• 29 août 2011

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Sarkozy cherche à parler aux marchés sans décevoir ses électeurs

    Une taxe sur le vice, une autre sur la santé, une troisième sur les ultra-riches, un coup de rabot sur les niches et une mini contraction de la dépense publique : telle est la recette trouvée par Nicolas Sarkozy pour rassurer Angela Merkel, calmer les marchés et préparer les prochaines élections. Si le détail des mesures évoque un inventaire à la Prévert, il reste à expliquer comment on atteint ou pas les objectifs assignés à ce plan de consolidation budgétaire et surtout comment on satisfait ou non le peuple des marchés et le peuple français.

  • 26 août 2011

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Crise des dettes publiques : toujours pas de stratégie en France

    Les mesures budgétaires annoncées par le Premier ministre le 24 août sont désespérantes. Elles confirment, s’il en était besoin, que le gouvernement n’a pas pris la mesure de la difficulté de la situation et des défis qui nous attendent. Les chiffres sont homéopathiques, les mesures vont dans le mauvais sens et les prévisions restent trop optimistes pour être crédibles.

  • 25 août 2011

    Eurobond : la solution miracle ?

    Eurobond : la solution miracle ?

    La zone euro semble être dans une impasse : les solutions mises en œuvre pour contrer une crise dans les petits pays de la périphérie atteignent leurs limites avec la contagion à l’Espagne et l’Italie. C’est que ces solutions ne s’attaquent pas aux racines du problème : le non respect d’une certaine discipline fiscale depuis la mise en œuvre de l’euro, en partie à cause de la faiblesse du cadre de surveillance européen. Dans ce cadre, l’eurobond ne peut être une solution à la crise que s’il est accompagné d’un meilleur cadre de surveillance fiscal et de croissance. Pour émettre en commun, il faut que chaque partenaire de l’eurobond ait confiance en ses autres partenaires. Comment les pays dits « vertueux » pourraient-ils accepter de garantir les autres sans contrepartie ?

  • 14 juillet 2011

    Printemps arabe : des Européens sans Europe

    Printemps arabe : des Européens sans Europe

    Il y a six mois commençait à Tunis le printemps arabe. Beaucoup d’observateurs y ont vu un enjeu géopolitique qui concernait d’abord et avant tout l’Europe, pour des raisons géographiques et historiques évidentes. Les États-Unis sont très présents mais, pour des raisons de politique intérieure, ils cherchent à donner l’impression de ne pas trop s’y impliquer. Pourtant, dans l’engagement de l’Europe il y a un immense paradoxe : les Européens sont bien présents, mais l’UE est totalement absente.

  • 12 juillet 2011

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Les crises favorisent-elles les réformes ?

    Même si la réponse politique initiale à la crise de 2007-2008 fut mieux coordonnée et plus importante que lors des crises précédentes, ce qui se passe en Grèce et en Europe suggère qu’il peut falloir plus d’une crise grave pour mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires à la remise en marche de l’économie. Pourquoi ? Pour le comprendre, il faut revenir sur quelques points de théorie, qui demandent à être réinterprétés.

  • 21 juin 2011

    Maroc : la pratique tranchera

    Maroc : la pratique tranchera

    Le projet constitutionnel présenté par le roi Mohammed VI, le vendredi 17 juin, est indéniablement novateur. Certes il y a dans ce pays une pratique ancienne consistant à inscrire les réorientations sociopolitiques majeures dans une révision de la loi fondamentale. Mais cette fois nous avons affaire à une réorganisation sensible de l’architecture constitutionnelle du régime. Certains se réjouissent déjà de ce texte, d’autres en soulignent les limites. Il n’est guère possible de trancher entre ces deux interprétations, car en définitive c’est la pratique qui fera éclore ou au contraire bloquera les potentialités de ce nouveau texte.

  • 15 juin 2011

    Les impasses du patriotisme aéronautique

    Les impasses du patriotisme aéronautique

    144 députés de gauche, de droite et du centre ont signé une lettre-pétition adressée au directeur général d’Air-France KLM pour qu’il fasse preuve de « patriotisme économique » en achetant des Airbus A350 et non des Boeing 787. Cette initiative est particulièrement mal inspirée. Elle risque d’antagoniser les dirigeants français et néerlandais d’un groupe privé indépendant, AF-KLM. Elle risque de susciter des mesures de rétorsion sur le premier marché d’Airbus, les États-Unis. Elle méconnaît la logique des ensembliers américains ou européens qui externalisent plus de 50% de la valeur d’un avion. Elle provoque un affrontement euro-américain dont EADS, groupe aéronautique civil, sortira affaibli face à Boeing, groupe essentiellement militaire.

  • 13 juin 2011

    Qui sont les Indignés de la Puerta del Sol ?

    Qui sont les Indignés de la Puerta del Sol ?

    Après plus d’un mois d’occupation de la Puerta del Sol, les « Indignés » espagnols ont levé le camp. Cette mobilisation avait fait des émules en Grèce avec l’envahissement de la place de la Constitution à Athènes le 5 juin, et en France avec des occupations sporadiques (place de la Bastille à Paris, place de l’église Notre-Dame à Poitiers, place Bellecour à Lyon). Contrairement aux apparences ces manifestations désabusées n’ont pas grand-chose à voir avec les révolutions arabes dont elles disent s’inspirer. Que signifient-elles donc ?

  • 6 juin 2011

    Seules les primaires peuvent sauver le PS !

    Seules les primaires peuvent sauver le PS !

    Après avoir adopté en 2009 le principe d’une primaire ouverte pour désigner son candidat à l’élection présidentielle, le Parti socialiste semble traîner cette innovation comme un boulet. Certains socialistes voient dans l’usage de cette procédure un risque de déchirement du parti et un obstacle au rassemblement, d’autres, plus ou moins ouvertement, y voient une perte de contrôle de l’appareil sur le processus de désignation. Après le « tous derrière Strauss-Kahn », la direction du parti, à l’exception de la Première secrétaire elle-même, entonne le « tous derrière Aubry », une grande partie des dirigeants trouvant dans chaque situation nouvelle une raison nouvelle de renoncer aux primaires. Pourtant, les socialistes devraient comprendre que cette procédure constitue pour eux une ressource précieuse.

  • 1 juin 2011

    Où en est la politique monétaire américaine ?

    Où en est la politique monétaire américaine ?

    Le Réserve fédérale arrive au terme de sa politique de Quantitative Easing 2 (QE2) qui a consisté à acquérir pour 600 milliards de dollars de dette du Trésor depuis octobre. Cette politique représente le dernier épisode en date des mesures exceptionnelles prises par la banque centrale américaine depuis le début de la crise, lesquelles ont fait passer son bilan de 900 à 2800 milliards de dollars. De nombreux analystes estiment que la bonne performance des marchés financiers depuis l’automne 2010 reflète en grande partie la politique de QE2, et craignent que la fin annoncée de ces achats ne conduise à un coup d’arrêt sur les marchés.

  • 31 mai 2011

    La démondialisation ou la dégénérescence de l’altermondialisme

    La démondialisation ou la dégénérescence de l’altermondialisme

    Un concept semble être actuellement à la mode en France dans les rangs de ceux qui critiquent la mondialisation. Ce n’est plus l’altermondialisme, mais bien la démondialisation. Il n’y a pas qu’un glissement sémantique entre les deux termes. Le concept de démondialisation fait en effet sauter un certain nombre de tabous que les altermondialistes s’étaient jusqu’à présent bien gardés de franchir. On peut même estimer que la démondialisation constitue une dégénérescence du projet altermondialiste.

  • 29 mai 2011

    L’équation nucléaire européenne

    L’équation nucléaire européenne

    La décision de l’Allemagne et de la Suisse de sortir du nucléaire et celle de l’Italie de renvoyer sine die ses projets de relance auront cinq effets sur l’économie électrique européenne. 1/ La France devient le hub nucléaire de l’Europe et un exportateur majeur. 2/ À l’inverse, les pays sortant du nucléaire et qui misent sur les énergies renouvelables vont accroître leurs importations d’énergie nucléaire ne serait-ce que pour sécuriser les sources intermittentes de production d’énergie (éoliennes, solaire). 3/ L’Europe renonce à tout projet d’indépendance énergétique, sa dépendance notamment au gaz russe et au charbon vont se renforcer. 4/ Le prix de l’énergie va partout s’élever pour les consommateurs finaux. 5/ Les investissements dans les réseaux transfrontaliers de transport d’électricité vont devoir être sensiblement accrus. Est-il besoin d’ajouter que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre seront beaucoup plus difficiles à atteindre ? Voyons comment le drame nucléaire japonais rend probables les évolutions annoncées ici.

  • 27 mai 2011

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Grèce : dernière ligne droite avant le rééchelonnement ?

    Rien ne va plus dans la zone euro. La Grèce est sur la sellette un an après avoir sauvée par le programme concocté par le FMI et la Commission européenne. L’Espagne tangue et l’Italie a été placée sous surveillance par Standard and Poor’s. Les députés de la CDU sont en rébellion contre Angela Merkel, qui subit défaite électorale après défaite électorale. Son ministre des Finances, qui avait secoué les marchés financiers en évoquant publiquement un rééchelonnement de la dette grecque, vient de changer d’avis. Jean-Claude Trichet rabroue Jean-Claude Juncker qui envisageait de « re-profiler » cette dette grecque et menace de ne plus alimenter les banques grecques. Une responsable de ce pays indique que, dans ce cas, il faudrait quitter la zone euro. Voici, en gros, l’état des lieux qui résulte de la remarquable solidarité européenne promise par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il y a de quoi se poser des questions.

  • 25 mai 2011

    Les Brics existent-ils ?

    Les Brics existent-ils ?

    « L’apparition des Brics constitue une vraie révolution dans l’équilibre mondial qui devient plus multipolaire et plus démocratique », écrivait récemment Celso Amorim, l’ancien ministre des Affaires étrangères de Lula. L’acronyme « Brics », rappelons-le, désigne le groupe des pays émergents constitué par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et plus récemment l’Afrique du Sud. Pourtant la difficulté de ces pays à se mettre d’accord sur une candidature commune au FMI face à madame Lagarde montre que cette unité est loin d’être acquise.

  • 16 mai 2011

    Après DSK

    Après DSK

    Quelles que soient les suites judiciaires de l’inculpation pour agression sexuelle de Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis, il fait peu de doutes que cette triste affaire, à tous les sens du terme, mettra un terme à sa carrière politique. Il s’agit, sans même envisager ici la portée internationale de cet événement, d’un véritable tsunami politique dans la vie politique française. Elle entraîne une complète redistribution des cartes dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.

  • 13 mai 2011

    Comment le droit européen gagne du terrain

    Comment le droit européen gagne du terrain

    Le droit européen gagne chaque jour du terrain sur le droit national, même si les États résistent à sa transposition comme le montre l’exemple de la directive 2008/115/CE, dite « directive retour ». Celle-ci vise à harmoniser a minima les conditions de renvoi des étrangers en situation irrégulière dans l’Union européenne. Très critiquée par les associations qui ont parlé de « directive de la honte », cette directive ne peut passer pour particulièrement libérale et elle laisse une grande marge d’appréciation aux gouvernements pour la traduire dans le droit national. On aurait donc pu s’attendre à ce que ce texte, épousant les choix politiques du moment, s’intègre sans difficulté dans l’arsenal répressif français.

  • 10 mai 2011

    OMC : Obama veut-il un accord ?

    OMC : Obama veut-il un accord ?

    L’Administration Obama s’apprête à se laisser mettre dans une position intenable sur la question du commerce international. Le 29 avril 2011 a eu lieu une réunion du comité de pilotage du Cycle de Doha, qui confirme ce qu’on pouvait pressentir. Obama estime qu’il ne peut gagner la bataille politique interne contre les protectionnistes américains sans l’appui des exportateurs. Or leur soutien exigerait des concessions plus importantes de part de la Chine, de l’Inde et du Brésil. Comme les grands émergents refusent d’aller plus loin en matière de réductions tarifaires, les négociations sont dans l’impasse. Tout indique que les États-Unis font pression pour une suspension du Cycle. L’Administration Obama semble vouloir éviter d’avoir à trouver un compromis avant 2012. Mais cette stratégie ne considère pas toutes les données du problème.

  • 5 mai 2011

    L’Asie centrale et les révolutions arabes

    L’Asie centrale et les révolutions arabes

    Vite comparés aux révolutions est-européennes de 1989, les événements du monde arabe ont suscité l’espoir d’une contagion démocratique aux autres régions du monde. Les républiques post-soviétiques d’Asie centrale – Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan – viennent immédiatement à l’esprit. Qu’en est-il véritablement ?

  • 4 mai 2011

    Ukraine: un accord de libre-échange, mais avec qui ?

    Ukraine: un accord de libre-échange, mais avec qui ?

    Depuis plusieurs années, l’Ukraine a semblé se diriger vers la conclusion d’un accord de libre-échange approfondi avec l’Union européenne. Les autorités ukrainiennes devaient lentement mais sûrement adopter l’acquis communautaire afin de pouvoir espérer profiter des potentialités offertes par la proximité du plus grand marché intérieur au monde. Or, la proposition concrète faite par Vladimir Poutine de rejoindre l’Union douanière avec la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan paraît être une tentative de contester ce bel ordonnancement.

  • 2 mai 2011

    De Suez à Benghazi

    De Suez à Benghazi

    En 1956, la France et la Grande-Bretagne prises par un souci d’orgueil colonial cherchèrent à renverser le colonel Nasser qui venait de nationaliser le canal de Suez. Aujourd’hui, dans un contexte politique radicalement différent, ces deux pays se retrouvent en pointe pour mettre fin au régime de terreur du colonel Kadhafi. Il n’y a dans ces retrouvailles aucun hasard. Le cycle historique ouvert à Suez en 1956 s’est refermé à Benghazi en 2011. Pourquoi ?