• 19 mai 2006

    L'Europe sert-elle encore à quelque chose ?

    Un an après le référendum et quarante-neuf ans après le traité de Rome, une question jusque-là peu débattue hante désormais le débat européen : l'Union sert-elle encore à quelque chose ?

  • 17 mai 2006

    Europe : comment lutter contre la désintégration ?

    Du lancement du Marché unique en 1992 à l'introduction de l'euro puis à l'élargissement de mai 2004, l'intégration européenne s'est déroulée à une allure vertigineuse. Des chocs comme la crise monétaire du début des années 1990 ne l'ont pas arrêtée, incitant au contraire à passer à l’étape suivante. Jusqu'au 29 mai 2005, cela renforça la confiance de ceux qui, en concevant le Marché unique dans les années 1980, ne pouvaient pas imaginer l'effondrement prochain du Rideau de fer et voyaient la monnaie unique comme un horizon lointain, théoriquement inéluctable mais pratiquement difficile à atteindre. Beaucoup de rêves étaient devenus réalité et il n'y avait aucun Plan B, quand les Français et les Néerlandais ont rejeté le Traité établissant une Constitution pour l'Europe.

  • 15 mai 2006

    Constitution Européenne : une vie après la mort ?

    Les gouvernements français et néerlandais n'ont aucun plan pour revenir sur les résultats des référendums, et l'Union Européenne ne peut donc mettre en oeuvre la Constitution. Celle-ci pourrait certes être renégociée, mais un nouveau texte n'agréerait probablement pas aux Etats-membres qui soutiennent vigoureusement le Traité actuel. Et ce pour une simple raison : les préférences des 10 (ou 12) nouveaux membres sont généralement moins fédéralistes, moins tournées vers l'Europe sociale et plus favorables au marché que celles des 15. Un texte renégocié n'ira pas donc pas dans le sens des anciens Etats-membres qui soutiennent aujourd'hui la Constitution. Personne ne sacrifiera donc son capital politique pour imposer une renégociation. En bref, le Traité Constitutionnel est mort.

  • 15 mai 2006

    Sécurité énergétique : l'enjeu latino-américain

    Nous assistons aujourd’hui à une évolution dans l’équilibre des pouvoirs entre pays producteurs et pays consommateurs, mais aussi entre gouvernements et compagnies pétrolières. L'entrée de grands acteurs émergents dans les marchés mondiaux de pétrole intensifie d’autant plus la compétition que certains d’entre eux tentent de mettre leurs réserves sous clé. Les prises de contrôle par les Etats vont croissant, et les conditions d'accès aux ressources se resserrent. Les compagnies et les institutions internationales n’ont pas donné de réponse satisfaisante à cette situation, et certains acteurs ont fait preuve de maladresse, voire d’arrogance. Il serait plus sage et plus constructif d’explorer de nouveaux modes de partenariat permettant d’accompagner l’évolution d’un type de relation aujourd’hui en fin de cycle.

  • 12 mai 2006

    La lutte contre les discriminations a aussi des avantages économiques

    Alors que l'Assemblée nationale planche sur un projet de loi relatif à la délinquance, la publication coup sur coup de plusieurs études économiques montre qu'une course de vitesse est engagée entre un traitement économique des causes profondes de la crise de nos banlieues et un réflexe sécuritaire qui pourrait bien aggraver le cercle vicieux de la stigmatisation et de la non-valorisation de l'atout numéro un de notre nation : le capital humain. --> Une enquête en cours sur la jeunesse scolarisée dans l'académie de Créteil questionne la valorisation actuelle de ce capital humain en Ile-de-France. Les fortes discriminations sur le marché du travail tout comme les déséquilibres profonds du marché éducatif impactent négativement la demande d'éducation des jeunes de banlieue, ce qui met en danger notre potentiel de croissance.

  • 9 mai 2006

    Italie : ce qui attend Prodi

    Comme tous autres pays européens, l’Italie est confrontée à la mondialisation et au vieillissement de sa population. Sauf que sur ces deux plans sa situation est particulièrement délicate. Sa spécialisation commerciale quelque peu obsolète la rend particulièrement vulnérable à la concurrence des pays émergents et aucun autre pays ne va autant vieillir durant la première moitié de ce siècle. Pour faire bonne mesure, l’économie italienne est plombée par une dette publique qui représente 106% de son PIB. Tout ceci va se traduire inéluctablement par d’importants transferts de revenus. En fait, le processus est déjà en route, et les tensions sociales qui s’accumulent vont s’exacerber dans les années à venir. Face à un tableau si peu réjouissant, que va pouvoir faire le nouveau gouvernement italien ?

  • 7 mai 2006

    Iran : ce que peut encore faire l'Europe

    Depuis la rupture par Téhéran des accords nucléaires euro-iraniens en août 2005, la République islamique progresse rapidement dans ce qui ressemble dorénavant à un « crash programme » de maîtrise du cycle du combustible, pouvant déboucher sur des applications militaires. Le démarrage d'une première « cascade » de 164 centrifugeuses en mars a débouché dès la fin avril sur un enrichissement de 4,6 % d’uranium 235, soit la limite supérieure des applications électronucléaires. Avec l'intention proclamée de l'Iran d’aligner plusieurs milliers de centrifugeuses au tournant de 2006-2007 et l'annonce de la disponibilité de centrifugeuses dites P-2 (quatre fois plus productives que l'actuel modèle), l'Iran pourrait disposer de quoi fabriquer plusieurs armes nucléaires avant même la fin du mandat du président Bush en janvier 2009.

  • 7 mai 2006

    L'Iran manipule-t-il le monde chiite ?

    La nomination de Jawad al-Maliki au poste de Premier ministre du gouvernement irakien a relancé le débat sur les liens entre l'Iran et les nouveaux dirigeants de l'Irak. Ces derniers sont en effet pour beaucoup membres de partis islamistes chiites longtemps patronnés (Daawa), voire directement créés (ASRII, l'Assemblée suprême pour la révolution islamique en Irak) par la République islamique d'Iran. Malgré sa réputation de « dur », Jawad al-Maliki satisfait – dit-on – les Américains, les Kurdes et les sunnites parce qu'il appartient à une branche de Daawa qui a pris ses distances avec le régime iranien dès le début des années 1980. C'est ce qui explique qu'il ait passé la majeure partie de ses années d'exil en Syrie. Il faut le noter cependant, son prédécesseur Ibrahim al-Jaafari était également issu de cette branche. Dès lors, rien ne permet de d'affirmer que le prochain gouvernement irakien sera moins sensible aux instrumentalisations iraniennes que le précédent.

  • 6 mai 2006

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    Diplômés du monde entier : rejoignez-nous !

    La nouvelle loi allemande sur l’immigration a été conçue en partie pour attirer des immigrants très qualifiés. Pourtant, en 2005, moins d’un millier d’entre eux sont venus en Allemagne. La France débat actuellement d’une loi qui prévoit elle aussi de favoriser une immigration très qualifiée. Mais ses dispositions sur « les compétences et les talents » ne semblent pas plus audacieuses. Il est pourtant temps de dire aux jeunes diplômés du monde entier : bienvenue en Europe.

  • 3 mai 2006

    Mais pourquoi 40% de la population en âge de travailler n'a pas d'emploi ?

    En France, près de 40% de la population en âge de travailler n’a pas d’emploi, et près d’un quart des 15-64 ans dépend pour vivre de prestations d’assistance sociale ou d’assurance chômage. En cela notre pays se situe dans la moyenne haute du taux de dépendance en Europe, avec un chiffre supérieur à celui de la Suède et comparable à celui du Danemark, pays pourtant considérés comme disposant des systèmes sociaux parmi les plus protecteurs.

  • 2 mai 2006

    Les quatre CGT

    Les quatre CGT

    Bernard Thibault a gagné : son document d'orientation a été adopté par le congrès de la CGT avec un score de 80%. La centrale de Montreuil poursuit ainsi sa mue, une mue engagée depuis plusieurs années dans la fureur et le bruit. Deux cruels désaveux ont provisoirement fragilisé la direction du syndicat en 2005 : lors de la campagne du référendum européen, la CGT s'était clairement prononcée pour le non, alors que Bernard Thibault avait proposé que le syndicat reste neutre ; lors du conflit de la SNCM, les marins avaient critiqué ses tentatives de négociation avec le gouvernement. Mais l'ambiance n’est plus la même, quelques jours après le recul du Premier ministre sur le CPE, perçu comme une victoire syndicale.

  • 2 mai 2006

    Pourquoi les Français se méfient-ils du lobbying ?

    Le 3 mai, le commissaire européen Siim Kallas mettra de la chair sur l' « initiative transparence » qu'il a lancée il y a un an. Au menu du Livre vert qu'il rendra public : la publicité des travaux de la Commission européenne et l'encadrement des activités des lobbyistes. Cela devrait fournir l'occasion à certains en France, comme ce fut le cas pendant la campagne du référendum sur le traité constitutionnel, de stigmatiser le lobbying européen comme un signe supplémentaire du « libéralisme » de Bruxelles, de son asservissement aux lois de l'économie mondialisée. Mais au lieu de s'effrayer de la prolifération des lobbies au niveau européen, ne ferions-nous pas mieux de nous pencher sur ce que nos propres pratiques d'influence ont de pervers ?

  • 29 avril 2006

    Le second tour de la directive Bolkestein a commencé

    La Commission doit adopter ce 26 avril 2006 une communication sur "les services sociaux d'intérêt général dans l'Union européenne". Le lien avec la directive "services" peut a priori ne pas apparaître évident. Pourtant, la question de son champ d'application est tout aussi sensible, voire davantage crucial pour l'avenir des services publics en général.

  • 28 avril 2006

    Pourquoi l'Italie n'abandonnera pas l’euro

    Pourquoi l'Italie n'abandonnera pas l’euro

    L'Italie est-elle condamnée à sortir de l'euro ? Deux scénarios semblent possibles : soit un gouvernement italien décide unilatéralement d'abandonner l'euro, soit les marchés forcent l'Italie à sortir de la monnaie unique. La probabilité de voir se réaliser l’un de ces scénarios est très, très faible, aussi bien à moyen qu'à long terme.

  • 27 avril 2006

    Les dépossédés : comment on prive les générations futures de leurs revenus

    Depuis le début des années 1990, l'économie britannique a fait mieux que celles de la France, de l'Allemagne et de l'Italie. Entre 1991 et 2005, le produit intérieur brut par personne à parité de pouvoir d'achat a augmenté de 33% au Royaume-Uni, considérablement plus vite qu'en France (20%), en Italie (17%) et en Allemagne (16%). Selon les derniers pronostics, on ne s'attend pas à ce que la situation change en 2006. C'est un renversement remarquable par rapport à la période 1950-73, quand les trois plus puissantes économies continentales faisaient systématiquement mieux que le Royaume-Uni. Ce renversement est particulièrement douloureux pour les jeunes générations.

  • 25 avril 2006

    Le réformisme est une idée neuve en France

    L'affaire du CPE a montré à quel point le réformisme se portait mal en France. Investies de la souveraineté populaire, nos élites oscillent parfois entre l'immobilisme consensuel et le volontarisme étatique aux accents bonapartistes. Pourquoi ?

  • 25 avril 2006

    Expérimenter pour mieux réformer

    L'affaire est donc entendue, ou presque : réformer les règles qui encadrent le fonctionnement du marché du travail en France serait difficile, voire impossible.

  • 25 avril 2006

    Oui à l'expérimentation, mais pas dans n'importe quelles conditions

    Les expérimentations peuvent fournir des renseignements très utiles aux décideurs. Quand elles sont bien conçues, elles sont aux prises avec le difficile problème de la sélection, que doivent affronter toutes les évaluations empiriques. Ce problème survient quand nous ne pouvons pas observer tous les facteurs qui déterminent la participation à un programme particulier. Il faut alors se demander pourquoi cet ensemble particulier d'individus a participé au programme. Était-ce parce que les participants en tiraient un profit particulier ? Ou parce que le marché du travail leur offrait peu d'opportunités ? Les expériences résolvent partiellement ce problème en n'autorisant l'accès à un programme qu'à des individus qui l'ont souhaité. Après quoi, nous pouvons observer à qui il a vraiment bénéficié.

  • 25 avril 2006

    Oui à l'expérimentation, mais pas dans n'importe quelles conditions

    Les expérimentations peuvent fournir des renseignements très utiles aux décideurs. Quand elles sont bien conçues, elles sont aux prises avec le difficile problème de la sélection, que doivent affronter toutes les évaluations empiriques. Ce problème survient quand nous ne pouvons pas observer tous les facteurs qui déterminent la participation à un programme particulier. Il faut alors se demander pourquoi cet ensemble particulier d'individus a participé au programme. Était-ce parce que les participants en tiraient un profit particulier ? Ou parce que le marché du travail leur offrait peu d'opportunités ? Les expériences résolvent partiellement ce problème en n'autorisant l'accès à un programme qu'à des individus qui l'ont souhaité. Après quoi, nous pouvons observer à qui il a vraiment bénéficié.

  • 22 avril 2006

    L'incroyable M. Lassalle

    Le groupe japonais Toyo Aluminium est revenu le vendredi 14 avril sur sa volonté d'extension de son usine Toyal hors de la circonscription du député UDF des Pyrénées Atlantiques, Jean Lassalle, qui met ainsi fin à 31 jours de grève de la faim. Ce fait divers, repris par la plupart des médias, mais surtout mis en avant par le gouvernement et les décideurs publics locaux, est révélateur de la confusion qui règne en France sur les mutations économiques en cours.