• 12 juillet 2006

    Prêt étudiant à taux zéro : cette bonne idée qui fait enfin son chemin !

    Prêt étudiant à taux zéro : cette bonne idée qui fait enfin son chemin !

    Le benjamin de l’Assemblée nationale, Laurent Wauquiez, vient de proposer différentes mesures pour toiletter le système d’aide aux étudiants dans le rapport qu’il vient de remettre à Dominique de Villepin. Parmi les mesures proposées,la possibilité de prêts à taux zéro à destination des étudiants. S’il est un constat communément partagé, c’est bien celui d’une spécificité française en matière d’aide aux étudiants tant par sa modestie que par l’absence de prêt. Cette dernière est une aberration économique alors même que les années d’études constituent un investissement dont le rendement se fera sentir sur l’ensemble du cycle de vie.

  • 12 juillet 2006

    Le plan pour l'emploi des seniors et ses zones d'ombre

    La faiblesse du taux d’emploi des seniors compte pour moitié dans le problème de l’emploi en France. Le plan pour l’emploi des seniors entend apporter une réponse à un diagnostic indiscutable. Y parvient-il ? -->

  • 11 juillet 2006

    Vers un nouveau modèle de capitalisme industriel mondialisé

    Quelles leçons les grands groupes peuvent-ils tirer de l'affaire Mittal-Arcelor ?

  • 7 juillet 2006

    Et si les OPAs étaient utiles ?

    Les actionnaires d'Arcelor ont tranché. Réunis le 30 juin en assemblée générale extraordinaire, ils ont repoussé avec vigueur le projet de fusion avec le russe Severstal que soutenait la direction. Très probablement, ils lui préfèreront l'offre de Lakshmi Mittal, magnat indien de la sidérurgie. Il faut dire que celle-ci est alléchante, puisqu'elle valorise Arcelor à plus de 20 milliards d’euros, contre 10 seulement au début de l’année.

  • 6 juillet 2006

    La Teuf et le frisson de la démesure

    Plus d'été sans que retentissent les décibels des teknivals. Ces manifestations rassemblent des milliers de jeunes adultes (40 000 sur l'aérodrome de Vannes-Meucon le week-end du 1er juillet), déambulant en voitures ou camions collectifs, émanant de tous les coins de France avec leur équipement pour un séjour dans un espace de « nowhere » : duvet, lampe de poche, jerricane d'eau. Les munitions indispensables de ces virées, pourtant, n'empruntent rien au caractère champêtre du camping : ce sont d’abord les adjuvants (alcool fort et drogues, ecstasy en premier) qui amplifient l'effet sensoriel de la musique techno. On les prend pour s'étourdir, se laisser porter par la musique à fond la caisse, mais aussi pour résister pendant plusieurs jours au manque de sommeil et à la fatigue. Les statistiques sur la consommation d'alcool et de drogues font frémir, mais ces excès sont fédérés par un fait social : la culture de la fête (la teuf en verlan), de la déjante, chez un nombre croissant d'adolescents et de post-adolescents. Les free-parties de l'été en constituent l'acmé, mais beaucoup d'autres occasions de débordements jalonnent l’année.

  • 29 juin 2006

    Préservons l'indice des prix !

    Les Français entretiennent un rapport compliqué avec les experts, et le personnel politique joue sur cette ambivalence. Deux clichés devraient agir comme un signal que le locuteur est passé en phase d'enfarinage : "tous les experts s'accordent sur le fait que..." ; "les experts, vous savez, ils disent ce qu'ils veulent, mais les gens savent bien que..." C'est ce second mode de discours qui m'intéresse aujourd'hui. Pierre Poujade en faisait grand usage dans les années 1950. Malheureusement, les choses ne se sont pas arrangées, si on en juge par les récentes déclarations de Ségolène Royal sur l'indice des prix.

  • 27 juin 2006

    C'est la valeur de l'entreprise qui détermine la rémunération de son patron

    Pourquoi les salaires des patrons ont-ils augmenté aussi spectaculairement durant les dernières décennies ? En France comme aux Etats-Unis, une opinion relayée par les médias et les politiques semble y voir le signe d'une inquiétante dérive du monde des affaires : triomphe d'un appât obsessionnel du gain, érosion des garde-fous moraux, corruption ou indolence dans les conseils d'administration... Comment comprendre en effet que des salaires augmentent de 500 % en deux décennies ? L'argument moral ou éthique n'est pourtant pas très convaincant, car s'il est exact que les patrons sont mieux payés dans les entreprises dotées d'une mauvaise gouvernance, l'écart avec les entreprises pratiquant une très bonne gouvernance n'est que de 6%. Les effets de la gouvernance d'entreprise sur les rémunérations des dirigeants, thème très à la mode, sont somme toute assez faibles. La mauvaise gouvernance n'explique donc pas tout, loin s'en faut.

  • 21 juin 2006

    Quand les trains roulent, les roues s'usent aussi

    Tout le monde sait que les roues des wagons tournent mieux quand elles sont rondes. Mais elles s'usent et deviennent moins rondes. Le matériel s'use alors plus vite et le risque d’incidents augmente. Il existe une technologie pour détecter les irrégularités ; elle requiert des senseurs dans les rails, reliés à des émetteurs sur les locomotives et les wagons. Mais c'est cher et cela exige une standardisation des mesures. Ce petit problème illustre la différence entre un système intégré et le cas où rails et matériels roulants sont séparés. Dans le premier cas, l'entreprise réalise des gains substantiels sur l'utilisation des rails et des matériels roulants. Dans le cas de gestion séparée, une question délicate apparaît : qui profite le plus de ces nouveaux équipements, qui doit les acheter et les entretenir ? Cette question peut devenir une source de négociations sans fin, sans parler de la question de la standardisation des données. Le résultat peut être de se passer de ce genre d'équipement ou de ne l'installer que tardivement.

  • 13 juin 2006

    La CFDT ou comment être réformiste dans une société tendue

    La CFDT ou comment être réformiste dans une société tendue

    Le 46e Congrès de la CFDT intervient après une période houleuse qui aura marqué le premier mandat de François Chèrèque. Les faits sont connus. En 2003, la CFDT signe un protocole d'accord sur la réforme des retraites, alors que les syndicats les plus contestataires s'y opposent et mènent un mouvement social d'ampleur sans précédent depuis les mobilisations de l'hiver 1995. Dans l'organisation cédétiste, s'ouvre alors une période de tensions et le départ de dizaines de milliers d'adhérents, parmi lesquels les derniers tenants d'une opposition plus ou moins organisée. Trois ans plus tard, la CFDT mène le mouvement anti-CPE qui s'achève quelques semaines avant l'ouverture du 46e Congrès.

  • 19 mai 2006

    Immigration choisie : ne singeons pas l'Amérique

    Immigration choisie : ne singeons pas l'Amérique

    L'immigration choisie fait débat en Europe. Après le Royaume-Uni et l'Allemagne, la France envisage de s'y convertir à travers la nouvelle loi Sarkozy sur l'immigration. A l'image de la fameuse carte verte américaine de résidence et permis de travail aux étrangers (green card), la création d'une carte bleue européenne (blue card) a été parfois suggérée, y compris sur Telos par Jakob von Weiszäcker. Cette dernière permettrait aux travailleurs hautement qualifiés étrangers de circuler en Europe et entre celle-ci et leur pays d’origine. Selon une métaphore footballistique, certains – non-qualifiés – feraient l’objet d’un carton rouge tandis que les détenteurs de compétences reconnues bénéficieraient d’une « blue card ». Or cette logique de discrimination migratoire sur des critères socioprofessionnels, outre les problèmes éthiques évidents qu'elle soulève, ne convient guère à l'Europe pour au moins deux raisons.

  • 12 mai 2006

    La lutte contre les discriminations a aussi des avantages économiques

    Alors que l'Assemblée nationale planche sur un projet de loi relatif à la délinquance, la publication coup sur coup de plusieurs études économiques montre qu'une course de vitesse est engagée entre un traitement économique des causes profondes de la crise de nos banlieues et un réflexe sécuritaire qui pourrait bien aggraver le cercle vicieux de la stigmatisation et de la non-valorisation de l'atout numéro un de notre nation : le capital humain. --> Une enquête en cours sur la jeunesse scolarisée dans l'académie de Créteil questionne la valorisation actuelle de ce capital humain en Ile-de-France. Les fortes discriminations sur le marché du travail tout comme les déséquilibres profonds du marché éducatif impactent négativement la demande d'éducation des jeunes de banlieue, ce qui met en danger notre potentiel de croissance.

  • 2 mai 2006

    Les quatre CGT

    Les quatre CGT

    Bernard Thibault a gagné : son document d'orientation a été adopté par le congrès de la CGT avec un score de 80%. La centrale de Montreuil poursuit ainsi sa mue, une mue engagée depuis plusieurs années dans la fureur et le bruit. Deux cruels désaveux ont provisoirement fragilisé la direction du syndicat en 2005 : lors de la campagne du référendum européen, la CGT s'était clairement prononcée pour le non, alors que Bernard Thibault avait proposé que le syndicat reste neutre ; lors du conflit de la SNCM, les marins avaient critiqué ses tentatives de négociation avec le gouvernement. Mais l'ambiance n’est plus la même, quelques jours après le recul du Premier ministre sur le CPE, perçu comme une victoire syndicale.

  • 22 avril 2006

    L'incroyable M. Lassalle

    Le groupe japonais Toyo Aluminium est revenu le vendredi 14 avril sur sa volonté d'extension de son usine Toyal hors de la circonscription du député UDF des Pyrénées Atlantiques, Jean Lassalle, qui met ainsi fin à 31 jours de grève de la faim. Ce fait divers, repris par la plupart des médias, mais surtout mis en avant par le gouvernement et les décideurs publics locaux, est révélateur de la confusion qui règne en France sur les mutations économiques en cours.

  • 14 avril 2006

    Quand le CNE passera devant le juge : trois scénarios possibles

    À supposer que le CNE survive politiquement au retrait du CPE, trois scénarios semblent envisageables dans la façon dont le juge tranchera d'éventuels conflits du travail dans le cadre de ce contrat.

  • 6 avril 2006

    CPE : les conséquences juridiques d'une vraie-fausse promulgation

    La position exposée par le Président de la République dans sa déclaration du 31 mars 2006 pose problème au regard du droit constitutionnel et du droit du travail.

  • 5 avril 2006

    La préférence pour l'immobilisme

    Depuis 20 ans, les jeunes, notamment les étudiants, ont refusé toutes les réformes concernant l'accès aux études supérieures ou au marché du travail : en 1986 la réforme Devaquet (actuel conseiller du Président Chirac) ponctuée par la mort tragique de Malik Oussekine, en 1993 le CIP d'Edouard Balladur, et plus récemment la réforme du baccalauréat prévue par François Fillon et les tentatives timides de Luc Ferry d'accorder plus d'autonomie aux universités : toutes ces réformes et beaucoup d'autres ont suscité l'hostilité des jeunes et ont été finalement abandonnées. Certaines d'entre elles étaient sans doute bonnes, d'autres peut-être mauvaises, mais ce qui frappe c'est la systématicité du refus. Le CPE va s'inscrire, selon toute probabilité, dans cette longue liste des réformes avortées, dans le domaine de l'enseignement et de l'insertion professionnelle.

  • 20 mars 2006

    De l'ignorance économique

    On peut parfaitement être hostile au CPE. Sur Telos, Bernard Brunhes et Eric Chaney nous ont fourni des éléments convaincants sur ce point. Mais cela ne justifie pas pour autant que l’on dise sur l’emploi à peu près n’importe quoi. C’est pourtant ce que la lecture d’un tract contre le CPE, signé par les sections d'Attac, du PS, du PCF, du 13e arrondissement fait craindre : « A l'opposé du CPE et des choix libéraux du gouvernement, il faut prendre sur les bénéfices des actionnaires pour financer la création massive d'emplois et l'augmentation du pouvoir d'achat (...) S'attaquer réellement au chômage, ce serait par exemple : créer massivement des emplois dans les services publics et la fonction publique (enseignement, hôpitaux), réduire le temps de travail en imposant des embauches correspondantes, redonner du pouvoir d'achat en augmentant les salaires pour tous contre la précarité, faire du CDI la norme. » Comment peut-on oser dire (penser ?) de telles âneries ? Comment peut-on avoir une telle méconnaissance des mécanismes économiques ?

  • 19 mars 2006

    Pourquoi le CPE n'est pas la solution

    Les politiques ont la mémoire courte. Il y a presque exactement treize ans, un gouvernement fraîchement désigné a tenté de changer les règles du salaire minimal pour que les jeunes sans qualification puissent être embauchés à moindre coût. Le « Smic jeunes », comme on l’a vite surnommé, a envoyé des milliers d'étudiants et de lycéens dans la rue, avant d’être retiré par le Premier ministre d’alors, Edouard Balladur. On tourne actuellement à Paris une nouvelle version de ce mauvais film : Dominique de Villepin voit se dresser contre son CPE une nouvelle génération d'étudiants. Le film pourrait bien finir de la même façon.

  • 17 mars 2006

    Pourquoi le papy-boom ne fera pas exploser les dépenses de santé

    La menace d'une explosion des dépenses de santé liée au vieillissement de la population est très souvent invoquée. Sur un ton alarmiste, on dénonce la passivité générale, alors qu'une vague démographique serait sur le point de submerger nos systèmes de santé. Cette inquiétude est-elle fondée ?

  • 15 mars 2006

    Du bon usage des statistiques ethniques

    Pendant de nombreuses années, peu de voix se sont élevées pour réclamer des statistiques ethniques. Au demeurant et sauf dérogation, l’article 8 de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978 (amendée en 2004) interdit la collecte et le traitement de « données sensibles », en particulier l’origine raciale ou ethnique. Le débat n’a véritablement commencé qu’au début des années 1990 avec les revendications de chercheurs pour qui les sciences humaines ne pouvaient plus s’affranchir de mesurer la dimension ethnique des comportements humains. En 1991, les travaux de la démographe Michèle Tribalat – qui avait reconstruit une variable composite à partir du lieu de naissance et de la langue pratiquée pour étudier les phénomènes migratoires – suscitaient une très forte controverse autour de la non-pertinence et des dangers d’une « variable ethnique », controverse ravivée dans des termes quasi-identiques à la fin des années 1990.