• 6 juin 2008

    À quoi sert le Conseil des droits de l’homme ?

    À quoi sert le Conseil des droits de l’homme ?

    Le Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies siège depuis 2006. Il a été mis en place pour mettre en œuvre un « examen périodique universel », qui vérifie régulièrement les efforts réalisés par les 192 États-membres de l'ONU sur le chapitre des droits de l’homme. Ce nouveau mécanisme sera-t-il plus efficace que ceux qui l'ont précédé ? On peut aujourd'hui en faire un premier bilan.

  • 25 mars 2008

    Obama et la question raciale

    Obama et la question raciale

    Jusqu'ici peu présente dans la campagne américaine, la question raciale a fini par éclater au grand jour. Mais loin de l’esquiver Obama l’a traitée de front. Rien ne prouve que sa démarche sera électoralement payante. Mais tout porte à penser qu’elle fait d’ores et déjà de lui un homme politique au-dessus du lot.

  • 22 novembre 2007

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Les statistiques ethniques sont-elles contraires à la Constitution ?

    Le Conseil Constitutionnel vient de juger les statistiques dites « ethniques » non conformes à l’article 1 de la Constitution qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Prenons ce jugement au sérieux et réfléchissons à l’extension de son application à d’autres variables statistiques : celles portant sur le sexe des personnes.

  • 13 novembre 2007

    La société de défiance : un mal français

    La société de défiance : un mal français

    La France est engagée dans un cercle vicieux dont les coûts économiques et sociaux sont considérables. Depuis plus de vingt ans, des enquêtes menées dans tous les pays développés révèlent qu'ici plus qu'ailleurs, on se méfie de ses concitoyens. Les Français sont parmi les plus nombreux à n'avoir aucune confiance dans les pouvoirs publics, les partenaires sociaux et la Justice. Ils sont également les plus rétifs à l'économie de marché. Selon une enquête de World Values Survey, à la question " pensez-vous qu'il est possible de faire confiance aux autres ou que l'on n'est jamais assez méfiant ? ", un Français sur cinq seulement déclare faire crédit à son prochain. C'est deux fois moins qu'aux États-Unis ou au Canada. Trois fois moins que dans les pays scandinaves. Sur les 26 pays les plus riches de la planète, la France se trouve en 24e position, devant le Portugal et la Turquie. Dans ce contexte, nul doute que l'actualité récente n'alimente encore davantage le sentiment de défiance des Français. Le scandale des retraits d'argent liquide par l'un des principaux représentants du Medef alimente la suspicion sur le financement opaque des syndicats. Le soupçon de délit d'initié chez EADS jette également une lumière crue sur les pratiques potentielles de connivence entre l'Etat et les milieux industriels et financiers.

  • 4 juin 2007

    La préférence pour l'inégalité est-elle en augmentation?

    La préférence pour l'inégalité est-elle en augmentation?

    On sait depuis longtemps que la société américaine est marquée par une préférence forte pour l'inégalité. Mais on savait moins que cette préférence n'était peut-être pas étrangère au caractère multiracial des Etats-Unis. C'est en tout cas la thèse d'Alberto Alesina et Edward L. Glaeser. L'Europe multiculturelle connaîtra-t-elle la même évolution ?

  • 17 avril 2007

    La République face aux discriminations

    La République face aux discriminations

    Le président de la Halde nous a accordé un entretien dans lequel il commente le dernier rapport du BIT sur les discriminations en France et réitère son opposition aux statistiques ethniques.

  • 5 janvier 2007

    Droit au logement : attention aux fausses bonnes idées

    Le droit au logement opposable est revenu d'actualité. Ses contours sont encore mal définis mais il implique d’imposer à l'Etat ou aux collectivités locales le principe de la loi de juillet 1989 selon laquelle le droit au logement est un droit fondamental. Etre privé d'emploi est terrible, être sans logement est pire. Mais faut-il une loi nouvelle pour remédier à l'exclusion ?

  • 6 novembre 2006

    Et si le microcrédit était étendu aux pays riches…

    Le prix Nobel de la Paix accordé cette année à Muhammad Yunus récompense l’invention du microcrédit. En 1976, celui qui était alors professeur d’économie à l’Université de Chittagong au Bangladesh a fait le pari que les pauvres aussi pouvaient utiliser les services bancaires. En créant la banque Grameen dans le village voisin de Jobra, il a commencé à offrir en crédit, de sa propre poche, de minuscules sommes d’argent à des personnes bien trop pauvres pour apporter des garanties. Son objectif était d’aider les villageois à financer leurs projets d’investissements, en espérant qu’ils échapperaient ainsi, un jour, à la pauvreté. A en juger par le nombre de banques similaires qui se sont multipliées dans les pays en développement et en Europe de l’Est, c’était manifestement une idée superbe. Aujourd’hui, ces banques servent presque sept millions de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

  • 19 mai 2006

    Immigration choisie : ne singeons pas l'Amérique

    Immigration choisie : ne singeons pas l'Amérique

    L'immigration choisie fait débat en Europe. Après le Royaume-Uni et l'Allemagne, la France envisage de s'y convertir à travers la nouvelle loi Sarkozy sur l'immigration. A l'image de la fameuse carte verte américaine de résidence et permis de travail aux étrangers (green card), la création d'une carte bleue européenne (blue card) a été parfois suggérée, y compris sur Telos par Jakob von Weiszäcker. Cette dernière permettrait aux travailleurs hautement qualifiés étrangers de circuler en Europe et entre celle-ci et leur pays d’origine. Selon une métaphore footballistique, certains – non-qualifiés – feraient l’objet d’un carton rouge tandis que les détenteurs de compétences reconnues bénéficieraient d’une « blue card ». Or cette logique de discrimination migratoire sur des critères socioprofessionnels, outre les problèmes éthiques évidents qu'elle soulève, ne convient guère à l'Europe pour au moins deux raisons.

  • 12 mai 2006

    La lutte contre les discriminations a aussi des avantages économiques

    Alors que l'Assemblée nationale planche sur un projet de loi relatif à la délinquance, la publication coup sur coup de plusieurs études économiques montre qu'une course de vitesse est engagée entre un traitement économique des causes profondes de la crise de nos banlieues et un réflexe sécuritaire qui pourrait bien aggraver le cercle vicieux de la stigmatisation et de la non-valorisation de l'atout numéro un de notre nation : le capital humain. --> Une enquête en cours sur la jeunesse scolarisée dans l'académie de Créteil questionne la valorisation actuelle de ce capital humain en Ile-de-France. Les fortes discriminations sur le marché du travail tout comme les déséquilibres profonds du marché éducatif impactent négativement la demande d'éducation des jeunes de banlieue, ce qui met en danger notre potentiel de croissance.

  • 15 mars 2006

    Du bon usage des statistiques ethniques

    Pendant de nombreuses années, peu de voix se sont élevées pour réclamer des statistiques ethniques. Au demeurant et sauf dérogation, l’article 8 de la loi relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés du 6 janvier 1978 (amendée en 2004) interdit la collecte et le traitement de « données sensibles », en particulier l’origine raciale ou ethnique. Le débat n’a véritablement commencé qu’au début des années 1990 avec les revendications de chercheurs pour qui les sciences humaines ne pouvaient plus s’affranchir de mesurer la dimension ethnique des comportements humains. En 1991, les travaux de la démographe Michèle Tribalat – qui avait reconstruit une variable composite à partir du lieu de naissance et de la langue pratiquée pour étudier les phénomènes migratoires – suscitaient une très forte controverse autour de la non-pertinence et des dangers d’une « variable ethnique », controverse ravivée dans des termes quasi-identiques à la fin des années 1990.

  • 8 mars 2006

    Et si l'on s'attaquait enfin aux inégalités entre hommes et femmes ?

    Chaque année, rituellement, le 8 mars est l'occasion de faire le point sur les inégalités entre hommes et femmes et de faire semblant de s’étonner de leur ampleur, voire de s’en indigner. On referme ensuite soigneusement le dossier pendant les 364 autres jours. Ce faisant, personne n’attaque de front la question centrale de l’emploi des femmes, de sa différence – de degré et de nature – avec celui des hommes, de la perte que constitue l’absence d’emploi, le sous-emploi et les emplois inadéquats à leurs compétences, pour les femmes elles-mêmes, mais aussi pour la société. Développer l’emploi des femmes, en quantité et en qualité, est absolument nécessaire. Cela implique une révolution de notre organisation sociale et de nos modes de travail.

  • 11 février 2006

    Contre les ghettos : cibler les personnes et plus seulement les territoires

    Les violences urbaines de novembre 2005 ont mis en évidence l’échec de près de trois décennies de politique de la ville. L’insuffisance relative des moyens mis en œuvre au regard des besoins immenses explique sans doute une partie de cet échec. Mais l’échec tient peut-être aussi à la difficulté de concevoir une politique qui doit nécessairement intervenir dans une multiplicité de domaines tels que le logement, l’éducation, la santé, l’emploi ou la sécurité. C’est le caractère cumulatif de ces différents facteurs qui contribue à la ghettoïsation des banlieues.

  • 27 janvier 2006

    Le sort peu enviable des jeunes sans diplôme

    La crise des banlieues est étroitement liée à la situation des jeunes sans diplôme, auxquels les plans d'action devraient accorder une attention toute particulière afin de les sortir de l'impasse.

  • 4 janvier 2006

    " Mauvais " prénom, mauvais boulot ?

    Les émeutes des banlieues ont été interprétées comme l'échec du modèle d'intégration à la française des jeunes issus de l'immigration. Elles traduiraient un soulèvement d'une partie de la jeunesse contre les symboles d'une société qui la discrimine dans son accès au marché du travail, à une éducation de qualité, à un logement décent... Le prénom que vos parents ont choisi est un facteur important de cette discrimination. Il véhicule un signal de votre origine ethnique, mais également de votre environnement socio-culturel, qui peut ensuite être décrypté par ceux qui auront à vous juger, noter, recruter...