• 18 octobre 2006

    Face au reflux de l'inflation la BCE devra-t-elle baisser ses taux ?

    Face au reflux inexpliqué de l'inflation certains commentateurs annoncent que la BCE devra baisser ses taux. Que faut-il en penser ? -->

  • 12 octobre 2006

    La vraie bombe nord-coréenne n'est pas nucléaire

    La vraie bombe nord-coréenne n'est pas nucléaire

    On ne sait rien de la Corée du Nord, pas même le chiffre exact de sa population qui est, littéralement, un secret d'Etat. Quoi d'étonnant, donc, qu'on ne sache pas, et ne saura peut-être jamais, si Pyongyang a véritablement effectué un test nucléaire, et de quelle sorte ? Le gouvernement américain, terriblement ennuyé par cette fâcheuse initiative, s'est empressé de souligner que la détonation enregistrée en Corée du Nord était de très faible ampleur, bien moindre que celles provoquées par les essais nucléaires indiens et pakistanais qui, eux, étaient bien réels. Et, d'ailleurs, les ingénieurs nord-coréens ont-ils vraiment eu le temps et les moyens de construire une bombe opérationnelle, depuis l'éviction en décembre 2002 des inspecteurs de l'AIEA ? Rien n’est moins sûr. De quoi parle-t-on, alors, lorsqu’on évoque la crise « nucléaire » nord-coréenne ? -->

  • 11 octobre 2006

    Ricardo est mort ! Champagne pour tout le monde ?

    Le débat sur les délocalisations rebondit. On se rappelle que Paul Samuelson avait lancé fin 2004 une controverse sur les bénéfices qu'en tirent les Etats-Unis. Le prix Nobel, revisitant la thèse de l'avantage comparé émise par David Ricardo il y a près de deux siècles, s'était attiré les foudres d'une grande partie de la profession. Un récent article de Gene Grossman et Esteban Rossi-Hansberg, présenté fin août lors d’une conférence organisée sous les auspices de la Federal Reserve Bank of Kansas City, commence à circuler très largement : il propose un paradigme adapté aux formes contemporaines de la mondialisation, remplaçant le concept ricardien d'échange de produits par celui d'échanges de tâches (tasks). Le point crucial est que les gains de productivité associés à cette nouvelle forme d'échange, favorables aux moins qualifiés, auraient probablement été sous-estimés jusqu’ci. Champagne pour tous ?

  • 10 octobre 2006

    Pourquoi les chaussures asiatiques font mal aux Italiens

    La décision de la Commission européenne de proroger pour deux ans les mesures anti-dumping sur les importations de chaussures chinoises et vietnamiennes a été saluée comme une victoire par les producteurs italiens, mais aussi par le ministre du Commerce extérieur, Emma Bonino, qui a activement négocié cette mesure alors même qu’elle est considérée comme la ministre la plus libérale de l'équipe Prodi. On peut cependant émettre quelques doutes quant à l’efficacité de cette mesure pour aider nos entreprises à retrouver des marges de manoeuvre, se réorganiser et faire face la concurrence internationale. --> En premier lieu, ces mesures risquent d'être davantage une fragile protection pour le manque d'efficacité de nos producteurs que la punition de comportements déloyaux.

  • 6 octobre 2006

    Le budget 2007 : un honorable compromis

    Le cru budgétaire 2007 devrait être plutôt bon pour l'économie française, si l'on prend en compte les exceptionnelles circonstances électorales du printemps prochain. On aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement augmente la dépense, quitte à laisser à son successeur le soin d'apurer les comptes. Les détails du projet de loi de finances montrent pourtant que ce ne sera pas le cas. Par conséquent, il me semble que c’est un honorable compromis entre les contingences électorales et la nécessité impérieuse de rationaliser la dépense publique, de simplifier le système fiscal et de réduire le poids de la dette. D'ailleurs, la dette publique brute devrait diminuer, en pourcentage du PIB, pour la première fois depuis 2001. Le prochain gouvernement aura encore du pain sur la planche en matière budgétaire : il devra réduire les effectifs dans la fonction publique et réformer plus radicalement l’assurance maladie et les régimes de retraite, deux sujets économiquement et politiquement explosifs ;mais en matière de fiscalité directe, ce gouvernement aura fait du bon travail dans l'ensemble.

  • 5 octobre 2006

    Chindia : restons calmes !

    Depuis le rachat d'Arcelor au printemps dernier pour la coquette somme de 28,8 milliards de dollars, l'Inde vit sous le régime de la « Mittal mania » comme en témoigne la présentation par la presse indienne des dernières méga acquisitions de Tata Tea (l'américain Glaceau) ou de Videocon (Daewoo Electronics). Que faut-il en penser ? A-t-on affaire à de nouveaux conquérants, ou devrait-on observer le même cycle de passion retombée que l'on a connu avec les autres pays asiatiques ? Ne sommes-nous pas confrontés à un phénomène nouveau puisque selon la plupart des projections à l’horizon 2020-50, la Chine et l'Inde (Chindia) pourraient bien devenir les numéros deux et trois de l'économie mondiale, à parité avec les Etats-Unis et l'Union Européenne ?

  • 4 octobre 2006

    Les biocarburants : pétrole des pauvres ?

    Les pays en développement, parce qu'ils sont pays agricoles, pourraient-ils tirer parti du développement de la production mondiale et du commerce de biocarburants (éthanol issu de la canne à sucre ou du maïs, biodiesel issu d'huile de colza ou de soja) ? On peut en douter.

  • 3 octobre 2006

    Chantiers 2007 : surmonter la faiblesse syndicale

    Le gouvernement a reçu il y a quelques semaines les rapports qu’il avait commandés à Dominique Chertier et à Raphaël Hadas-Lebel sur le rôle et la représentativité des syndicats. Ces rapports sont de grande qualité. Ils restent néanmoins trop prudents et viennent se rajouter à d’innombrables rapports qui encombrent les armoires des administrations. Ce ne sont d’ailleurs pas les idées qui manquent mais la volonté de les mettre en œuvre.

  • 2 octobre 2006

    Le salut de la recherche passera par le Net

    Deux rapports d'une nature très différente viennent éclairer la question de la place des revues dans le paysage de la recherche et celui du débat intellectuel. Le premier a été commandé à Sophie Barluet, à la suite d’un travail qu’elle avait remis au directeur du livre et qui portait sur l’édition de sciences humaines. La commande du Centre national des Lettres, qui soutient plus de 370 revues, était simple : faut-il continuer? Et que faut-il réformer ?

  • 29 septembre 2006

    Un plaidoyer britannique pour le multiculturalisme

    Un plaidoyer britannique pour le multiculturalisme

    Le Royaume-Uni est sans doute le pays qui est allé le plus loin dans l'approche multiculturelle des minorités et de la citoyenneté. Si le modèle britannique d'intégration se désintègre, c’est l'idée même de multiculturalisme qui est menacée.

  • 28 septembre 2006

    Le réformisme de Lula

    A la veille de l'élection présidentielle, on peut faire une première évaluation du mandat de Lula. Le bilan présente des aspects positifs, mais il faut savoir si ces performances sont dues à de simples mesures d'accompagnement sur la lancée de tendances antérieures ou si l'on peut parler de réformes de fond. Posée ainsi, la question appelle une réponse beaucoup plus réservée.

  • 27 septembre 2006

    La formation professionnelle continue : un système à la dérive

    Face à l'accélération du progrès technique, à l'intensification de la concurrence internationale, à l'allongement de la durée de vie, la formation professionnelle continue constitue aujourd'hui un instrument essentiel pour assurer la cohésion sociale, la sécurisation des parcours professionnels et de bonnes performances macroéconomiques. Forte de ce constat, la loi Fillon votée en mai 2004 a institué le Droit individuel à la formation, le désormais célèbre « DIF », qui donne à chaque salarié la possibilité d'accéder à 20 heures de formation par an cumulables pendant six ans. Du même coup, le seuil obligatoire de dépenses pour la formation continue a crû significativement : il est passé de 1,5 % à 1,6 % de la masse salariale dans les entreprises de 10 salariés ou plus et de 0,25 % à 0,55 % dans les autres. Au total, en 2005, la France a dépensé 23 milliards d’euros, soit 1,4 % du PIB, en actions de formation professionnelle continue, soit environ trois fois le montant des dépenses pour le RMI.

  • 26 septembre 2006

    Pourquoi la politique d'allègement des charges sur les bas salaires est justifiée

    Depuis 1993, les dispositifs d'allègements de cotisations patronales sur les bas salaires se sont multipliés en France. Aujourd'hui, ces réductions atteignent 26 points au niveau du Smic pour s'annuler à 1,6 Smic. Selon une note commune des services du ministère du Travail et du ministère de l'’Economie, ces mesures s'élèveraient à 19 milliards d’euros. Face à de telles sommes, on doit se demander si les baisses de cotisations patronales ont un effet favorable sur l’emploi.

  • 24 septembre 2006

    Japon : un réformisme sans libéralisme

    Japon : un réformisme sans libéralisme

    Les cinq ans et demi du ministère Koizumi ont été marqués par des réformes significatives. Les banques japonaises ont été purgées de la plupart de leurs prêts douteux, la banque postale a été privatisée et à sa suite d'autres entreprises publiques. Ces réformes ont suivi la libéralisation des investissements étrangers et des marchés financiers initiée par le Premier ministre au début de son mandat.

  • 21 septembre 2006

    Italie : les réformes, c'est maintenant ou jamais

    On le sait, l'économie et les finances publiques italiennes exigent de profondes réformes structurelles. En juillet dernier, le gouvernement identifiait fort justement quatre domaines d'intervention prioritaires. Santé, emploi public, collectivités territoriales et prévoyance : en mettant un terme au gaspillage et à la croissance des dépenses courantes dans ces secteurs, on conjuguerait assainissement et développement. Or, en dépit de ces visées réformatrices, la politique économique italienne semble aujourd'hui dans l'ornière. À vingt jours de la présentation de la loi de finances 2007, des annonces contradictoires se succèdent, en un mélange de conservatisme et de réformisme d'autant plus confus qu'on ne connaît encore ni l'ampleur de l'ajustement, ni la stratégie choisie. Parallèlement, on note une gêne étonnante du gouvernement face aux appels de l'Union Européenne qui, par la voix du commissaire Almunia ou du président de la BCE Jean-Claude Trichet, ne font pourtant que le rappeler à ses propres engagements.

  • 20 septembre 2006

    Pourquoi les poulets brésiliens ne s'envolent pas vers l'Europe

    Pourquoi les poulets brésiliens ne s'envolent pas vers l'Europe

    Un des thèmes les plus sensibles dans les relations commerciales entre le Brésil et l'Union européenne est l'accès au marché des poulets brésiliens. C'est avec la question de la viande bovine l'un des points clés de la position européenne dans le cycle de Doha. L'UE n'autorise aujourd’hui que 29 000 tonnes de volailles brésiliennes, réparties sur six quotas d'importations. Cela représente 0,4 % d'une consommation européenne qui s'élève en tout à 11 millions de tonnes annuelles. Toute importation dépassant ce volume subit des tarifs prohibitifs qui, joints à des mesures de sauvegarde spéciales, aboutissent à une augmentation de 1,450 euro par tonne, soit exactement 100 %.

  • 19 septembre 2006

    Présidentielle : la campagne d’Europe a commencé

    Il est de bon ton, pour les aspirants à de hautes fonctions, de faire montre des relations qu'ils entretiennent avec les grands de ce monde. Nul n'ignore que Nicolas Sarkozy a été reçu par George Bush et qu'il est sur le point de rencontrer Tony Blair. Quant à Ségolène Royal, elle aura vu en une semaine Romano Prodi, José-Manuel Barroso et José-Luis Zapatero – excusez du peu ! Les manœuvres auxquelles on assiste sur le terrain européen laissent entendre que celui-ci pourrait aussi devenir l'objet d'affrontements entre les prétendants à l’Elysée au cours des mois à venir.

  • 19 septembre 2006

    Comparaisons de niveau de vie : un nouvel indicateur

    En matière de comparaisons internationales de richesse, le PIB par habitant est l'indicateur qui retient encore le plus l'attention. Pourtant, le PIB par habitant n'est guère comparable d'un pays à l'autre. Deux pays au même niveau de PIB par habitant peuvent être très différents en matière de temps de travail, de précarité, de santé, de consommations de biens collectifs, d'inégalités et de perspectives de croissance future. Nous proposons une méthode permettant de faire des corrections sur le PIB pour tenir compte de différents éléments qui affectent le niveau de vie et qui ne sont pas enregistrés dans les statistiques de la comptabilité nationale.

  • 18 septembre 2006

    FMI : qu'attendre de Singapour ?

    Le FMI et la Banque Mondiale tiennent ces lundi et mardi leurs réunions annuelles à Singapour. Ces réunions ont une composante folklorique. Tout ce que la terre compte de financiers (ministres, banquiers centraux, banquiers privés, universitaires) pour le FMI, et de spécialistes du développement pour la Banque Mondiale, se retrouve pour la grand-messe annuelle. Depuis quelques années, invitées pour montrer l'ouverture du Fonds et de la Banque à la société civile, des milliers d'ONG se mêlent à la cohue et expriment leurs préoccupations. A l'extérieur, ceux qui ne sont pas invités brisent quelques vitrines, encore que cette année ils vont découvrir ce qu'est une police dans un pays autocratique. Et puis les feux s'éteignent et chacun rentre à la maison, fier d'avoir participé à un non-événement.

  • 18 septembre 2006

    Trois modèles de bien-être

    Vit-on mieux ou moins bien en France qu’aux Etats-Unis, sachant que l’on y gagne moins, que le risque de chômage y est supérieur, mais aussi qu’on y travaille moins, que l’espérance de vie y est plus élevée, que les inégalités y sont moindres ? Les comparaisons internationales de niveaux de vie qui sont souvent faites avec le Produit intérieur brut (PIB) par habitant ignorent des aspects importants du niveau de vie tels que le loisir et la santé, mais aussi la précarité, la part des consommations collectives, les perspectives à long terme.