• 16 juillet 2012

    PSA: l’Etat ne peut pas tout

    PSA: l’Etat ne peut pas tout

    La fermeture programmée d’Aulnay, une fois annoncée, nourrit, comme il fallait le prévoir, une rhétorique de la guerre sociale, de la stigmatisation patronale et un appel à l’Etat protecteur. Avec un bel ensemble la majorité veut faire rendre gorge aux croqueurs de dividendes et les contraindre à rembourser les aides passées, l’opposition dénonce les surcoûts salariaux que la TVA sociale allait corriger, et les syndicats par la bouche d’un délégué CGT proclament : « On est une bombe sociale, une bombe politique et on va l’utiliser ! » Un moment on avait caressé l’espoir d’un nouveau mode de résolution des conflits, d’une appréhension réaliste par les pouvoirs publics de la crise industrielle. Faudrait-il déjà y renoncer ?

  • 20 juin 2012

    Hollande : comment gérer l’après Merkozy ?

    Hollande : comment gérer l’après Merkozy ?

    Avant même son élection, François Hollande a changé les termes du débat sur la crise de la zone euro. En remettant en cause les politiques d’austérité prônées par Merkozy, il tirait les conclusions d’un échec qui devenait tous les jours plus évident. Les difficultés commencent maintenant, sur les questions internes bien sûr, mais aussi sur la question européenne. Parce que la crise s’aggrave jour après jour, Hollande n’a pas le loisir de choisir son tempo. Il doit maintenant articuler un contre-projet susceptible de remettre l’Europe dans le bon sens, enfin, après deux années catastrophiques.

  • 20 mai 2012

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    L’état de grâce n’aura pas lieu

    Toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur le berceau du futur président entre les deux tours de la présidentielle. Il avait été raillé pendant la campagne pour son insistance à vouloir renégocier le Pacte budgétaire et voilà que cette idée folle devenait respectable. Il avait appelé de ses vœux un agenda européen de croissance et voilà que le président de la Commission, celui de la BCE et nombre de dirigeants européens lui emboîtaient le pas. Il avait dénoncé une logique d’austérité qui n’apportait ni la confiance, ni même la réduction des déficits et voilà que le FMI et l’UE lui donnaient raison. Et pourtant cet état de grâce pré-présidentiel ne durera sans doute pas le temps de l’installation à l’Elysée.

  • 18 mai 2012

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Grèce : la catastrophe qui arrive…

    Une sortie de la Grèce de la zone euro n’a aucun sens, ni économique, ni politique. Et pourtant la probabilité qu’elle se produise s’accroît. Une telle catastrophe serait le résultat d’une suite insensée d’erreurs techniques par des dirigeants dépassés et incroyablement obnubilés par leurs intérêts étroits. Mais il n’est pas trop tard pour qu’ils se montrent à la hauteur d’un événement historique.

  • 16 mai 2012

    Il faut démocratiser la zone euro – mais comment?

    Il faut démocratiser la zone euro – mais comment?

    Ces derniers mois, un débat s’est développé sur l'échec des politiques d'assainissement budgétaire menées dans la zone euro, et l’alternative que pourrait représenter une politique de croissance. Mais les problèmes de la zone euro ne viennent pas seulement des politiques décidées par ses dirigeants. Ils proviennent également des processus de décision et de la politique – ou de son absence.

  • 23 avril 2012

    Bon courage, monsieur le futur président !

    Bon courage, monsieur le futur président !

    La campagne du premier tour n’a pas vraiment abordé les deux sujets les plus importants : la crise de la dette publique et le chômage. Sans aucun doute, il en ira de même pour la campagne du second tour. Mais François Hollande, dont la victoire semble assurée, va devoir méditer très précisément ce qu’il dit et, surtout ce qu’il va faire. Un petit tour des questions économiques critiques.

  • 16 avril 2012

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Électeurs : dormez bien, le réveil est pour bientôt !

    Les élections, qui risquent d’être marquées par une abstention record, devraient en réalité mobiliser. Le prochain gouvernement aura la lourde tâche de remettre nos finances publiques sur un sentier soutenable, ce qui demandera d’importants choix économiques et sociaux. Il devra faire face aussi au défi de réveiller et élever la croissance dans ce contexte budgétaire difficile. En outre, alors que la crise souveraine de la zone euro risque de perdurer, le prochain gouvernement devra aussi décider de l’évolution de la construction européenne et peut-être faire des pas décisifs en direction de plus d’intégration budgétaire.

  • 12 mars 2012

    Pourquoi les Suisses ne veulent pas plus de vacances

    Pourquoi les Suisses ne veulent pas plus de vacances

    Les citoyennes et citoyens helvétiques ont confirmé dimanche leur caractère assidu à la tâche en refusant nettement de s’octroyer des congés payés supplémentaires. Les Suisses étaient appelés à se prononcer sur une initiative (une loi proposée par un comité ayant réuni suffisamment de signatures dans la population) qui proposait de porter le nombre de semaines de vacances annuelles de quatre à six. Le verdict des urnes est net : deux tiers des Suisses ont rejeté cette proposition, et le verdict est le même dans la totalité des cantons, quoique moins marqué dans la partie francophone du pays.

  • 6 mars 2012

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les sept péchés économiques de Sarkozy

    Les économistes ont compris depuis longtemps que Nicolas Sarkozy ne sera pas réélu. Un sortant ne peut pas gagner quand le chômage est en train d’augmenter, c’est aussi simple que ça. Gordon Brown, Brian Cowen, José-Luis Zapatero, José Socrates l’ont découvert à leurs dépens. Il est stupéfiant que Sarkozy n’ait rien fait pour éviter ce piège entièrement prévisible. Ce n’est en fait que l’une des sept erreurs économiques majeures du quinquennat. Toutes révèlent une caractéristique du président sortant : sa conviction que le politique prime sur l’économique. Le volontarisme, érigé en règle de gouvernement, consiste à croire que tout problème économique a une solution purement politique. L’expérience, mille fois répétée, est que l’on ne viole pas impunément les principes économiques.

  • 9 février 2012

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Une révolution sans bonnet phrygien : la discipline budgétaire permanente

    Ceux qui aspirent à présider la France ne semblent pas avoir compris qu’ils vont devoir effectuer un virage historique à 180 degrés : l’ère des déficits budgétaires est terminée. Depuis 1974, bientôt quarante ans, aucun gouvernement n’a équilibré ses comptes. Le moyen d’échapper à la loi d’airain de la discipline budgétaire est de repousser les échéances en empruntant, mais le risque est, bien sûr, d’emprunter sans limite. C’est très joli de pester contre les agences de notation, de les qualifier d’anglo-saxonnes pour suggérer un complot ou une déviance psychiatrique. Mais la discipline budgétaire n’est pas une question de gauche ou de droite, et encore moins de volontarisme politique. Elle s’impose à tous et, un jour ou l’autre, il faut s’y mettre. Ce jour est arrivé, c’est le sens profond de la crise des dettes souveraines dans laquelle l’Europe se débat.

  • 2 février 2012

    Piratage : on rouvre le dossier

    Piratage : on rouvre le dossier

    Après maintes hésitations, François Hollande a tranché : s’il emporte la Présidentielle, il supprimera la loi Hadopi. Au profit de quoi ? « Une grande loi signant l’acte 2 de l’exception culturelle » réconciliant internautes et créateurs. Jusqu’ici tout va bien. S’agit-il du retour vers la mythique licence globale ? Non, répond Aurélie Filippetti, qui s’occupe de la culture dans son équipe de campagne. François Hollande n’envisage pas cette solution qui suppose la dépénalisation de tout téléchargement et de tout échange entre particuliers. En revanche, il préconise de renforcer la lutte contre la contrefaçon commerciale, de favoriser des offres légales, de doper le financement des contenus par tous les intervenants dans la filière numérique, notamment les FAI (Fournisseurs d’accès internet), et éventuellement Google. Il envisage d’y faire également participer les usagers.

  • 11 janvier 2012

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    TVA sociale ou dévaluation fiscale ?

    La « TVA sociale » est de nouveau d'actualité. Le principe est simple : il s’agit de transférer quelques points de cotisations sociales (employeurs et/ou employés) vers la TVA ; d’abaisser le coût du travail et de reporter la charge fiscale sur la consommation. Le but est triple : stimuler l’emploi par une baisse des charges sociales ; redresser le solde commercial en améliorant la compétitivité-prix de nos exportations (soumises à la TVA de nos partenaires) tout en taxant pleinement nos importations (soumises à notre TVA) ; améliorer l’efficacité de notre économie en nous appuyant davantage sur un impôt réputé peu distorsif.

  • 8 janvier 2012

    Le modèle allemand est mité

    Le modèle allemand est mité

    Des deux côtés du Rhin, il est admis que, en ce qui concerne la discipline budgétaire, l’Allemagne est vertueuse et la France frivole. Cette vision a le mérite de conforter les préjugés ethniques qui servent de mode de raisonnement, mais elle a l’inconvénient de ne pas correspondre à la réalité. Si l’on classe les 27 pays de l’Union Européenne en fonction de la taille de leur dette publique (en pourcentage du PIB), l’Allemagne occupe la 8e position, juste derrière la Grande-Bretagne et la France, mais ces trois pays arrivent dans un mouchoir de poche. Ils sont effectivement ex æquo en 6e position. Depuis quarante ans, les dettes publiques de la France et de l’Allemagne ont considérablement augmenté et ont presque toujours été pratiquement égales. Contrairement aux préjugés ethniques, les Allemands parlent beaucoup de leur vertu et les Français s’autoflagellent.

  • 5 décembre 2011

    Presse : le défi de l’information augmentée

    Presse : le défi de l’information augmentée

    Depuis plusieurs années, le sort de la presse quotidienne imprimée est en sursis. Tout se délite autour de ce fleuron des médias. A la fin du XIXe siècle, l’intellectuel Gabriel Tarde en encensait les vertus démocratiques, la désignait comme l’outil de l’émancipation individuelle et de la pacification des rapports humains. Aujourd’hui, elle semble appartenir à une époque révolue, et, pourtant, comme un malade que personne ne consent à voir disparaître, elle mobilise tous les soins des pouvoirs publics (rapport du Centre d’analyse stratégique, novembre 2011). Comment enrayer son déclin ? Comment lui injecter du sang neuf ?

  • 23 novembre 2011

    Un gouvernement technocratique peut-il être démocratique ?

    Un gouvernement technocratique peut-il être démocratique ?

    La démission de Georges Papandréou et Silvio Berlusconi, remplacés par des gouvernements techniques, a soulevé des questions sur le caractère démocratique de la technocratie. Ces questions se posent aussi lorsque nous ajoutons des pouvoirs accrus à la Commission européenne pour la surveillance des budgets nationaux des États membres, sans parler de ceux de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) quand il s’agit des Etats membres de la zone euro qui ont eu recours aux emprunts (Grèce) ou à la Facilité européenne de stabilité financière (FESF).

  • 17 novembre 2011

    Emploi : un miracle allemand ?

    Emploi : un miracle allemand ?

    Emploi et chômage sont en tête de l'agenda politique, alors que des manifestants se rassemblent dans les quartiers d’affaires de New York, de Londres et d’ailleurs. Le taux de chômage dans ces pays pourrait atteindre 10%. En Allemagne, toutefois, il reste inférieur à 7%. Certains y voient un miracle. Mais il existe des explications scientifiques, à vrai dire moins enthousiasmantes.

  • 14 novembre 2011

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Italie : faut-il brader les bijoux de famille ?

    Il circule ces jours-ci une idée fascinante : un programme de ventes massives d’actifs publics pour réduire la dette et améliorer la perception des marchés sur sa soutenabilité. Il n’est pas si facile de vendre les participations et les actifs immobiliers de l’État, mais le problème est surtout que les rendements sont trop faibles. Il serait préférable d’en confier la gestion à une société publique, sous la supervision de l’Union européenne, avec pour objectif de valoriser ces actifs et d’affecter les résultats à la réduction de la dette publique. La loi de stabilité proposée ces jours-ci, cependant, repose une fois de plus sur de l’ingénierie financière.

  • 8 novembre 2011

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Plan Fillon : triple A ou triple 0

    Le deuxième plan d’austérité est un contresens économique dramatique. Tout le monde à Paris semble convaincu que c’est le prix à payer pour éviter de perdre le AAA. C’est en fait le meilleur moyen d’y arriver. D’ailleurs les marchés n’ont pas réduit les primes de risques sur la dette française après l’annonce de ce plan.

  • 5 octobre 2011

    Innovation : la France peut mieux faire

    Innovation : la France peut mieux faire

    Tant du côté des investissements que de celui des résultats, le système d'innovation français est décevant. La part du PIB consacrée à la R&D stagne à environ 2% (dont une large part pour la défense et le spatial), les dépenses d'éducation diminuent. Dans le domaine de l’innovation, la France fait partie des suiveurs, selon le European Innovation Scoreboard qui lui attribue le 11e rang. Des changements radicaux dans les politiques suivies, y compris la création de pôles régionaux, et un crédit d'impôt généreux, n’y ont rien changé. Pourquoi ?

  • 1 octobre 2011

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La BCE doit garantir les dettes publiques

    La crise des dettes publiques s’aggrave et va continuer de s’aggraver tant que les autorités ne feront pas leur devoir. En l’occurrence, la responsabilité revient maintenant à la BCE qui seule a les moyens d’agir. Toutes les autres idées qui fleurissent un peu partout sont vouées à l’échec parce qu’elles ne prennent pas en compte les ordres de grandeur faramineux qui sont désormais en jeu. Mais, pour arrêter la crise, la BCE doit changer de registre : au lieu de réagir aux événements en courant derrière les marchés, elle doit à présent les devancer en offrant une garantie partielle des dettes publiques de la zone euro.