bilan

    Evaluer les deux premières années de Nicolas Sarkozy pose un problème de mesure. Faut-il le comparer à ses prédécesseurs ? Dans ce cas, oui, il y a bien eu rupture. Rupture de style et de management, bien sûr. Le président est aux commandes, rejetant le modèle coupe-circuit cultivé par tous les présidents de la Ve République. Plutôt une présidence de type américain, sans les contre-pouvoirs du Parlement, encore que la réforme des institutions encourage les députés à plus d’audace qu’auparavant. Le changement est tellement visible que l’on parle d’hyper-président. On peut approuver ou non cette évolution, mais le modèle précédent était celui d’un président peu visible et surtout peu actif, avec comme résultat plusieurs décennies de réformes sans cesse différées. Mesurée ainsi, la rupture est réalisée.