• 8 mai 2008

    Sarkozy et la télévision publique

    Sarkozy et la télévision publique

    Sur l'audiovisuel, le président est pour le moment un grand réformateur en sursis. La suppression annoncée de la publicité sur les chaînes publiques aura-t-elle lieu ? Pour s'en faire une idée, il faut se glisser derrière le rideau de la Commission Copé.

  • 5 mai 2008

    Le sarkozysme est-il un libéralisme ?

    Le sarkozysme est-il un libéralisme ?

    Nicolas Sarkozy est indiscutablement un homme de droite. Est-il pour autant un libéral ? Rien n’est moins sûr, et sa difficulté à trancher n’est peut-être pas étrangère à ses difficultés politiques.

  • 4 mars 2008

    Menaces sur la télévision publique ?

    Menaces sur la télévision publique ?

    Nicolas Sarkozy envisage de supprimer la publicité sur les chaînes publiques : immédiatement la France se prend de passion pour ces mal aimées. En un tournemain France 2 et France 3 se sont muées en un patrimoine national, ultime rempart contre les invasions barbares de la télévision commerciale. La question de la place de la télévision publique dans le PAF est reposée. Que faut-il en penser ?

  • 13 décembre 2007

    Mission Olivennes, mission impossible ?

    Mission Olivennes, mission impossible ?

    Le rapport sur « Le développement et la protection des œuvres culturelles sur les nouveaux réseaux » remis au ministre de la Culture et de la Communication par Denis Olivennes propose trois mesures pour lutter contre le piratage en ligne : développer une riposte graduée qui pourrait aboutir à une résiliation du contrat internet de la personne téléchargeant des contenus de manière illégale ; filtrer et marquer les contenus échangés en ligne ; garantir une plus grande interopérabilité  des formats des contenus légaux. Que penser de ces propositions ?

  • 12 décembre 2007

    Exporter le Louvre ?

    Exporter le Louvre ?

    L’affaire d’Abu Dhabi. Ce pourrait être le titre d’un album de Tintin. Mais l’histoire est autrement plus sérieuse. Elle commence en décembre 2006, lorsque Françoise Cachin, qui dirigea le musée d’Orsay puis les Musées de France, Jean Clair, qui fut longtemps à la tête du musée Picasso, et Roland Recht, professeur au Collège de France, signent un point de vue dans le journal Le Monde sous le titre « Les musées ne sont pas à vendre ». L’article, qui se transforme rapidement en pétition, s’en prend à la marchandisation des musées, au poids croissant des financements privés, aux prêts payants d’œuvres d’art, au système Guggenheim, « désastreux pionnier de l'exportation payante de ses collections dans le monde entier » et chantre de « l’entertainment business », et surtout au projet de construction à Abu Dhabi d’un musée qui porte la marque « Louvre » et qui exposera des œuvres venues des grands musées de France. Depuis lors, une année s’est écoulée, mais les esprits ne semblent pas s’être vraiment apaisés. Dans un livre intitulé Malaise dans les musées, Jean Clair revient, non sans violence, sur le projet d’Abu Dhabi. Et l’affaire occupe régulièrement les colonnes de nos journaux.

  • 27 octobre 2007

    Du culte du patrimoine au culte de l'amateur

    Du culte du patrimoine au culte de l'amateur

    Le 1er août 2007, Nicolas Sarkozy a adressé à Christine Albanel une feuille de route pour une rénovation de la politique culturelle. Le texte aborde maints sujets, mais il s'affirme d'abord comme un plaidoyer pour enrayer l'échec de la démocratisation des arts cultivés. Il s'agit d'en élargir la diffusion, notamment favoriser l'accès aux œuvres de l'esprit par la médiation audiovisuelle et par les réseaux numériques, et de sensibiliser davantage les jeunes grâce au développement de l'enseignement culturel et artistique - une voie ouverte par la gauche et refermée à l'ère chiraquienne. La gratuité des musées et des sites à haut contenu culturel pose une mesure-phare. Certains enseignants et intellectuels ont dû jubiler secrètement : depuis les années Lang, ils dénonçaient le relativisme culturel et la part belle dévolue à une conception anthropologique de la culture (ensemble qui balayerait du patrimoine national à l'art culinaire et à la mode). Retour aux fondamentaux du ministère de la Culture. Pourquoi pas ? Et pourtant, le volontarisme " tout pour le patrimoine " laisse songeur, si l'on examine les résultats fournis par une étude du BIPE : " Approche générationnelle des pratiques culturelles et médiatiques ".

  • 5 octobre 2007

    Web 2.0 : seuls, mais ensemble

    Web 2.0 : seuls, mais ensemble

    A vingt ans, impossible d'être solitaire, sous peine d'être tenu pour un inconscient qui handicape son avenir. " Il faut être socialisé ", affirme une société habitée par les vertus de la communication. Dans cette période de la vie où les contraintes sont théoriquement moins pesantes, il est bienvenu de se construire, de s'expérimenter dans des relations amicales ou amoureuses. Les autres, c'est d'abord les copains de classe ou les voisins, mais pas uniquement ; c'est aussi ceux que les sorties, les voyages, les rencontres posent sur votre chemin. La génération de 68 a porté haut les valeurs de l'échange et de l'amitié. Elle voulait ainsi sillonner la planète, la comprendre et même la sauver. Mais tout a changé. Quarante ans plus tard, pour explorer le monde et s'éprouver face à lui, il suffit d'ouvrir son ordinateur et de s'immerger dans la sociabilité virtuelle.

  • 29 mars 2007

    Drapés dans le drapeau

    Drapés dans le drapeau

    Les Français sont-ils nationalistes ? A écouter les déclarations récentes des candidats à l'élection présidentielle, on pourrait le penser. Pourtant, si on exalte avec tant de force aujourd'hui la thématique de l'identité nationale, c'est qu'elle s'est singulièrement affaiblie.

  • 17 mars 2007

    Les créatifs culturels sont-ils influents ?

    Les créatifs culturels sont-ils influents ?

    LuckEmportés par leur projection radieuse sur la modernité, les thuriféraires du Net oublient que la société connectée et participative ne concerne qu'une fraction de la population.

  • 26 février 2007

    A-t-on encore besoin de la rue de Valois ?

    A-t-on encore besoin de la rue de Valois ?

    Un ministère de la Culture est-il encore nécessaire à l'heure de l'Internet ? Il n'est pas illégitime d'en douter. Internet et la culture, ce sont en effet trois révolutions pour le prix d'une.

  • 29 janvier 2007

    Tous experts, tous artistes !

    Internet réactive un débat lancé depuis la naissance des industries culturelles : la distance de plus en plus ténue entre l'auteur de contenus culturels ou informatifs et son public. L'effacement de la sacralité de l'œuvre et du créateur, l'interchangeabilité des places, telles étaient bien les perspectives redoutées par les pourfendeurs de la culture industrialisée dès les années 1930. La prophétie s'est réalisée. Tous experts, tous artistes : voilà le credo de l’époque. Ce changement incite à repenser radicalement les pratiques culturelles.

  • 27 janvier 2007

    Ego media

    Jusqu'à présent, les médias s'accommodaient plutôt bien d'un "Web contemplatif", nouvelle plateforme de distribution. Ils sont aujourd'hui court-circuités par un "Web contributif" de seconde génération, qui se développe autour d'un gigantesque partage d'informations. Le magazine Time a ainsi désigné "Vous, les lecteurs", ou plutôt vous, les internautes, qui "contrôlez l'âge de l'information", comme "Personne de l'année 2006".

  • 11 janvier 2007

    Le Monde selon Telos

    Le Monde selon Telos

    En décembre 2005 paraissaient les premières tribunes de Telos, une agence intellectuelle en ligne conçue pour faire surgir l'expertise académique dans le débat public. C'est aujourd'hui un livre. Présenté par Zaki Laidi (Sciences Po), ce volume est publié sous la direction de Lionel Fontagné (Université Paris I), Richard Robert (Sciences Po) et Charles Wyplosz (Hautes études internationales, Genève)

  • 12 novembre 2006

    L'innovation artistique vue par un économiste

    Pourquoi le vingtième siècle a-t-il vu naître un art si différent ? Une étude publiée récemment par David W. Galenson, l'un des grands noms de l'économie de la culture, ne répond pas à cette question, mais en donne une formulation intéressante qui ouvre des pistes nouvelles. Explorons-les.

  • 29 octobre 2006

    La diversité culturelle ferait-elle peur au consommateur ?

    La diversité culturelle est sous nos yeux : il suffit de prendre la mesure du foisonnement des titres que les industries culturelles nous proposent aujourd'hui. Faut-il le rappeler ? 40 000 nouveautés chaque année du côté de l’édition de livres, 1400 entrées dans les playlists des radios de variétés ce dernier semestre, 240 films français produits en 2005, et plus de 500 films, français et étrangers, présentés sur nos écrans. Des chaînes de télévision à ne plus pouvoir cesser de zapper. Ne boudons donc pas notre plaisir. Nous sommes des consommateurs heureux. Et gâtés. Mais pourquoi alors la consommation se concentre t-elle sur quelques titres seulement ? La richesse de l'offre culturelle ne susciterait-elle pas des comportements de fuite devant la diversité ?

  • 19 octobre 2006

    L'exception culturelle indienne ne ressemble guère à celle de la France

    L'exception culturelle indienne ne ressemble guère à celle de la France

    Premier pays producteur de films au monde, dans le peloton de tête des nations cinéphiles, dotée d'une noria de chaînes de télévision, l'Inde a développé pratiquement sans l'aide de l'Etat une industrie du divertissement de grande ampleur. Comment est-elle parvenue à ce résultat?

  • 13 septembre 2006

    Comment le numérique crée un genre littéraire

    L'anthropophagie entre réalité et reflet numérique, entre la banalité quotidienne et sa projection en technicolor, caractérise la psyché de l'individu moderne et bouleverse la littérature. Deux exemples puisés dans la hotte des 700 romans de la rentrée littéraire en témoignent.

  • 6 juillet 2006

    La Teuf et le frisson de la démesure

    Plus d'été sans que retentissent les décibels des teknivals. Ces manifestations rassemblent des milliers de jeunes adultes (40 000 sur l'aérodrome de Vannes-Meucon le week-end du 1er juillet), déambulant en voitures ou camions collectifs, émanant de tous les coins de France avec leur équipement pour un séjour dans un espace de « nowhere » : duvet, lampe de poche, jerricane d'eau. Les munitions indispensables de ces virées, pourtant, n'empruntent rien au caractère champêtre du camping : ce sont d’abord les adjuvants (alcool fort et drogues, ecstasy en premier) qui amplifient l'effet sensoriel de la musique techno. On les prend pour s'étourdir, se laisser porter par la musique à fond la caisse, mais aussi pour résister pendant plusieurs jours au manque de sommeil et à la fatigue. Les statistiques sur la consommation d'alcool et de drogues font frémir, mais ces excès sont fédérés par un fait social : la culture de la fête (la teuf en verlan), de la déjante, chez un nombre croissant d'adolescents et de post-adolescents. Les free-parties de l'été en constituent l'acmé, mais beaucoup d'autres occasions de débordements jalonnent l’année.

  • 14 mars 2006

    Pourquoi tant d’intermittents ?

    Aujourd’hui, les activités artistiques sont dotées d’un puissant pouvoir d’attraction, et ne semblent plus réservées aux ambitions de jeunes de banlieue. Une partie des enfants de la moyenne ou grande bourgeoisie aspire à y développer une activité. Les engorgements du système de l’intermittence reflètent à la fois les contradictions culturelles du capitalisme, entre logique productiviste et individualisme hédoniste, et la situation dans la société française faite aux jeunes adultes pour qui, quitte à être « précaire », autant l’être dans un métier créatif.

  • 5 mars 2006

    Qui doit payer pour les intermittents ?

    Au cours des vingt dernières années, les effectifs d’intermittents ont quadruplé, le volume de travail rémunéré qui leur était alloué était multiplié par 2, la masse salariale par 3, et les dépenses d’assurance-chômage par 9. Paradoxe fantastique : alors que ce secteur a connu une croissance continue (en financements, en revenus distribués, en volume de travail alloué), il s’est adossé de plus en plus fortement au chômage au point que le chômage a progressé plus vite que l’emploi. Situation totalement absurde au regard du fonctionnement habituel du marché du travail. Qui est responsable ? Chacun et personne : c’est le propre d’un système d’emploi désintégré que de diluer totalement les responsabilités.