• 12 avril 2011

    Le problème avec le Mécanisme européen de stabilité

    Le problème avec le Mécanisme européen de stabilité

    La guerre en Libye et les terribles catastrophes japonaises ont détourné l’attention du public des conclusions du dernier Conseil européen (24 et 25 mars 2011). La plupart des commentateurs ont souligné la portée limitée des décisions. Beaucoup de bruit pour rien, serait-on tenté de dire avec Shakespeare. Malheureusement, les décisions concernant le nouveau Mécanisme européen de stabilité ne sont pas rien, et elles pourraient nuire à la stabilité de la zone euro. Voici pourquoi.

  • 7 avril 2011

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    Et de trois ! Le Portugal suit le mouvement

    À son tour le Portugal demande l’aide du FMI et de l’Union européenne. Cela faisait des mois que la manœuvre était devenue inéluctable, des mois durant lesquels le gouvernement portugais a expliqué que le Portugal n’est pas la Grèce (irresponsable) ni l’Irlande (avec sa bulle immobilière). Mais le Portugal est comme tout le monde. Si les marchés financiers ont conclu que le gouvernement portugais ne peut pas emprunter ce dont il a besoin, il ne pourra pas financer ses déficits et, comme il lui est impossible de les éliminer, il ne lui restait plus qu’à aller obtenir un financement au FMI et au Fonds de l’UE. C’est aussi simple que cela.

  • 25 mars 2011

    Fukushima rouvre le débat nucléaire en Europe

    Fukushima rouvre le débat nucléaire en Europe

    L’accident de la centrale de Fukushima a secoué l’Europe de l’énergie et souligné à nouveau les faiblesses de la politique énergétique européenne. La question du nucléaire est un des points sensibles sur lesquels les États membres n’arrivent pas à s’accorder. La séquence actuelle débouchera-t-elle sur des progrès ?

  • 21 mars 2011

    Protéger les emplois ou les personnes ?

    Protéger les emplois ou les personnes ?

    Depuis plus d’une dizaine d’années, les dispositions visant à protéger l’emploi ont été l’objet de nombreuses critiques. La protection des personnes associée à une flexibilité dans la gestion des flux d’emplois a été présentée dans de nombreux travaux, parfois sous l’appellation de flexicurité, comme plus performante que la protection des emplois tant en termes d’efficacité économique qu’en termes de protection du travailleur. Or l’analyse de l’évolution des marchés du travail des grands pays industrialisés durant la crise montre que la bonne articulation entre protection des emplois et protection des personnes est plus complexe qu’une simple opposition caricaturale.

  • 16 février 2011

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Le taux de change chinois suscite toutes sortes de vaticinations, y compris chez des économistes fort respectables. Les détracteurs de la Chine, qui du haut de leur modeste taux de croissance donnent des leçons à ceux qui ont accompli le plus grand miracle économique ayant jamais eu lieu sans appropriation de terres ou de main-d’œuvre étrangères, aiment évoquer les déséquilibres de compte courant. Une meilleure mesure de la compétitivité serait la balance commerciale, car il y a dans le compte courant des flux spéculatifs qui contournent les restrictions de change, et qui ont explosé depuis que les détracteurs de la Chine ont fait naître le mythe de la hausse inéluctable du renminbi. L’excédent commercial chinois annuel avec le reste du monde était de 184,5 milliards de dollars à la fin de 2010, soit 3,6% du PIB. Or plus de dix grandes économies ont un excédent commercial dépassant ce chiffre d’au moins un point. Une comparaison avec l’Allemagne est éclairante : ce pays pourtant pauvre en ressources naturelles présente le premier excédent commercial du monde : 205,4 milliards de dollars, soit 6,0% de son PIB.

  • 13 février 2011

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    Compétitivité : pourquoi la France a un problème

    La compétitivité fait retour dans le débat public. La dégradation continue du commerce extérieur français, la nécessité de corriger les déséquilibres intra-européens et la volonté politique d’une convergence franco-allemande y contribuent. Une étude récente de COE-Rexecode vient nourrir ce débat en présentant un bilan exhaustif des données sur le décrochage français et en faisant du passage aux 35 heures en 1998 le principal facteur explicatif. Cette explication est-elle à elle seule convaincante ? Rien n’est moins sûr.

  • 2 février 2011

    Énergie : le retour de Nabucco

    Énergie : le retour de Nabucco

    Depuis son lancement en 2002, le projet de gazoduc Nabucco a eu plusieurs vies. À de nombreuses reprises il a été donné comme mort mais il a finalement su renaître de ses cendres. Même lorsqu’il devint projet prioritaire européen, Nabucco avança peu et recula beaucoup, suscitant les moqueries à peine masquées de Vladimir Poutine, alors président de la Russie et principal promoteur de South Stream, le projet concurrent. Ce schéma dépeint bien la situation de Nabucco avant la crise. Cette dernière a apporté un bol d’air nouveau pour le projet européen qui a su l’utiliser à bon escient. Les derniers développements en Azerbaïdjan et au Turkménistan le montrent bien, car Nabucco est en train de résoudre son principal problème, le manque de sources d’approvisionnement.

  • 30 janvier 2011

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Zone euro : un fédéralisme rampant

    Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) vient de rencontrer, avec sa première émission, un succès impressionnant : le fonds cherchait à lever cinq milliards sur les marchés, le livre d’ordres a dépassé les 40 milliards ! Est-ce pour autant la fin de la crise de la zone euro ? Cela reflète en tout cas l’espoir d’une solution qui entraînera plus de transferts et de solidarité budgétaire dans la zone. Les émissions du FESF ne sont pas des « eurobonds », mais les solutions qui se dessinent laissent augurer le début d’une forme de fédéralisme.

  • 18 janvier 2011

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Plusieurs pays sont confrontés à une appréciation substantielle de leur monnaie par rapport au dollar, voire à l’euro. Cela concerne d’abord les pays émergents, par exemple le Brésil dont les exportateurs souffrent de la forte montée du real par rapport au billet vert. Si d’autres pays comme la Chine connaissent une appréciation moindre, cela n’est dû qu’à leur intervention sur le marché des changes via des achats massifs de titres en dollar, avec à la clef des pressions inflationnistes. Les pays émergents ne sont pas les seuls dans cette situation. La Suisse connaît par exemple une forte appréciation du franc par rapport à l’euro, laquelle met à mal les exportateurs helvétiques.

  • 11 janvier 2011

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Dix raisons d’arrêter les plans de sauvetage

    Pour éviter que la crise de la dette souveraine dans la zone euro ne connaisse une contagion auto-réalisatrice, les plans de sauvetage devraient s’arrêter à l’Irlande. Ils ne devraient pas toucher au Portugal, et encore moins à l’Espagne. Pourquoi ? On peut invoquer au moins dix raisons.

  • 9 janvier 2011

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Si la crise de l’euro a un côté positif, c’est qu’elle a détourné l’attention des risques pour le dollar. Il n’y a pas si longtemps, les observateurs unanimes prédisaient la fin imminente de son « privilège exorbitant » de principale monnaie internationale. Il y eut d’abord la crise financière, née aux Etats-Unis. Puis il y a eu la deuxième vague d’assouplissement quantitatif, qui semblait destinée à faire baisser le dollar sur les marchés des changes. Tout cela semblait rendre inévitable la perte de la prééminence du dollar.

  • 6 janvier 2011

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2011 : une bonne annnée pour l’Europe ?

    2010 a été une année terrible pour l’Europe. Il y a un an exactement, on avait de bonnes raisons de s’inquiéter de la Grèce et de ce que signifierait pour la zone euro une crise de sa dette publique. Pourtant, personne n’attendait réellement la fin d’année que nous avons connue. On pouvait envisager une contagion de la crise à d’autres pays de la zone euro dans des situations budgétaire difficiles, mais la vraie surprise a été sa mauvaise gestion. Aujourd’hui, l’architecture de la zone euro est en ruines. Les nombreux plans qui ont été avancés, annoncés sans avoir été élaborés soigneusement, se sont effondrés l’un après l’autre, et la fin n’est pas en vue.

  • 23 décembre 2010

    La BCE doit se préparer au pire

    La BCE doit se préparer au pire

    Dans le Financial Times du 17 décembre, Lorenzo Bini-Smaghi, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a donné une défense magistrale, quoiqu’un rien condescendante, de la stratégie zéro-défaut actuellement menée par les autorités de la zone euro. Ses arguments sont que comme les titres de dette publique sont détenus par de très nombreux agents, un défaut nuirait aussi bien aux banques qu’aux citoyens européens, déclenchant probablement des paniques bancaires et forçant les gouvernements à prendre des mesures autoritaires analogues au corralito argentin de 2001 ; or comme les vraies démocraties ne s’autorisent pas ces pratiques on aurait donc une solution de fortune, aux conséquences bien pires que celles de politiques fiscales restrictives et de réformes structurelles.

  • 21 décembre 2010

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    Mais qu’arrive-t-il aux Allemands ?

    La gestion de crise par les autorités allemandes depuis un an ne cesse de surprendre : atermoiements permanents, initiatives à contretemps, déclarations brutales suivies de replis élastiques. Le résultat ? Une crise grecque qui s’étend aux pays périphériques, une crise des dettes souveraines qui devient crise de l’euro et débouche sur une crise du projet européen. Comment expliquer une politique aussi contre-productive ? Faut-il y voir les premiers pas, nécessairement maladroits, d’une nouvelle puissance affranchie des contraintes de l’après-guerre ? C’est la thèse de Jean-Louis Bourlanges. Faut-il y voir une manifestation de l’incompétence d’autorités allemandes d’envergure provinciale ?

  • 19 décembre 2010

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Les eurobonds sont-ils une solution à la crise ?

    Avec l’aggravation de la crise des dettes souveraines, la question des eurobonds se repose. Elle n’est pas nouvelle. Déjà sont communautarisées les émissions de la Commission et celles de la Banque européenne d’investissement. Allant plus loin, le Premier ministre belge Yves Leterme avait lancé l’idée d’une Agence commune de la dette. Le débat a été relancé ces derniers jours par le président de l’Eurogroup Jean-Claude Juncker et le ministre italien Giulio Tremonti. Ils ont proposé la mise en œuvre d’eurobonds à l’échelle européenne, faisant un grand pas en avant avec la possibilité de mutualiser dès aujourd’hui environ la moitié de la dette commune.

  • 15 décembre 2010

    Berlusconi : l’homme qui n’a pas réformé l’Italie

    Berlusconi : l’homme qui n’a pas réformé l’Italie

    La décision de ne pas décider : voilà, en résumé, ce qu’a été depuis deux ans et demi la politique économique du gouvernement Berlusconi, confirmé hier avec une courte majorité par les deux Chambres du Parlement. Le choix de ne rien faire a conduit à une baisse du PIB de 6,5% et du revenu par habitant de plus de 7%. Certes, elle a aussi empêché une nouvelle détérioration du déficit public. Mais le gouvernement n’a fait aucune réforme structurelle, même s’il disposait d’une large majorité au Parlement. L’Italie a ainsi perdu 30 mois supplémentaires.

  • 3 décembre 2010

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    Crise bancaire : les marchés comptent sur les États

    L’agitation des marchés autour de l’Irlande est la conséquence directe des problèmes qui affectent son système bancaire et de la garantie que le gouvernement irlandais a consentie aux banques. Les États européens ont engagé beaucoup d’argent pour sauver leurs banques. Mais surtout, ils fournissent au secteur bancaire une garantie implicite, dont le niveau dépasse probablement les sommes explicitement engagées jusqu’ici. Cela apparaît nettement quand on observe le cours des credit default swaps (CDS) qui mesurent le risque de défaut évalué par les marchés. On remarque en effet un mouvement parallèle entre le cours des CDS des dettes publiques et du secteur financier.

  • 28 novembre 2010

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Irlande : pourquoi les marchés ne se calment pas

    Alors que l’Irlande a demandé l’aide européenne, les marchés ne se calment pas. Comment l’expliquer ? Cela tient en partie à des raisons propres à l’Irlande, mais également aux problèmes d’autres pays de la zone euro et, plus généralement, à la construction même de l’union monétaire. Les craintes qui se sont cristallisées avec l’appel au secours de l’Irlande portent davantage sur la façon dont la zone euro fait face à cette crise que sur les seules perspectives budgétaires d’un Etat représentant moins de 2% du PIB de la zone.

  • 5 novembre 2010

    UE : harmonisation fiscale en vue ?

    UE : harmonisation fiscale en vue ?

    L’éternel serpent de mer de l’harmonisation fiscale européenne revient sur le devant de la scène. Pour la mettre en œuvre : le Groupe de politique fiscale (Taxation Policy Group) encore appelé « groupe Šemeta » du nom du commissaire européen chargé de la fiscalité, de l’Union douanière, de l’audit et de la lutte antifraude. L’enjeu de cette harmonisation fiscale : ni plus ni moins que reprendre certains éléments avancés dans le rapport de l’ancien commissaire Mario Monti sur la relance du marché intérieur. Pêle-mêle : mettre en place une assiette commune consolidée pour l’impôt sur les sociétés, adopter une nouvelle stratégie en matière de TVA, réformer la fiscalité environnementale ou encore étendre le champ d’application de directive sur la fiscalité de l’épargne.

  • 15 octobre 2010

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Assurer une « reprise mondiale forte, équilibrée et durable», ainsi que le demandait le G20 à Pittsburgh, est un défi de taille pour les décideurs. Deux axes doivent être privilégiés : un rééquilibrage interne – en substituant aux dépenses publiques la demande du secteur privé – et un rééquilibrage externe – en s’attaquant aux déséquilibres mondiaux entre pays exportateurs et importateurs. Mais sur ces deux points nous allons trop lentement.