• 22 octobre 2012

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Les Français sont-ils dans le déni ?

    Un climat anti-entreprise flotte sur Paris. Du «Casse-toi riche con!» de Libération à l’augmentation programmée jusqu’à 60% de la taxation des plus-values de cession, un désamour s’est installé entre la gauche et l’entreprise. Quelles que soient les arrière-pensées politiques qui ont pu la motiver, la révolte des «pigeons» souligne le grand écart entre la complexité du monde économique d’aujourd’hui et une conception archaïque de l’entreprise présente dans le discours ambiant, relayée, voire durcie par le gouvernement actuel et surtout enkystée dans la législation.

  • 9 octobre 2012

    Pigeons volent…

    Pigeons volent…

    Le gouvernement est dans l’embarras : peut-on trouver gens plus sympathiques que les fondateurs de start-up ? Manifestement non : d’où la gêne quand ceux-ci s’insurgent contre le projet de loi de finances qui taxe de même façon au barème de l’impôt sur le revenu, les revenus du travail et les plus-values de cession. Alors ?

  • 3 septembre 2012

    Un tunnel peut en cacher un autre

    Un tunnel peut en cacher un autre

    On savait bien que le plus difficile pour François Hollande n’était pas de se faire élire mais de prendre le pays en charge à un moment extraordinairement difficile sur le plan économique. Son silence sur ces questions durant la campagne pouvait soit être de la tactique politique, soit l’absence de plan stratégique. Quatre mois après son élection, il n’a pas encore articulé sa vision d’une crise qui ne cesse de s’aggraver dans la zone euro. En mettant bout à bout les petites phrases des uns et des autres, on sent le débat et, peut-être la direction dans laquelle Hollande semble se diriger, et ce n’est pas très rassurant.

  • 12 juillet 2012

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Non, les banques ne sont pas trop taxées !

    Le collectif budgétaire annoncé début juillet prévoit le doublement de la taxe sur le risque systémique. Cette taxe s’applique déjà depuis le 1er janvier 2011 aux grandes banques françaises. Doit-on en déduire que le secteur bancaire est trop taxé comme le pensent les banques ?

  • 10 juillet 2012

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Pourquoi la méthode suisse est préférable à la règle d’or

    Le président Hollande a réussi un coup politique : transformer son acceptation du pacte budgétaire en succès domestique. Il a désormais la possibilité de sortir la France de l’ornière dans laquelle elle se trouvait lorsqu’il est arrivé à l’Élysée. Il reste à se préoccuper du contenu de la version française du pacte. La question est d’importance stratégique. Si la réponse est la bonne, la France peut échapper à la contagion et réduire sa dette.

  • 5 juillet 2012

    Faut-il brider les hauts salaires ?

    Faut-il brider les hauts salaires ?

    Le débat sur les rémunérations excessives – bonus, options et avantages divers des dirigeants d’entreprises – n’est pas une exception française. Sous des formes diverses, cette question est débattue aux USA, en Suède, en Allemagne et même au Royaume-Uni où le gouvernement conservateur vient d’annoncer des mesures pour en améliorer le contrôle. Comment peut-on aborder ce problème et essayer de le régler ?

  • 20 mai 2012

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    Toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur le berceau du futur président entre les deux tours de la présidentielle. Il avait été raillé pendant la campagne pour son insistance à vouloir renégocier le Pacte budgétaire et voilà que cette idée folle devenait respectable. Il avait appelé de ses vœux un agenda européen de croissance et voilà que le président de la Commission, celui de la BCE et nombre de dirigeants européens lui emboîtaient le pas. Il avait dénoncé une logique d’austérité qui n’apportait ni la confiance, ni même la réduction des déficits et voilà que le FMI et l’UE lui donnaient raison. Et pourtant cet état de grâce pré-présidentiel ne durera sans doute pas le temps de l’installation à l’Elysée.

  • 23 avril 2012

    Bon courage, monsieur le futur président !

    Bon courage, monsieur le futur président !

    La campagne du premier tour n’a pas vraiment abordé les deux sujets les plus importants : la crise de la dette publique et le chômage. Sans aucun doute, il en ira de même pour la campagne du second tour. Mais François Hollande, dont la victoire semble assurée, va devoir méditer très précisément ce qu’il dit et, surtout ce qu’il va faire. Un petit tour des questions économiques critiques.

  • 16 avril 2012

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Les élections, qui risquent d’être marquées par une abstention record, devraient en réalité mobiliser. Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de remettre nos finances publiques sur un sentier soutenable, ce qui demandera d’importants choix économiques et sociaux. Il devra faire face aussi au défi de réveiller et élever la croissance dans ce contexte budgétaire difficile. En outre, alors que la crise souveraine de la zone euro risque de perdurer, le prochain gouvernement devra aussi décider de l’évolution de la construction européenne et peut-être faire des pas décisifs en direction de plus d’intégration budgétaire.

  • 6 mars 2012

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les économistes ont compris depuis longtemps que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu. Un sortant ne peut pas gagner quand le chômage est en train d’augmenter, c’est aussi simple que ça. Gordon Brown, Brian Cowen, José-Luis Zapatero, José Socrates l’ont découvert à leurs dépens. Il est stupéfiant que Sarkozy n’ait rien fait pour éviter ce piège entièrement prévisible. Ce n’est en fait que l’une des sept erreurs économiques majeures du quinquennat. Toutes révèlent une caractéristique du président sortant : sa conviction que le politique prime sur l’économique. Le volontarisme, érigé en règle de gouvernement, consiste à croire que tout problème économique a une solution purement politique. L’expérience, mille fois répétée, est que l’on ne viole pas impunément les principes économiques.

  • 9 février 2012

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Ceux qui aspirent à présider la France ne semblent pas avoir compris qu’ils vont devoir effectuer un virage historique à 180 degrés : l’ère des déficits budgétaires est terminée. Depuis 1974, bientôt quarante ans, aucun gouvernement n’a équilibré ses comptes. Le moyen d’échapper à la loi d’airain de la discipline budgétaire est de repousser les échéances en empruntant, mais le risque est, bien sûr, d’emprunter sans limite. C’est très joli de pester contre les agences de notation, de les qualifier d’anglo-saxonnes pour suggérer un complot ou une déviance psychiatrique. Mais la discipline budgétaire n’est pas une question de gauche ou de droite, et encore moins de volontarisme politique. Elle s’impose à tous et, un jour ou l’autre, il faut s’y mettre. Ce jour est arrivé, c’est le sens profond de la crise des dettes souveraines dans laquelle l’Europe se débat.

  • 11 janvier 2012

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    La « TVA sociale » est de nouveau d'actualité. Le principe est simple : il s’agit de transférer quelques points de cotisations sociales (employeurs et/ou employés) vers la TVA ; d’abaisser le coût du travail et de reporter la charge fiscale sur la consommation. Le but est triple : stimuler l’emploi par une baisse des charges sociales ; redresser le solde commercial en améliorant la compétitivité-prix de nos exportations (soumises à la TVA de nos partenaires) tout en taxant pleinement nos importations (soumises à notre TVA) ; améliorer l’efficacité de notre économie en nous appuyant davantage sur un impôt réputé peu distorsif.

  • 29 août 2011

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Une taxe sur le vice, une autre sur la santé, une troisième sur les ultra-riches, un coup de rabot sur les niches et une mini contraction de la dépense publique : telle est la recette trouvée par Nicolas Sarkozy pour rassurer Angela Merkel, calmer les marchés et préparer les prochaines élections. Si le détail des mesures évoque un inventaire à la Prévert, il reste à expliquer comment on atteint ou pas les objectifs assignés à ce plan de consolidation budgétaire et surtout comment on satisfait ou non le peuple des marchés et le peuple français.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.

  • 27 juin 2011

    Finances publiques : la faute de la gauche

    Finances publiques : la faute de la gauche

    Nicolas Sarkozy a décidé de remiser son projet d’inscrire l’équilibre budgétaire dans la Constitution. Il devait pour cela obtenir deux tiers des voix au Congrès de Versailles. Le rejet du projet par le PS a signé l’arrêt de mort de ce projet. Il reste à espérer que la France ne sera pas emportée dans la crise des dettes souveraines européennes, qui pourrait bien n’en être que dans sa première phase.

  • 19 mai 2011

    Pourquoi il faut changer de politiques du logement

    Pourquoi il faut changer de politiques du logement

    Depuis un demi-siècle, la progression des conditions de logement en France est spectaculaire. En 1954, moins de la moitié des logements avaient l’eau courante et un quart était équipé d’un WC intérieur. Le nombre de pièces par personne est passé de 1 en 1954 à 1,8 en 2006. Cependant, 3,4 millions de personnes environ restent logées dans des conditions insatisfaisantes, la hausse vertigineuse des prix, à l’origine de forts effets distributifs, nourrissant le sentiment d’une crise du logement. Une question cruciale est donc de savoir si les politiques du logement atteignent leurs objectifs de manière efficace.

  • 22 avril 2011

    Prime Sarkozy : un coup d’épée dans l’eau, deux niches fiscales en plus

    Prime Sarkozy : un coup d’épée dans l’eau, deux niches fiscales en plus

    La fameuse prime Sarkozy ne changera rien pour les salariés et les entreprises – pour preuve la bourse de Paris n’a pas réagi à cette nouvelle. Elle revient juste à faire subventionner par le contribuable les salaires variables et primes diverses qui existent déjà, au moyen de deux nouvelles niches fiscales. Mais c’est surtout très dommage pour la crédibilité budgétaire du gouvernement français, alors même que Bercy a envoyé lundi dernier à Bruxelles le programme de stabilité de la France pour la période 2011-2014.

  • 25 février 2011

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    Les vertus d’une taxe foncière rénovée

    En matière fiscale, un bon impôt est un vieil impôt. Quoi de mieux dans le présent débat sur le remplacement possible de l’ISF de se pencher sur la taxe foncière, l’une des fameuses « quatre vieilles » et de regarder de quelle façon, une fois remaniée, elle peut intelligemment s’y substituer.

  • 13 février 2011

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    La compétitivité fait retour dans le débat public. La dégradation continue du commerce extérieur français, la nécessité de corriger les déséquilibres intra-européens et la volonté politique d’une convergence franco-allemande y contribuent. Une étude récente de COE-Rexecode vient nourrir ce débat en présentant un bilan exhaustif des données sur le décrochage français et en faisant du passage aux 35 heures en 1998 le principal facteur explicatif. Cette explication est-elle à elle seule convaincante ? Rien n’est moins sûr.

  • 30 janvier 2011

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) vient de rencontrer, avec sa première émission, un succès impressionnant : le fonds cherchait à lever cinq milliards sur les marchés, le livre d’ordres a dépassé les 40 milliards ! Est-ce pour autant la fin de la crise de la zone euro ? Cela reflète en tout cas l’espoir d’une solution qui entraînera plus de transferts et de solidarité budgétaire dans la zone. Les émissions du FESF ne sont pas des « eurobonds », mais les solutions qui se dessinent laissent augurer le début d’une forme de fédéralisme.