Gérard Grunberg edit

Directeur de recherche émérite au CNRS Écrivez à Gérard Grunberg
  • 20 novembre 2011

    PS - Verts : l’étrange accord

    PS - Verts : l’étrange accord

    Le pataquès de l’accord entre le parti socialiste et le parti écologiste traduit une contradiction fondamentale sur la nature de leur parti que les socialistes n’ont toujours pas résolue et dont les effets se font de plus en plus dévastateurs. Ce parti est-il d’abord un parti parlementaire ou un parti présidentiel ? Certes, cette ambiguïté est d’abord le produit du régime lui-même. Mais les socialistes ont eux-mêmes contribué, par l’établissement du quinquennat et l’inversion du calendrier électoral de 2002, puis par l’instauration d’une élection primaire ouverte pour la désignation de leur candidat à l’élection présidentielle, à la présidentialisation du régime ou au moins à l’adaptation à son caractère présidentiel. Dès lors les socialistes devraient enfin tirer les conséquences de cette logique présidentielle.

  • 11 novembre 2011

    Les Verts ne sont décidément pas mûrs !

    Les Verts ne sont décidément pas mûrs !

    La partie de bras de fer que le parti écologiste, EELV, a entamé avec le Parti socialiste risque fort de le conduire à Canossa. Une fois encore, les écologistes ont fait preuve de leur faible sens politique, ou plutôt de leur incapacité à savoir ce qu’ils veulent vraiment obtenir politiquement. Erreur d’appréciation à la fois sur l’état du rapport de force avec les socialistes et sur les intentions réelles de ces derniers, erreur d’appréciation ensuite sur les données politiques de la période. En posant une série d’ultimatums au PS, les écologistes n’ont pas mesuré que ce dernier n’était pas prêt à passer sous leurs fourches caudines. Du coup, ce sont eux qui risquent de passer sous celles du Parti socialiste.

  • 17 octobre 2011

    Les conséquences d’une victoire

    Les conséquences d’une victoire

    Plusieurs raisons peuvent être données à la nette victoire de François Hollande à la primaire socialiste, sans qu’il soit possible pour l’instant de les hiérarchiser : la posture de rassembleur du candidat désigné, son arrivée largement en tête au premier tour et les désistements en sa faveur justifiés par cet avantage, ou encore les dérapages de Martine Aubry dans son effort pour disqualifier la candidature de son concurrent. Toutes ces raisons ont dans doute leur part dans l’explication générale du phénomène. Mais il faut insister sur une autre raison : le positionnement politique de Martine Aubry et la manière dont elle a polarisé la campagne du second tour.

  • 10 octobre 2011

    Premières leçons des primaires

    Premières leçons des primaires

    Quoi qu’en dise la droite, les socialistes ont gagné leur pari. Pari difficile car l’enjeu n’était pas celui d’une élection présidentielle elle-même et, dans notre culture politique, il n’était pas certain que tant d’électeurs acceptent d’afficher leurs opinions politiques au moment de voter. Deux millions et demi de votants est dans ces conditions une véritable prouesse. Cela représente non pas comme le clame la droite 4% des électeurs, calcul qui n’a politiquement aucun sens, mais plus du quart des électeurs qui ont voté au premier tour de l’élection présidentielle de 2007 pour la candidate socialiste, Ségolène Royal. Rappelons en effet que de tous les partis de gauche et écologiste, seul le parti radical de gauche avait appelé à voter à cette primaire. C’est donc un chiffre considérable. Il montre aussi que tous ceux qui, à gauche, condamnaient cette primaire au motif qu’elle signait la fin de la vraie démocratie, celle des partis, et qui estimaient qu’il s’agissait d’une illusion démocratique n’ont pas compris l’envie de participation politique de nombreux citoyens.

  • 27 septembre 2011

    Du Sénat à l’Élysée ?

    Du Sénat à l’Élysée ?

    La conquête du Sénat par la gauche est un événement politique de première importance. Il doit être interrogé de trois manières. Ce qu’il traduit de l’évolution du corps électoral français, ce qu’il nous dit des élections de l’an prochain, et ce qu’il change dans la perspective d’un prochain exercice du pouvoir de la gauche.

  • 1 septembre 2011

    Primaires : pourquoi Hollande est-il favori ?

    Primaires : pourquoi Hollande est-il favori ?

    La primaire socialiste peut encore réserver des surprises et nul ne peut affirmer avec certitude quels seront les deux candidats qualifiés pour le second tour. Mais si ces deux candidats étaient Martine Aubry et François Hollande, ce que les sondages indiquent aujourd’hui, ce dernier devrait logiquement l’emporter. Pour une raison simple : dans une élection présidentielle, la logique de la personnalisation l’emporte sur la logique partisane et il est peu probable que cette loi ne s’applique pas aussi à la primaire socialiste.

  • 23 juin 2011

    Primaires socialistes : le mauvais combat de l’UMP

    Primaires socialistes : le mauvais combat de l’UMP

    L’UMP s’est finalement décidée à déclencher une offensive généralisée contre les primaires socialistes. Ce faisant, les partisans du président de la République reconnaissent que ces primaires les inquiètent au plus haut point. Il est vrai qu’ils ont des raisons d’être inquiets mais leur attitude, qui risque d’apparaître comme une tentative de faire obstacle à la démocratisation du processus de désignation des candidats à l’élection présidentielle, pourrait leur revenir en boomerang.

  • 6 juin 2011

    Seules les primaires peuvent sauver le PS !

    Seules les primaires peuvent sauver le PS !

    Après avoir adopté en 2009 le principe d’une primaire ouverte pour désigner son candidat à l’élection présidentielle, le Parti socialiste semble traîner cette innovation comme un boulet. Certains socialistes voient dans l’usage de cette procédure un risque de déchirement du parti et un obstacle au rassemblement, d’autres, plus ou moins ouvertement, y voient une perte de contrôle de l’appareil sur le processus de désignation. Après le « tous derrière Strauss-Kahn », la direction du parti, à l’exception de la Première secrétaire elle-même, entonne le « tous derrière Aubry », une grande partie des dirigeants trouvant dans chaque situation nouvelle une raison nouvelle de renoncer aux primaires. Pourtant, les socialistes devraient comprendre que cette procédure constitue pour eux une ressource précieuse.

  • 16 mai 2011

    Après DSK

    Après DSK

    Quelles que soient les suites judiciaires de l’inculpation pour agression sexuelle de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis, il fait peu de doutes que cette triste affaire, à tous les sens du terme, mettra un terme à sa carrière politique. Il s’agit, sans même envisager ici la portée internationale de cet événement, d’un véritable tsunami politique dans la vie politique française. Elle entraîne une complète redistribution des cartes dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.

  • 26 avril 2011

    Des primaires à droite ?

    Des primaires à droite ?

    En incitant l’actuelle majorité à suivre l’exemple du PS et à organiser une primaire présidentielle, Alain Lamassoure s’est attiré les foudres du président du groupe UMP au Sénat, Jean-Claude Gaudin : « Ceux qui, à l’UMP, demandent des primaires pour l’élection présidentielle seraient bien inspirés de défendre au quotidien l’action que conduit courageusement le président de la République et son gouvernement », a-t-il déclaré. Pourtant, la proposition d’André Lamassoure mérite mieux que cette brutale fin de non-recevoir et l’UMP aurait tout intérêt à l’examiner de plus près, quitte à la rejeter après examen.

  • 11 avril 2011

    Borloo : un choix lourd de conséquences

    Borloo : un choix lourd de conséquences

    La décision de Jean-Louis Borloo de quitter l’UMP pour créer un nouveau parti de centre-droit, « alternative au PS et à l’UMP », est un acte politique de première importance dans le paysage politique français, et dont les conséquences pourraient être majeures.

  • 29 mars 2011

    Cantonales : l’échec du Front national

    Cantonales : l’échec du Front national

    À juste titre, la plupart des commentateurs ont souligné l’importante progression en voix du Front national aux deux tours des cantonales. Mais dans les élections, ce qui compte ce sont les sièges obtenus. Marine le Pen avait semblé plus intéressée que, jadis, son père à faire entrer le FN dans les conseils généraux pour y contester la domination des deux grands partis. Jamais le FN n’avait été aussi présent dans un second tour des cantonales, environ 400 cantons, et, qui plus est, presque toujours en duel avec l’un ou l’autre des deux grands partis. Jamais donc ce parti n’avait connu une situation aussi favorable pour gagner des sièges. Puisque la stratégie du FN était de battre à la fois le PS et l’UMP et de mettre fin à la domination de « l’UMPS », le scrutin de dimanche dernier constituait un test significatif.

  • 18 mars 2011

    La droite en péril

    La droite en péril

    L’impopularité croissante de Nicolas Sarkozy et la montée en puissance de Marine Le Pen focalisent l’observation sur l’élection présidentielle. Pour une excellente raison : des trois scénarios possibles du second tour de l’élection présidentielle à venir, deux sont mauvais pour le président sortant.

  • 19 février 2011

    Jacob, DSK et la vraie France

    Jacob, DSK  et la vraie France

    Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, vient de disqualifier la candidature de DSK à la présidentielle avec les phrases suivantes : DSK n’est « pas l’image de la France, l’image de la France rurale, l’image de la France des terroirs et des territoires, celle qu’on aime bien, celle à laquelle je suis attaché », Et il a enfoncé le clou le lendemain ainsi : « Moi qui suis un rural, un paysan, je ne peux pas me reconnaître ni m’identifier à Dominique Strauss-Kahn. Il n’incarne pas le monde rural ».

  • 9 février 2011

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Les socialistes veulent-ils changer de République ?

    Après le Forum sur les institutions organisé par le Parti socialiste à partir des propositions de Manuel Valls le 2 février, nous ne savons toujours pas si les socialistes entendent amender la constitution ou changer de République, puisque le bureau national a rejeté l'idée, pourtant raisonnable, d’envisager de futures propositions de révision dans le cadre du régime actuel. Alors ?

  • 26 janvier 2011

    La peur des primaires gagne le PS

    La peur des primaires gagne le PS

    Jean-Christophe Cambadélis, lieutenant de DSK, vient de déclarer : « Non seulement Jean-Luc Mélenchon fait de la défaite du PS un choix stratégique. Non seulement les écologistes avec Nicolas Hulot s’éloignent d’un pacte à gauche. Non seulement nous sommes à dix candidats aux primaires socialistes, avec comme conséquence un brouhaha bavard, non seulement les candidatures se multiplient à gauche... Bonjour le deuxième tour s’il y en a un ! » Les primaires socialistes sont-elles devenues pour autant la machine à perdre de la gauche ? Cette interprétation est à bien des égards très contestable.

  • 29 novembre 2010

    Aubry ne peut plus temporiser

    Aubry ne peut plus temporiser

    En quelques jours, la situation politique de Martine Auby s’est fortement dégradée. Sa majorité est sur le point d’exploser puisque les fabiusiens soutiennent désormais clairement la candidature éventuelle de Dominique Strauss-Kahn, tandis que la gauche du Parti socialiste, qui constitue un élément important de sa propre majorité, fait pression sur elle pour qu’elle soit candidate et demande, avec beaucoup d’autres personnalités du parti, d’avancer le calendrier des primaires, auquel jusqu’à présent elle s’est montrée obstinément attachée. Sans probablement que ce soit intentionnel, la position d’attente indéterminée de DSK est en train d’étouffer progressivement la Première secrétaire.

  • 15 novembre 2010

    Remaniement : Sarkozy, le vrai vainqueur ?

    Remaniement : Sarkozy, le vrai vainqueur ?

    « Tout ça pour ça », telle est la tonalité dominante des commentaires sur le maintien de François Fillon à Matignon. Nicolas Sarkozy aurait subi une grave défaite au sein de son propre camp. François Fillon et, dans une certaine mesure, Jean-François Copé seraient les vrais vainqueurs, leur réussite symbolisant l’affaiblissement du président de la République. Bien des éléments peuvent être portés à l’appui de cette analyse. Mais pour faire le bilan de toute crise, il faut commencer par en analyser le résultat. Certes le président s’est trouvé depuis quelques jours sur la défensive. Certes, il a dû renoncer à certaines de ses intentions. Certes François Fillon a renforcé considérablement ses positions.

  • 12 novembre 2010

    Le PS entre cynisme et incompétence

    Le PS entre cynisme et incompétence

    Y a-t-il un pilote dans l’avion socialiste ? La réponse est non. Il y a deux façons pour le leader du grand parti d’opposition qu’est le Parti socialiste d’exercer positivement son leadership : présenter un programme de gouvernement crédible, et déclarer clairement son intention de briguer la présidence de la République. Martine Aubry ne fait ni l’un ni l’autre.

  • 14 octobre 2010

    Les socialistes et la rue

    Les socialistes et la rue

    Le Parti socialiste est-il un parti parlementaire comme il le prétend ? Adhère-t-il franchement aux principes du gouvernement représentatif ? À la lecture des déclarations de ses dirigeants concernant le projet de loi sur la réforme des retraites, il est légitime de se poser ces questions. Les déclarations se succèdent pour appeler à la mobilisation populaire contre ce projet. Que les socialistes soutiennent le mouvement de protestation, quoi qu’on en pense sur le fond, est compréhensible, légitime et conforme à leur identité. Mais c’est la teneur de leur discours qui pose problème.