• 7 décembre 2007

    Poutine démasqué

    Poutine démasqué

    La plupart des dirigeants politiques sont médiocres, certains sont des héros et quelques-uns ont simplement de la chance. En Russie, beaucoup voient le président Poutine comme un héros - un réformateur autoritaire qui a ramené la croissance économique et la stabilité. Mais scrutons son bilan d'un peu plus près.

  • 6 décembre 2007

    L’euro trop fort : le début de la fin ?

    L’euro trop fort : le début de la fin ?

    Il monte, il monte, l’euro. Le seuil de 1,5 dollars pour un euro est en vue, et sera sans doute franchi très bientôt. En octobre 2000, dans une période de faiblesse qui avait alors beaucoup frappé les esprits, l’euro ne valait que 0,85 dollars. Depuis le début de cette année seulement, il s’est apprécié de près de 15%, toujours vis-à-vis du dollar. Alors il souffle un vent de panique. Airbus a même indiqué que son existence était en jeu. Tout cela est-il justifié ? Non, pour deux raisons principales. D’abord, mesurer l’euro par rapport au dollar est un peu de la supercherie. Ensuite, rien ne dit que la situation va durer bien longtemps.

  • 5 décembre 2007

    Chine : quand le yuan s'éveillera

    Chine : quand le yuan s'éveillera

    Le débat récurrent sur la politique de change de la Chine se focalise sur l’urgence d’une réévaluation nominale du yuan et il a éclipsé la récente information sur le regain de l’inflation dans ce pays. Une appréciation de la monnaie chinoise en termes réels ne pourrait-elle pas faire partie de la solution au problème de la sous-évaluation du yuan ?

  • 4 décembre 2007

    Les leçons de Galileo

    Les leçons de Galileo

    Le spectacle donné par la Commission, le Conseil et le Parlement européens pour boucler le financement de Galileo fait irrésistiblement penser aux marathons agricoles. Tout y est : les négociations de la dernière heure qui durent des années, les ultimatums non suivis d’effets, les tractations infinies avec tel ou tel ministre national agrippé à son drapeau et aiguillé par son lobby catégoriel favori et à l’arrivée l’horloge arrêtée pour passer les derniers compromis qui dénaturent le projet initial. Et pourtant s’il est un projet qui incarnait le meilleur de l’esprit européen c’était bien Galileo. Pourquoi donc ce projet emblématique de la stratégie de Lisbonne s’est-il mué en symbole des impuissances européennes ?

  • 3 décembre 2007

    Pari à Bali

    Pari à Bali

    A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 14 décembre, les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CC-NU-CC) et les pays "parties" au Protocole de Kyoto se rencontreront à Bali, respectivement pour leur treizième et troisième conférence annuelle. Cette conférence sera l'occasion d'un déplacement massif d'officiels, de représentants d'organisations internationales, d'ONG, de chercheurs, d'observateurs envoyés par les plus grandes entreprises mondiales. De multiples sessions permettront de couvrir les aspects organisationnels de la Convention Cadre et du Protocole ; des événements collatéraux (side-events) permettront de faire connaître recherches, propositions, actions d'entreprises. Cela avant que les négociations internationales ne prennent progressivement la place centrale, dans la deuxième semaine de la rencontre.

  • 30 novembre 2007

    Des Américaines à Paris

    Des Américaines à Paris

    Le voyage de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, ponctué par un discours devant le Congrès, visait bien sûr à réchauffer les relations diplomatiques entre les deux pays. Mais les arrière-pensées économiques n’auront échappé à personne : il convient à tout prix d’éviter que les entreprises américaines se désintéressent de la France. Il faut donc s’employer à les rassurer sur l’orientation générale et le rythme des réformes : « Je veux mettre la France en situation, dans le respect de son identité si singulière, de gagner toutes les batailles de la mondialisation. ». Place aux chiffres.

  • 29 novembre 2007

    Europe : peut-on choisir ses droits ?

    Europe : peut-on choisir ses droits ?

    Le Royaume-Uni et la Pologne ont obtenu dans le projet de nouveau Traité européen de ne pas se voir appliquer la Charte des Droits fondamentaux. Curieuse Europe, où des pays peuvent choisir de ne pas se voir appliquer des principes essentiels, des valeurs " communes " ! Les conséquences juridiques d'une telle exemption seraient alors considérables : comment imaginer que le droit européen puisse être le même dans des pays qui ne reconnaissent pas tous les mêmes droits fondamentaux ?

  • 28 novembre 2007

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Sur l'Europe Paris et Londres sont toujours divisés

    Deux discours, deux langues, deux façons de penser, deux publics différents : un combat s'annonce-t-il sur l'avenir de l'Europe ? Le discours prononcé le 15 novembre à Bruges par le secrétaire britannique aux Affaires étrangères David Miliband et celui du président Sarkozy deux jours avant pourraient difficilement être plus différents dans le ton, le style et le vocabulaire. Chacun, clairement, avait l'autre en ligne de mire. Tous deux commencent avec un rappel historique : la raison d'être de l'UE fut toujours de dépasser un passé fratricide en s'unissant autour des valeurs communes (Miliband) et de la quête d'une destinée commune (Sarkozy). La destinée implique un projet politique, les valeurs des procédures communes. Ce n'est pas la même chose.

  • 26 novembre 2007

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Et si l’Italie quittait l’euro ?

    Dans les changements continuels de l’économie mondiale, il y a au moins une constante : le mécontentement suscité par l’euro. Au début de la décennie, le principal motif de plainte était que l’euro était trop faible pour des économies en plein essor comme l’Irlande. Désormais, il est trop fort pour les pays comme l’Italie, qui ont un problème de croissance. Il est clair que la source du problème actuel est externe. Elle est liée à la chute du dollar, qui traduit une combinaison de problèmes économiques et financiers aux Etats-Unis, et au fait que les autorités chinoises persistent à indexer le renminbi sur le billet vert. Mais les récriminations ne cessent pas pour autant.

  • 23 novembre 2007

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Sarkozy : une démocratie parlementaire à direction présidentielle ?

    Le problème central que pose le fonctionnement actuel de nos institutions est le suivant. Si l’on veut éviter la dérive présidentialiste, comment faut-il rééquilibrer les pouvoirs et clarifier les relations entre le président et son Premier ministre dans un régime où, selon la volonté de son fondateur « l’autorité indivisible de l’Etat est confiée tout entière au Président par le peuple qui l’a élu » et où, depuis l’instauration du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral en 2001, puis la victoire présidentielle et législative de Nicolas Sarkozy, et enfin sa pratique du pouvoir, la présidentialisation du régime s’est fortement accrue ? Comment prendre acte plus clairement de la primauté du président tout en renforçant les pouvoirs du Parlement et en encadrant ceux du président ?

  • 22 novembre 2007

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Le Conseil Constitutionnel vient de juger les statistiques dites « ethniques » non conformes à l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Prenons ce jugement au sérieux et réfléchissons à l’extension de son application à d’autres variables statistiques : celles portant sur le sexe des personnes.

  • 21 novembre 2007

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Les étudiants sont-ils devenus fous?

    Le mouvement étudiant actuel a de quoi interloquer. L’université française est dans un état déplorable, nul ne l’ignore. Dans le classement de Shanghai, la première université française (Paris VI) est 39e, et dans les 100 premières universités mondiales, il n’y a, d’après ce classement, que quatre universités françaises (en comptant l’ENS Ulm). Tout classement peut, bien sûr, être contesté, mais ce résultat indique néanmoins que sur la scène mondiale l’enseignement supérieur à la française a peu de visibilité et peu de reconnaissance.

  • 20 novembre 2007

    Mais qui est donc Hugo Chavez ?

    En visite à Paris, le président vénézuélien a fait la Une de la presse internationale pour sa récente altercation avec le Premier ministre et le roi d’Espagne qui lui lança le désormais célèbre "mais pourquoi tu ne la fermes pas". Qui est donc Chavez ? Que fait-il ? Que fera-t-il ?

  • 19 novembre 2007

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque »

    « Je dois être le maître dans tout ce dont je me mêle et surtout dans ce qui concerne les affaires de la Banque, qui est bien plus à l'empereur qu'à ses actionnaires puisqu'elle bat monnaie », disait Napoléon. Aujourd'hui Nicolas Sarkozy n'est pas loin de penser la même chose. Sans la citer, le président a de nouveau épinglé la Banque centrale européenne, sur trois thèmes : il faut pouvoir débattre de tout, y compris de la politique monétaire ; l'Europe ne doit pas être la seule grande puissance économique à ne pas pratiquer une politique de change conforme à ses intérêts ; l'indépendance ne doit pas se confondre avec une "totale irresponsabilité". Quelle peut être la portée de ces déclarations ?

  • 16 novembre 2007

    Réformer, mais avec qui ?

    Réformer, mais avec qui ?

    Derrière les mobilisations actuelles au sein de la SNCF, de la RATP ou d'EDF, se pose la question du rapport des syndicats aux évolutions de la société et aux réformes conjoncturelles ou de structure que celles-ci appellent. Le problème interpelle les grandes confédérations. Mais il interpelle aussi le pouvoir politique. Réformer, oui, mais avec qui ?

  • 15 novembre 2007

    Le bon usage de l'aide au commerce

    Le bon usage de l'aide au commerce

    « L'aide au commerce » n'est pas la solution miracle pour le développement et la mondialisation. Economistes et décideurs doivent regarder de plus près la conception spécifique de chaque mesure, évaluer son impact potentiel sur les termes de l’échange et considérer le couple spécifique donateur/bénéficiaire.

  • 13 novembre 2007

    La société de défiance : un mal français

    La société de défiance : un mal français

    La France est engagée dans un cercle vicieux dont les coûts économiques et sociaux sont considérables. Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés révèlent qu'ici plus qu'ailleurs, on se méfie de ses concitoyens. Les Français sont parmi les plus nombreux à n'avoir aucune confiance dans les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et la Justice. Ils sont également les plus rétifs à l'économie de marché. Selon une enquête de World Values Survey, à la question " pensez-vous qu'il est possible de faire confiance aux autres ou que l'on n'est jamais assez méfiant ? ", un Français sur cinq seulement déclare faire crédit à son prochain. C'est deux fois moins qu'aux États-Unis ou au Canada. Trois fois moins que dans les pays scandinaves. Sur les 26 pays les plus riches de la planète, la France se trouve en 24e position, devant le Portugal et la Turquie. Dans ce contexte, nul doute que l'actualité récente n'alimente encore davantage le sentiment de défiance des Français. Le scandale des retraits d'argent liquide par l'un des principaux représentants du Medef alimente la suspicion sur le financement opaque des syndicats. Le soupçon de délit d'initié chez EADS jette également une lumière crue sur les pratiques potentielles de connivence entre l'Etat et les milieux industriels et financiers.

  • 12 novembre 2007

    Le libéralisme est-il de gauche ?

    Le libéralisme est-il de gauche ?

    L'Europe continentale est engagée dans un débat passionné sur la poursuite de réformes favorables à l’économie de marché et à un plus grand libéralisme économique. Chacun sait ce que cela signifie :  compétition, flexibilité du marché du travail, libéralisation des services, baisse des impôts, privatisations. Le débat traditionnel est le suivant : ces réformes sont des réformes de droite, elles peuvent aboutir à plus d’efficacité – et peut-être même à plus de croissance économique – mais elles ont aussi tendance à augmenter les inégalités et à se faire au détriment des plus pauvres. Donc, et ici se fait jour l’argument classique des Européens « socialement compatissants », on ne peut avancer que très prudemment dans cette direction : les gouvernements doivent procéder soigneusement et se tenir prêts à faire marche arrière à n'importe quel point. Or, une bonne partie de ce raisonnement est fondamentalement fausse.

  • 9 novembre 2007

    1,70 dollars pour un euro ?

    1,70 dollars pour un euro ?

    La baisse régulière du dollar ces dernières années tourne aujourd’hui à la chute libre. Le catalyseur immédiat de cette accélération est l’impression croissante que la crise du crédit a mis la Réserve fédérale américaine le dos au mur et que, dans un contexte politique tendu, elle choisira plutôt de prendre des risques avec le dollar qu’avec l'activité économique. Bien sûr, une partie de cette dynamique est due à l'incertitude et à une grande défiance mutuelle au sein du secteur financier ; le temps devrait réduire cette incertitude, mais entretemps les investisseurs opportunistes – plus communément appelés spéculateurs –  passent leur temps à attendre une politique qui inverserait la tendance et ils croient aujourd’hui voir venir le temps de ce changement.

  • 8 novembre 2007

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Lisbonne : à quoi sert le Traité ?

    Le Traité réformateur a donc été finalisé par la Conférence intergouvernementale. Il reste aux chefs d’Etat et de gouvernement à le signer à Bruxelles le 13 et 14 décembre prochain. Ce traité n’a rien de particulièrement excitant. Pour autant, il mérite d’être ratifié car il va permettre à l’Union à 27 de continuer sa progression, en espérant qu’elle retrouvera d’ici quelques années le souffle permettant de passer à une réforme plus ambitieuse.