• 18 octobre 2007

    La concurrence sans l'anxiété

    La concurrence sans l'anxiété

    Une multitude de travaux empiriques, produits en France comme dans les autres pays développés, montrent que la productivité est la clé de la prospérité. Et pourtant, elle a mauvaise presse ! Elle serait même responsable des destructions d'emplois. Notre législation du travail considère qu'on ne peut licencier que pour préserver la productivité, et surtout pas pour l'accroître. Or seules les entreprises productives créent de l'emploi, paient bien leurs salariés et leur offrent des carrières, exportent, importent aussi (les méchantes !!!),  et surtout innovent. Deux tiers des entreprises qui accroissent leur productivité (sur une période de 5 ans) créent simultanément de l'emploi parce qu'elles grandissent. Bien sûr, lorsque les entreprises qui réussissent s'accroissent, fatalement, d'autres, les moins productives, meurent. Et rares sont les entreprises parmi les moins productives, devenant, on ne sait comment, plus efficaces. L'entrée de nouvelles entreprises constitue une source importante de croissance de la productivité.

  • 16 octobre 2007

    Le spectre improbable de 1995

    Le spectre improbable de 1995

    En 1995, le gouvernement Juppé s’inclinait devant la vigueur du mouvement de protestation sociale et renonçait à une partie de ses réformes, notamment celle des retraites du secteur public. Aujourd’hui, le vaste agenda de réforme sarkozien comprend également une réforme des régimes de retraite de certains employés du secteur public, et les syndicats ont appelé à une journée de grève « massive » le 18 octobre dans le transport public et les entreprises du secteur public. Va-t-on revivre 1995 ? En réalité, l’agenda des réformes n’est que partiellement comparable, certaines des mesures les plus contentieuses de l’époque ayant été écartées. Alors que 1995 concernait surtout le secteur public, l’agenda 2007 s’attaque à un champ plus vaste de personnes, et répartit les coûts et bénéfices. Les conditions économiques sont différentes, le contexte politique et l’opinion publique ont évolué… La mise en scène 2007 pourrait bien éviter un hoquet de l’histoire.

  • 12 septembre 2007

    Finance & islam

    Finance & islam

    L'islam est fondé sur le tawhid, l'adhésion totale à la volonté de Dieu telle qu'elle s'exprime dans le Coran et la Sunna, les paroles et les actions du Prophète. Le Coran représente un corpus legis qui règle tous les aspects de la vie, y compris les contrats et l’économie. L'islam est une compénétration entre la religion et la vie sociale et économique : l’homo oeconomicus islamicus, pour résumer, agit toujours en suivant la charia. Dans les pays musulmans existe ainsi une économie religieuse qui n'a pas d’équivalent dans l'histoire européenne et peut déconcerter les économistes occidentaux.

  • 9 juillet 2007

    Faut-il vraiment s’en prendre au capitalisme familial ?

    En dépit des apparences, le capitalisme moderne a un visage humain : l’entreprise familiale. Celles-ci sont partout : elles constituent l’immense majorité des PME, elles rassemblent environ les deux tiers des entreprises cotées à la bourse de Paris, et près de la moitié des sociétés du CAC40. Même aux Etats-Unis, pays par excellence de l’entreprise managériale, où les fondateurs ont souvent tendance à passer la main et revendre leurs actions, environ un tiers des firmes du S&P500 sont encore détenues par la famille de leur fondateur.

  • 25 juin 2007

    Syndicats : combien de divisions ?

    Syndicats : combien de divisions ?

    Depuis le rapport Hadas-Lebel et le vote du Conseil économique et social de novembre 2006, la question de la représentativité syndicale est posée avec plus de force. Il est prévu d'y répondre en termes législatifs en 2008, mais la démarche reste délicate. Le thème de la représentativité pâtit des divergences qui opposent les syndicats entre eux et certains syndicats au patronat. Pourtant, l'urgence d'une réforme en la matière s'impose plus que jamais aujourd'hui. Pourquoi ?

  • 1 juin 2007

    Faut-il interdire les stock-options ?

    Faut-il interdire les stock-options ?

    Les stock-options ont longtemps été défendues par les économistes qui y voyaient un moyen efficace pour aligner les intérêts des dirigeants et des actionnaires. Pourtant, depuis les scandales financiers des années 2000, plusieurs études sont venues jeter un doute sur l'efficacité de ces instruments. La question est récemment revenue sous les feux de l'actualité quand l'Autorité des marchés financiers (AMF) a interrogé des dirigeants d'EADS sur l'exercice de stock-options.

  • 21 mai 2007

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    EADS : l'atterrissage post-électoral de M. Sarkozy

    A peine intronisé, Nicolas Sarkozy s'envolait pour Toulouse rencontrer les syndicats d'EADS. Avec ce dossier, le nouveau chef de l'Etat a trouvé un chantier à la mesure de son zèle et de son ambition. Pourtant au terme de sa visite à Toulouse trois remarques s’imposent : les engagements de campagne connaissent une obsolescence rapide, dans le domaine industriel Nicolas Sarkozy est bien un président activiste, et enfin il ne craint pas le bras de fer avec nos partenaires allemands, ce qui l'obligera à d’amples compromis.

  • 17 avril 2007

    La République face aux discriminations

    La République face aux discriminations

    Le président de la Halde nous a accordé un entretien dans lequel il commente le dernier rapport du BIT sur les discriminations en France et réitère son opposition aux statistiques ethniques.

  • 5 avril 2007

    Une conférence des revenus est-elle utile ?

    Une conférence des revenus est-elle utile ?

    Voici revenue, comme à chaque élection, l’idée d’une conférence des revenus. On parle d’un nouveau « Grenelle », en référence aux accords des 25 et 26 mai 1968 dont l’objectif était de mettre fin à une situation quasi-insurrectionnelle. Ce scénario fait-il encore sens ?

  • 11 février 2007

    Les emplois Maginot

    La protection de l'emploi ressemble fort à la ligne Maginot. Elle induit des effets de contournements dont les conséquences sont parfois dommageables aux salariés et participent de la montée du stress au travail. -->

  • 25 novembre 2006

    Flexibilité et précarité n'ont pas forcément le même sens

    On range sous le terme de flexibilité des réalités très dissemblables et des ordres de problèmes bien distincts. Or, il n'y a pas une mais des flexibilités, l'une étant synonyme de précarité tandis que l'autre ne l'est en rien puisqu'elle vise au contraire à la stabilité de l'emploi par ajustement optimal de l'entreprise aux exigences de l'environnement économique. Où se situe la différence ? Pour tenter d'y voir clair on peut reprendre la distinction introduite par Bernard Brunhes entre flexibilité fonctionnelle ou interne et flexibilité statutaire ou externe. --> A la flexibilité fonctionnelle correspond l’ensemble des techniques qui sans affecter le statut juridique du salarié modifient l’allure du travail en vue d’en permettre le meilleur ajustement possible aux exigences de la production et de la productivité. Elle est en ce sens, et paradoxalement, un réducteur d’incertitude.

  • 23 octobre 2006

    Le CNE sera-t-il désactivé par le juge ?

    Depuis sa mise en orbite, plutôt réussie, par l'ordonnance estivale du 2 août 2005, le Contrat nouvelle embauche (CNE) a connu bien des avanies qui ont fini par introduire le doute quant à la fiabilité de la formule. Les chiffres annoncés (350 000 contrats conclus) ne doivent pas faire illusion : le CNE n'a pas encore trouvé sa place dans le paysage social et juridique français. Y parviendra-t-il un jour ? Rien n’est moins sûr. --> Son avenir est, en effet, tout entier suspendu au jugement des tribunaux. Plus précisément : que la Cour de cassation approuve un jour l’arrêt très critique du conseil de prud’hommes de Longjumeau confirmé par la Cour d’appel de Paris le 20 octobre, et c’en serait fait d’une formule vouée à rejoindre le CPE au cimetière. L’hypothèse en est à ce point probable que le gouvernement s’est engagé dans de grandes manœuvres visant au dessaisissement du juge judiciaire au profit du juge administratif.

  • 27 septembre 2006

    La formation professionnelle continue : un système à la dérive

    Face à l'accélération du progrès technique, à l'intensification de la concurrence internationale, à l'allongement de la durée de vie, la formation professionnelle continue constitue aujourd'hui un instrument essentiel pour assurer la cohésion sociale, la sécurisation des parcours professionnels et de bonnes performances macroéconomiques. Forte de ce constat, la loi Fillon votée en mai 2004 a institué le Droit individuel à la formation, le désormais célèbre « DIF », qui donne à chaque salarié la possibilité d'accéder à 20 heures de formation par an cumulables pendant six ans. Du même coup, le seuil obligatoire de dépenses pour la formation continue a crû significativement : il est passé de 1,5 % à 1,6 % de la masse salariale dans les entreprises de 10 salariés ou plus et de 0,25 % à 0,55 % dans les autres. Au total, en 2005, la France a dépensé 23 milliards d’euros, soit 1,4 % du PIB, en actions de formation professionnelle continue, soit environ trois fois le montant des dépenses pour le RMI.

  • 26 septembre 2006

    Pourquoi la politique d'allègement des charges sur les bas salaires est justifiée

    Depuis 1993, les dispositifs d'allègements de cotisations patronales sur les bas salaires se sont multipliés en France. Aujourd'hui, ces réductions atteignent 26 points au niveau du Smic pour s'annuler à 1,6 Smic. Selon une note commune des services du ministère du Travail et du ministère de l'’Economie, ces mesures s'élèveraient à 19 milliards d’euros. Face à de telles sommes, on doit se demander si les baisses de cotisations patronales ont un effet favorable sur l’emploi.

  • 12 septembre 2006

    Suez-GDF : politique politicienne contre politique publique

    Il faut écouter les voix qui s'expriment au Parlement, et notamment celle d'élus de l'UMP réputés proches de Nicolas Sarkozy. Ils ont joué un rôle décisif dans la loi débattue ces jours-ci. Ils sont les acteurs d'une formidable régression politique dont il faut craindre dans l’avenir des retombées délétères sur l'intégration européenne, la politique économique et la réforme de l'Etat. Alors qu'au nom des exigences d’investissement nées du nouveau contexte énergétique il était possible de lever la règle des 70% de propriété publique qui limite les mouvements stratégiques de GDF, le gouvernement a choisi une voie autrement plus risquée. Il a élaboré un projet de loi qui mêle transposition de la dernière directive européenne de libéralisation du marché de l'énergie, privatisation de GDF, fusion avec Suez, régulation des prix de l’énergie, missions de service public, et il a enrobé le tout de considérations fumeuses sur le « patriotisme économique ».

  • 5 septembre 2006

    Attac cardiaque

    La démission le 25 août dernier de la direction d'Attac suite aux conclusions du rapport de René Passet faisant état de fraudes et de manipulations commises lors de l'élection ayant conduit en juin dernier à la réélection du président sortant Jacques Nikonoff n'est que le dernier épisode d'une série de crises qui secouent l'association depuis deux ans.

  • 12 juillet 2006

    Le plan pour l'emploi des seniors et ses zones d'ombre

    La faiblesse du taux d’emploi des seniors compte pour moitié dans le problème de l’emploi en France. Le plan pour l’emploi des seniors entend apporter une réponse à un diagnostic indiscutable. Y parvient-il ? -->

  • 11 juillet 2006

    Vers un nouveau modèle de capitalisme industriel mondialisé

    Quelles leçons les grands groupes peuvent-ils tirer de l'affaire Mittal-Arcelor ?

  • 7 juillet 2006

    Et si les OPAs étaient utiles ?

    Les actionnaires d'Arcelor ont tranché. Réunis le 30 juin en assemblée générale extraordinaire, ils ont repoussé avec vigueur le projet de fusion avec le russe Severstal que soutenait la direction. Très probablement, ils lui préfèreront l'offre de Lakshmi Mittal, magnat indien de la sidérurgie. Il faut dire que celle-ci est alléchante, puisqu'elle valorise Arcelor à plus de 20 milliards d’euros, contre 10 seulement au début de l’année.

  • 29 juin 2006

    Préservons l'indice des prix !

    Les Français entretiennent un rapport compliqué avec les experts, et le personnel politique joue sur cette ambivalence. Deux clichés devraient agir comme un signal que le locuteur est passé en phase d'enfarinage : "tous les experts s'accordent sur le fait que..." ; "les experts, vous savez, ils disent ce qu'ils veulent, mais les gens savent bien que..." C'est ce second mode de discours qui m'intéresse aujourd'hui. Pierre Poujade en faisait grand usage dans les années 1950. Malheureusement, les choses ne se sont pas arrangées, si on en juge par les récentes déclarations de Ségolène Royal sur l'indice des prix.