• 12 mai 2011

    Les BRICs font aussi du cinéma

    Les BRICs font aussi du cinéma

    Cinéma et puissance ont-ils partie liée ? Les pays émergents qui aspirent à rayonner dans le concert des nations cherchent-ils à développer leur cinéma ? Une exploration des politiques des BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine) révèle une spirale vertueuse : développement économique, émergence d’une classe moyenne et effort pour financer des industries de l’image vont de pair. Cette dynamique diffère toutefois d’un pays à l’autre.

  • 2 mai 2011

    De Suez à Benghazi

    De Suez à Benghazi

    En 1956, la France et la Grande-Bretagne prises par un souci d’orgueil colonial cherchèrent à renverser le colonel Nasser qui venait de nationaliser le canal de Suez. Aujourd’hui, dans un contexte politique radicalement différent, ces deux pays se retrouvent en pointe pour mettre fin au régime de terreur du colonel Kadhafi. Il n’y a dans ces retrouvailles aucun hasard. Le cycle historique ouvert à Suez en 1956 s’est refermé à Benghazi en 2011. Pourquoi ?

  • 27 avril 2011

    Commerce et environnement : que faire ?

    Commerce et environnement : que faire ?

    L’adoption du programme 2012 du Parti socialiste a remis au goût du jour la question d’un nouveau protectionnisme européen : l’Europe devrait se doter de mesures pour éviter que ses entreprises soient pénalisées par des importations plus compétitives du simple fait qu’elles ne respectent pas les normes environnementales européennes. Si le diagnostic est simple, la mécanique juridique permettant d’atteindre cet objectif est moins évidente.

  • 31 mars 2011

    Le précédent libyen

    Le précédent libyen

    Lorsque nous considérons l’intervention libyenne à l’aune de ses précédents historiques, allons-nous penser que c’est un nouveau Rwanda, une nouvelle Somalie, ou encore autre chose ? Le Rwanda évoque la honte de l’inaction, la Somalie rappelle les coûts d’une action mal exécutée, et «autre chose» pourrait renvoyer à la promesse de faire enfin ce qui convient.

  • 27 mars 2011

    La Libye et le provincialisme allemand

    La Libye et le provincialisme allemand

    L’abstention du gouvernement allemand lors du vote de la résolution 1973 sur la mise en place d’une zone exclusion aérienne en Libye a été une profonde déception pour tous ceux qui croient à la nécessité d’une politique étrangère de l’Union européenne.

  • 22 février 2011

    G20 : la Chine acteur pivot

    G20 : la Chine acteur pivot

    Le G20 a du mal à s’affirmer comme instance politique capable de résoudre énergiquement les risques systémiques, notamment financiers, et déçoit donc ceux qui en espéraient le plus. En même temps, force est de constater que le G20 ministériel de samedi dernier à Paris a réussi là où Séoul avait échoué : l’élaboration d’indicateurs communs pour le suivi des déséquilibres économiques internationaux, notamment en séparant les composantes du compte courant et en évitant le suivi direct des réserves de change. Cette petite victoire est essentielle. Elle désamorce la tension sino-américaine autour du renminbi et permet d’ouvrir le jeu aux autres sujets essentiels du G20 en 2011 : gestion des risques systémiques financiers et agricoles, revue du système monétaire international, et normes sur les contrôles de capitaux. Cette situation met la Chine en situation de pivot, alors même que les Chinois sont des acteurs totalement nouveaux sur la scène de l’économie mondiale et qu’ils n’appartenaient pas au G8.

  • 17 février 2011

    France 24 : un soft power à la française ?

    France 24 : un soft power à la française ?

    Les crises tunisienne et égyptienne ont montré les limites de l’appareil diplomatique de la France. Elles ont montré aussi la force de son appareil audiovisuel extérieur, notamment la chaîne France 24. Des milliers de témoignages ont afflué de Tunisie au cours du mois de janvier pour souligner le rôle joué par France 24 dans l’amplification du mouvement qui a abouti au départ du président Ben Ali. Les révolutions tunisienne et égyptienne sont en train de confirmer le rôle crucial des chaînes d’information internationales satellitaires, véritables instruments de soft power dans la mondialisation de l’information et des luttes d’influence. La vague de contestation dans le monde arabe pourrait jouer pour ces chaînes le rôle qu’avait joué la Guerre du Golfe pour CNN au début des années 1990. Les grands bénéficiaires en Tunisie et en Egypte ont été Al-Jazeera et Al-Arabiya. Mais juste derrière, France 24 commence à s’imposer notamment en arabe et en français.

  • 16 février 2011

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Guerre des monnaies : petits et gros mensonges

    Le taux de change chinois suscite toutes sortes de vaticinations, y compris chez des économistes fort respectables. Les détracteurs de la Chine, qui du haut de leur modeste taux de croissance donnent des leçons à ceux qui ont accompli le plus grand miracle économique ayant jamais eu lieu sans appropriation de terres ou de main-d’œuvre étrangères, aiment évoquer les déséquilibres de compte courant. Une meilleure mesure de la compétitivité serait la balance commerciale, car il y a dans le compte courant des flux spéculatifs qui contournent les restrictions de change, et qui ont explosé depuis que les détracteurs de la Chine ont fait naître le mythe de la hausse inéluctable du renminbi. L’excédent commercial chinois annuel avec le reste du monde était de 184,5 milliards de dollars à la fin de 2010, soit 3,6% du PIB. Or plus de dix grandes économies ont un excédent commercial dépassant ce chiffre d’au moins un point. Une comparaison avec l’Allemagne est éclairante : ce pays pourtant pauvre en ressources naturelles présente le premier excédent commercial du monde : 205,4 milliards de dollars, soit 6,0% de son PIB.

  • 7 février 2011

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    « Révolution numérique » et révolutions politiques

    Interrompus le 28 janvier à la demande des autorités égyptiennes, les services d’Internet et de téléphonie mobile n’étaient rétablis que cinq jours plus tard, sous la pression des États-Unis et par crainte des conséquences de ce black out pour l’économie. Au même moment, en Chine, la censure bloquait, dans les moteurs de recherche, les mots-clefs permettant d’accéder à l’information sur les événements en cours en Tunisie et en Égypte, tandis que l’appareil de propagande était mobilisé pour stigmatiser les scènes de chaos. Des régimes autoritaires ne pouvaient mieux illustrer leur inquiétude face à des technologies de la communication capables de véhiculer une information instantanée, des mots d’ordre, des appels à manifester, échappant largement au contrôle étatique.

  • 2 février 2011

    Énergie : le retour de Nabucco

    Énergie : le retour de Nabucco

    Depuis son lancement en 2002, le projet de gazoduc Nabucco a eu plusieurs vies. À de nombreuses reprises il a été donné comme mort mais il a finalement su renaître de ses cendres. Même lorsqu’il devint projet prioritaire européen, Nabucco avança peu et recula beaucoup, suscitant les moqueries à peine masquées de Vladimir Poutine, alors président de la Russie et principal promoteur de South Stream, le projet concurrent. Ce schéma dépeint bien la situation de Nabucco avant la crise. Cette dernière a apporté un bol d’air nouveau pour le projet européen qui a su l’utiliser à bon escient. Les derniers développements en Azerbaïdjan et au Turkménistan le montrent bien, car Nabucco est en train de résoudre son principal problème, le manque de sources d’approvisionnement.

  • 18 janvier 2011

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Faut-il contrer la faiblesse du dollar ?

    Plusieurs pays sont confrontés à une appréciation substantielle de leur monnaie par rapport au dollar, voire à l’euro. Cela concerne d’abord les pays émergents, par exemple le Brésil dont les exportateurs souffrent de la forte montée du real par rapport au billet vert. Si d’autres pays comme la Chine connaissent une appréciation moindre, cela n’est dû qu’à leur intervention sur le marché des changes via des achats massifs de titres en dollar, avec à la clef des pressions inflationnistes. Les pays émergents ne sont pas les seuls dans cette situation. La Suisse connaît par exemple une forte appréciation du franc par rapport à l’euro, laquelle met à mal les exportateurs helvétiques.

  • 9 janvier 2011

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Le dollar n’est pas près de perdre sa place

    Si la crise de l’euro a un côté positif, c’est qu’elle a détourné l’attention des risques pour le dollar. Il n’y a pas si longtemps, les observateurs unanimes prédisaient la fin imminente de son « privilège exorbitant » de principale monnaie internationale. Il y eut d’abord la crise financière, née aux Etats-Unis. Puis il y a eu la deuxième vague d’assouplissement quantitatif, qui semblait destinée à faire baisser le dollar sur les marchés des changes. Tout cela semblait rendre inévitable la perte de la prééminence du dollar.

  • 17 décembre 2010

    Cancún : six avancées et cinq lacunes

    Cancún : six avancées et cinq lacunes

    Le sommet de Cancún qui s'est achevé le 13 décembre a permis de refermer la parenthèse acrimonieuse du sommet de Copenhague de 2009. Mais dans deux ans, le protocole de Kyoto arrivera à échéance. Les accords approuvés à l’unanimité par les 193 pays participants au sommet permettent-ils d’aborder l’avenir avec espoir ?

  • 12 décembre 2010

    Déforestation : Cancún n’a pas tenu ses promesses

    Déforestation : Cancún n’a pas tenu ses promesses

    Le mécanisme REDD+ (Réduction des Émissions issues de la Déforestation et de la Dégradation) était l’un des rares domaines dans lequel des avancées étaient attendues à Cancún. Ceux qui attendaient des clarifications à l’architecture de la chose seront déçus. Une fois de plus, les décisions opérationnelles ont été repoussées à plus tard. Politiquement, on peut voir dans la mention des droits des populations autochtones et des communautés locales et dans l’absence de référence directe au marché du carbone, des points marqués par l’aile gauche, conduite par la Bolivie et soutenue par des ONG sociales et antilibérales, contre une aile droite emmenée par de pays comme l’Australie et les USA, appuyée par des ONG de stricte conservation des forêts.

  • 19 novembre 2010

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    L’échec annoncé de la Présidence française du G20

    La réforme des retraites engrangée et le nouveau gouvernement en place, Nicolas Sarkozy va pouvoir élargir son horizon et déployer son énergie proverbiale à réformer le monde. Ce ne sont pas les ambitions qui lui manquent. Il a l’intention de reconstruire le système financier mondial, de réaliser un monde multipolaire, et de remettre à leur place les spéculateurs, sans compter les incendies qu’il devra éteindre, en partenariat ou concurrence avec DSK, si la crise économique et financière qui couve se déclare à nouveau. Et pourtant, il va droit à l’échec, parce qu’il n’a pas pris le soin de comprendre comment fonctionne le système monétaire international ni même à quoi sert la finance.

  • 17 novembre 2010

    G20 : le mistigri est passé à la France

    G20 : le mistigri est passé à la France

    Après un an d’échanges intenses et un sommet d’étape à Toronto en juin 2010, les chefs d’État et de gouvernement du G20 devaient se retrouver à Séoul en novembre 2010 pour sceller une sorte de pacte d’équilibre fondé sur des engagements nationaux solidement identifiés et quantifiés. Or si des engagements ont effectivement été pris en matière de politiques nationales, leur formulation assez vague ne permet pas d’évaluer véritablement la contribution de chaque pays à la croissance mondiale ni à la réduction des déséquilibres dans les années à venir. Comment mieux faire ?

  • 10 novembre 2010

    Les enjeux politiques du G20

    Les enjeux politiques du G20

    Le G20 est né d’une idée canadienne lancée en 1999, qui n’avait guère attiré l’attention sur le moment. Il s’agissait de mettre en place un forum de consultations au niveau des ministres des Finances. À l’automne 2008, lorsque le président en exercice de l’UE, Nicolas Sarkozy, a voulu organiser un sommet mondial pour gérer la crise financière, le concept du G20 s’est imposé par défaut. Une discussion franco-canadienne au Sommet de la francophonie à Québec l’a alors remis en selle, et alors que George W. Bush et Nicolas Sarkozy discutaient d’un simple G8 élargi à la Chine, à l’Inde, et au Brésil, il s’est vite avéré que l’exclusion d’autres pays serait mal appréciée. Bush et Sarkozy ont donc choisi de lancer le premier grand sommet des chefs politiques du monde en novembre 2008 sous l’étiquette du G20.

  • 9 novembre 2010

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    G20 : le casse-tête des soldes extérieurs

    À l’approche du sommet de Séoul, le Secrétaire américain au Trésor Tim Geithner a récemment proposé que les pays du G20 « mettent en œuvre des politiques en accord avec la réduction des déséquilibres externes en-dessous d'un certain pourcentage du PIB » (il envisageait 4%). Les pays qui enregistrent des déficits persistants devraient stimuler l'épargne, et les pays en excédent persistant « stimuler les sources internes de croissance et soutenir la demande mondiale ». Le Fonds monétaire international serait chargé d'évaluer les efforts, de suivre les progrès en direction des objectifs fixés, et de vérifier la cohérence de l'ensemble.

  • 8 novembre 2010

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La politique étrangère d’Obama va-t-elle changer ?

    La très lourde défaite enregistrée par Barack Obama lors des élections de mi-mandat affectera-t-elle sa politique étrangère ? La droitisation de la politique interne condamne-t-elle le recentrage de la politique extérieure engagé par le président américain depuis son élection ? La réponse est nuancée.

  • 15 octobre 2010

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Sortie de crise : le travail n’est pas terminé

    Assurer une « reprise mondiale forte, équilibrée et durable», ainsi que le demandait le G20 à Pittsburgh, est un défi de taille pour les décideurs. Deux axes doivent être privilégiés : un rééquilibrage interne – en substituant aux dépenses publiques la demande du secteur privé – et un rééquilibrage externe – en s’attaquant aux déséquilibres mondiaux entre pays exportateurs et importateurs. Mais sur ces deux points nous allons trop lentement.