• 14 novembre 2011

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Il circule ces jours-ci une idée fascinante : un programme de ventes massives d’actifs publics pour réduire la dette et améliorer la perception des marchés sur sa soutenabilité. Il n’est pas si facile de vendre les participations et les actifs immobiliers de l’État, mais le problème est surtout que les rendements sont trop faibles. Il serait préférable d’en confier la gestion à une société publique, sous la supervision de l’Union européenne, avec pour objectif de valoriser ces actifs et d’affecter les résultats à la réduction de la dette publique. La loi de stabilité proposée ces jours-ci, cependant, repose une fois de plus sur de l’ingénierie financière.

  • 6 novembre 2011

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    G20 : Sarkozy a marqué des points, la gouvernance mondiale aussi

    Le G20 de Cannes a permis d’avancer sur bien des points, même si les résultats ne sont pas forcément spectaculaires. On revient de loin ! Au départ l’ambiance était morose. Un délégué rappelait que le travail des sherpas mercredi soir s’était trouvé entièrement dominé par l’annonce folle du référendum grec au pire moment possible. Une déléguée non-européenne pouvait ainsi dire : « Nous sommes devenus les spectateurs involontaires de la saga européenne – les Européens devraient se comporter de façon plus responsable et prendre conscience de l’impact immense de leurs actions sur le reste du monde. » Jeudi, on se demandait encore : le G20 a-t-il encore un sens ? Est-il devenu un immense théâtre grec ?

  • 2 novembre 2011

    Référendum grec : une irresponsabilité choquante

    Référendum grec : une irresponsabilité choquante

    Après être parvenus de justesse à s’entendre jeudi à l’aube sur un plan destiné à sortir la zone euro des turbulences – le troisième en un peu plus de six mois – les Européens viennent de voir le Premier ministre grec Andreas Papandreou prendre le risque de réduire à néant leurs efforts en soumettant à un référendum le compromis en question.

  • 26 octobre 2011

    Solidarité : le mot n’a pas le même sens partout

    Solidarité : le mot n’a pas le même sens partout

    La bataille engagée autour de l’aide alimentaire fournie par l’Union européenne peut sembler de peu d’importance au regard de la tourmente financière. Pourtant, ce qui se joue sur ce terrain est plus que symbolique : deux visions de l’Union s’opposent avec à la clé la question du niveau de solidarité entre les Etats membres. En définitive, c’est la même problématique que celle que l’Union doit affronter avec la crise.

  • 25 octobre 2011

    Zone euro : comment arrêter la contagion ?

    Zone euro : comment arrêter la contagion ?

    Le Conseil européen du 21 juillet dernier a confié au Fonds européen de stabilité financière (FESF) la mission d’intervenir sur les marchés obligataires pour protéger la zone euro contre le risque de contagion de la crise de la dette. Cette approche pose deux problèmes importants : le FESF n’a pas les ressources suffisantes pour mener à bien sa nouvelle mission ; et ses modalités d’interventions n’ont pas été précisées. Nous proposons ici un cadre de référence conceptuel pour ces interventions, ainsi que des pistes pour garantir la force de frappe du FESF.

  • 16 octobre 2011

    La deuxième mort de Dexia

    La deuxième mort de Dexia

    La première mort de Dexia illustrait l’hybris de banques européennes parties à la conquête de l’Amérique et qui investirent les métiers mal compris et mal maîtrisés de la finance de marché. Le démembrement de Dexia, sa deuxième mort, résulte du choc entre un modèle économique basé sur le financement à court terme d’un portefeuille obligataire théoriquement sans risque et l’incapacité des dirigeants européens à éviter la contagion de la crise des dettes souveraines. Mais la naissance même de Dexia, fruit d’un rapprochement franco-belge, illustre les illusions formées au moment où on libéralisait les marchés financiers et où se préparait le passage à l’euro : l’avènement de banques européennes devait faire reculer les patriotismes bancaires et contester l’hégémonie américaine dans les activités de marché.

  • 13 octobre 2011

    L’Europe et la Belle Époque

    L’Europe et la Belle Époque

    « À la fin de ce siècle de paix, les choses s’amélioraient d’une façon toujours plus visible, toujours plus rapide. (…) On croyait aussi peu à la perspective d’une rechute dans la barbarie, à des guerres entre peuples européens, qu’aux fantômes ou aux sorcières ; les gens de cette époque croyaient sincèrement que les frontières de différences entre nations allaient peu à peu se fondre dans une humanité commune, et que, de cette façon, la paix et la sécurité, le plus précieux des biens, seraient accordés à toute l’humanité. » Ces lignes étonnamment contemporaines ont été écrites par Stefan Zweig il y a plus de 60 ans. Elles nous rappellent que la Belle Epoque a beaucoup plus à nous offrir qu’une image idéalisée de la femme élégante avec ses ombrelles et ses chapeaux.

  • 5 octobre 2011

    Innovation : la France peut mieux faire

    Innovation : la France peut mieux faire

    Tant du côté des investissements que de celui des résultats, le système d'innovation français est décevant. La part du PIB consacrée à la R&D stagne à environ 2% (dont une large part pour la défense et le spatial), les dépenses d'éducation diminuent. Dans le domaine de l’innovation, la France fait partie des suiveurs, selon le European Innovation Scoreboard qui lui attribue le 11e rang. Des changements radicaux dans les politiques suivies, y compris la création de pôles régionaux, et un crédit d'impôt généreux, n’y ont rien changé. Pourquoi ?

  • 1 octobre 2011

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La crise des dettes publiques s’aggrave et va continuer de s’aggraver tant que les autorités ne feront pas leur devoir. En l’occurrence, la responsabilité revient maintenant à la BCE qui seule a les moyens d’agir. Toutes les autres idées qui fleurissent un peu partout sont vouées à l’échec parce qu’elles ne prennent pas en compte les ordres de grandeur faramineux qui sont désormais en jeu. Mais, pour arrêter la crise, la BCE doit changer de registre : au lieu de réagir aux événements en courant derrière les marchés, elle doit à présent les devancer en offrant une garantie partielle des dettes publiques de la zone euro.

  • 30 août 2011

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Le renforcement de la BCE est inexorable

    Dans une remarquable tribune du 18 août sur VoxEU, Paul de Grauwe notait l’étroite similitude entre le déroulement des crises bancaires et celui du marché de la dette des États au sein d’une zone monétaire. C’est une clé importante pour comprendre les responsabilités nouvelles de la BCE.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.

  • 25 août 2011

    Eurobond : la solution miracle ?

    Eurobond : la solution miracle ?

    La zone euro semble être dans une impasse : les solutions mises en œuvre pour contrer une crise dans les petits pays de la périphérie atteignent leurs limites avec la contagion à l’Espagne et l’Italie. C’est que ces solutions ne s’attaquent pas aux racines du problème : le non respect d’une certaine discipline fiscale depuis la mise en œuvre de l’euro, en partie à cause de la faiblesse du cadre de surveillance européen. Dans ce cadre, l’eurobond ne peut être une solution à la crise que s’il est accompagné d’un meilleur cadre de surveillance fiscal et de croissance. Pour émettre en commun, il faut que chaque partenaire de l’eurobond ait confiance en ses autres partenaires. Comment les pays dits « vertueux » pourraient-ils accepter de garantir les autres sans contrepartie ?

  • 12 juillet 2011

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Même si la réponse politique initiale à la crise de 2007-2008 fut mieux coordonnée et plus importante que lors des crises précédentes, ce qui se passe en Grèce et en Europe suggère qu’il peut falloir plus d’une crise grave pour mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires à la remise en marche de l’économie. Pourquoi ? Pour le comprendre, il faut revenir sur quelques points de théorie, qui demandent à être réinterprétés.

  • 24 juin 2011

    Quel est le coût politique des réformes ?

    Quel est le coût politique des réformes ?

    La plupart des économistes en conviennent, la crise mondiale a mis en évidence la nécessité de réformer les économies, en particulier à la périphérie de l'Europe. Le problème est que ces réformes semblent politiquement coûteuses : de nombreux gouvernements craignent de payer des politiques impopulaires par une défaite électorale. Mais ils devraient s’aviser que c’est en temps de crise que le risque de sanction dans les urnes est le plus bas.

  • 15 juin 2011

    Les impasses du patriotisme aéronautique

    Les impasses du patriotisme aéronautique

    144 députés de gauche, de droite et du centre ont signé une lettre-pétition adressée au directeur général d’Air-France KLM pour qu’il fasse preuve de « patriotisme économique » en achetant des Airbus A350 et non des Boeing 787. Cette initiative est particulièrement mal inspirée. Elle risque d’antagoniser les dirigeants français et néerlandais d’un groupe privé indépendant, AF-KLM. Elle risque de susciter des mesures de rétorsion sur le premier marché d’Airbus, les États-Unis. Elle méconnaît la logique des ensembliers américains ou européens qui externalisent plus de 50% de la valeur d’un avion. Elle provoque un affrontement euro-américain dont EADS, groupe aéronautique civil, sortira affaibli face à Boeing, groupe essentiellement militaire.

  • 29 mai 2011

    L’équation nucléaire européenne

    L’équation nucléaire européenne

    La décision de l’Allemagne et de la Suisse de sortir du nucléaire et celle de l’Italie de renvoyer sine die ses projets de relance auront cinq effets sur l’économie électrique européenne. 1/ La France devient le hub nucléaire de l’Europe et un exportateur majeur. 2/ À l’inverse, les pays sortant du nucléaire et qui misent sur les énergies renouvelables vont accroître leurs importations d’énergie nucléaire ne serait-ce que pour sécuriser les sources intermittentes de production d’énergie (éoliennes, solaire). 3/ L’Europe renonce à tout projet d’indépendance énergétique, sa dépendance notamment au gaz russe et au charbon vont se renforcer. 4/ Le prix de l’énergie va partout s’élever pour les consommateurs finaux. 5/ Les investissements dans les réseaux transfrontaliers de transport d’électricité vont devoir être sensiblement accrus. Est-il besoin d’ajouter que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre seront beaucoup plus difficiles à atteindre ? Voyons comment le drame nucléaire japonais rend probables les évolutions annoncées ici.

  • 27 mai 2011

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Rien ne va plus dans la zone euro. La Grèce est sur la sellette un an après avoir sauvée par le programme concocté par le FMI et la Commission européenne. L’Espagne tangue et l’Italie a été placée sous surveillance par Standard and Poor’s. Les députés de la CDU sont en rébellion contre Angela Merkel, qui subit défaite électorale après défaite électorale. Son ministre des Finances, qui avait secoué les marchés financiers en évoquant publiquement un rééchelonnement de la dette grecque, vient de changer d’avis. Jean-Claude Trichet rabroue Jean-Claude Juncker qui envisageait de « re-profiler » cette dette grecque et menace de ne plus alimenter les banques grecques. Une responsable de ce pays indique que, dans ce cas, il faudrait quitter la zone euro. Voici, en gros, l’état des lieux qui résulte de la remarquable solidarité européenne promise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il y a de quoi se poser des questions.

  • 27 avril 2011

    Commerce et environnement : que faire ?

    Commerce et environnement : que faire ?

    L’adoption du programme 2012 du Parti socialiste a remis au goût du jour la question d’un nouveau protectionnisme européen : l’Europe devrait se doter de mesures pour éviter que ses entreprises soient pénalisées par des importations plus compétitives du simple fait qu’elles ne respectent pas les normes environnementales européennes. Si le diagnostic est simple, la mécanique juridique permettant d’atteindre cet objectif est moins évidente.

  • 22 avril 2011

    Prime Sarkozy : un coup d’épée dans l’eau, deux niches fiscales en plus

    Prime Sarkozy : un coup d’épée dans l’eau, deux niches fiscales en plus

    La fameuse prime Sarkozy ne changera rien pour les salariés et les entreprises – pour preuve la bourse de Paris n’a pas réagi à cette nouvelle. Elle revient juste à faire subventionner par le contribuable les salaires variables et primes diverses qui existent déjà, au moyen de deux nouvelles niches fiscales. Mais c’est surtout très dommage pour la crédibilité budgétaire du gouvernement français, alors même que Bercy a envoyé lundi dernier à Bruxelles le programme de stabilité de la France pour la période 2011-2014.

  • 17 avril 2011

    Comment discipliner les finances publiques ?

    Comment discipliner les finances publiques ?

    Un débat s’est ouvert sur les leçons à tirer des crises de dette au sein de la zone euro. Pour certains, l’affaire est entendue : il faut renforcer les sanctions, et les rendre automatiques. Pourtant l’échec du Pacte de stabilité n’est pas seulement celui des procédures et sanctions européennes. C’est d’abord le résultat d’un défaut de conception et d’un manque d’appropriation des disciplines européennes par la plupart des États. Le Pacte n’aura représenté qu’un garde-fou, une barrière européenne de plus, négligée par la plupart. Beaucoup d’États se sont achetés un certificat a minima de santé de leurs finances publiques, mais ne se sont pas saisis du Pacte pour assurer la viabilité de long terme de leurs finances publiques.