• 16 octobre 2007

    Le spectre improbable de 1995

    Le spectre improbable de 1995

    En 1995, le gouvernement Juppé s’inclinait devant la vigueur du mouvement de protestation sociale et renonçait à une partie de ses réformes, notamment celle des retraites du secteur public. Aujourd’hui, le vaste agenda de réforme sarkozien comprend également une réforme des régimes de retraite de certains employés du secteur public, et les syndicats ont appelé à une journée de grève « massive » le 18 octobre dans le transport public et les entreprises du secteur public. Va-t-on revivre 1995 ? En réalité, l’agenda des réformes n’est que partiellement comparable, certaines des mesures les plus contentieuses de l’époque ayant été écartées. Alors que 1995 concernait surtout le secteur public, l’agenda 2007 s’attaque à un champ plus vaste de personnes, et répartit les coûts et bénéfices. Les conditions économiques sont différentes, le contexte politique et l’opinion publique ont évolué… La mise en scène 2007 pourrait bien éviter un hoquet de l’histoire.

  • 15 octobre 2007

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Comment mieux gouverner la zone euro ?

    Le Conseil européen se réunit le 18 octobre à Lisbonne pour finaliser le projet de Traité simplifié. Mais une des questions qui se posent concerne la manière dont la zone euro doit être gouvernée, une zone prise entre les impératifs d’indépendance de la BCE et les impératifs politiques de l’Eurogroupe. C’est un sujet sur lequel la France s’est souvent distinguée mais sans jamais convaincre ses partenaires. Les idées, pourtant, ne manquent pas. En voici quelques-unes concernant la question de l’indépendance de la BCE. Un deuxième article présentera mercredi d’autres idées concernant le Pacte de stabilité et de croissance.

  • 4 octobre 2007

    CNE : les leçons du contentieux

    CNE : les leçons du contentieux

    Deux ans après la création du contrat nouvelles embauches, il est temps d'évaluer sa portée juridique. Quelle meilleure voie d'entrée pour procéder à cette évaluation que le contentieux, qui voit s'affronter prétentions et interprétations devant les juridictions du travail ?

  • 3 octobre 2007

    Une curiosité : le nouveau code du travail australien

    Une curiosité : le nouveau code du travail australien

    De l'autre côté de la planète, au pays des kangourous et des ornithorynques, une démocratie avancée s’est lancée il y a peu dans la politique la plus antisociale de l'histoire économique moderne. Le gouvernement de John Howard avait promulgué en 2005 les lois WorkChoices (WC), fédéralisant le droit du travail sans tenir compte des objections des Etats qui en étaient jusque-là responsables. Les nouvelles lois sont entrées en vigueur en mars 2006, quand la Cour suprême australienne a déclaré constitutionnelle cette centralisation du pouvoir.

  • 1 octobre 2007

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    Londres : les leçons d'une semaine agitée

    La troisième semaine de septembre 2007 restera dans les annales des crises financières : pour la première panique bancaire en Grande-Bretagne depuis plus d’un siècle ; pour l’expérience des limites des arrangements complexes en temps de crise ; et pour la défaite de la rigueur intellectuelle face au pragmatisme. Tout cela s’est passé en quelques jours. Voici les faits et les leçons qu’on peut en tirer.

  • 22 septembre 2007

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    Pourquoi la BCE ne bouge pas ?

    La banque centrale américaine a amorcé la décrue des taux d'intérêt, avec une baisse d'une ampleur (un demi pour cent) qui a un peu surpris. Est-ce un signal que vont suivre les autres banques centrales, dont la BCE ? C'est peu probable, à ce stade.

  • 21 septembre 2007

    NIMBY frappe la France…

    NIMBY frappe la France…

    Cet été, alors que se préparait le Grenelle de l’environnement, le débat sur le développement de l’énergie éolienne s’est enflammé. Dans le cadre des engagements internationaux pour la réduction des émissions et des objectifs européens en matière d’énergies renouvelables, le plan de Programmation pluriannuelle des investissements électriques prévoit l’installation de 12,5 GWe de puissance éolienne en 2010, soit environ 6 000 éoliennes de taille moyenne. C’est une révolution à prévoir dans les paysages, et même si les objectifs ne seront pas tenus à temps, elle est en cours et soulève déjà une opposition forte. Le syndrome NIMBY (Not In My BackYard – pas dans mon jardin) frappe donc en France pour l’énergie éolienne, alors qu’il a – cas unique en Europe – finalement épargné le nucléaire.

  • 17 septembre 2007

    Faut-il pénaliser les importations « sales » ?

    Le commerce contribue au réchauffement de la planète, cela ne fait aucun doute. Mais c’est aussi l’une des clés d’une action visant à interrompre ce réchauffement. Un des principaux obstacles à l’adoption d’une législation sur le climat par les Etats-Unis tient à leur souci de compétitivité, sur la base de ce raisonnement : pourquoi les entreprises américaines devraient-elles réduire leurs émissions de carbone si leurs concurrentes chinoises, indiennes et brésiliennes peuvent continuer à émettre sans contrainte, même dans le cadre du Protocole de Kyoto ? On entend la même chose en Europe, avec cette fois les Etats-Unis dans le rôle de l’accusé principal. Comment résoudre ce problème d'action collective ?

  • 13 septembre 2007

    2040

    2040

    À quoi ressemblera le monde dans trente ans ? Le prix Nobel Robert Fogel, connu pour ses travaux sur l'histoire économique, s'est essayé à l'exercice. Il construit son raisonnement en croisant deux lignes d'évolution : la croissance démographique et la croissance économique. Conjuguant extrapolation statistique et prise en compte de quelques facteurs spécifiques (conditions politiques, effort d'éducation), ses résultats méritent le détour, ne serait-ce que par les éléments objectifs sur lesquels ils s'appuient.

  • 6 septembre 2007

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    Un ralentissement est inévitable, profitons-en

    M. Juncker comme M. Barroso ont raison de souligner la bonne tenue de nos fondamentaux économiques. Ils sont moins crédibles lorsqu'ils assurent que la crise financière ne touchera pas l'économie réelle. Mieux vaut dire la vérité : avec la crise de liquidité qui a déréglé certains marchés financiers européens, dont l'origine est la montée des défauts de paiements dans le marché hypothécaire à risque américain (subprime), le risque macroéconomique a fortement augmenté, y compris en Europe.

  • 5 septembre 2007

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    GDF-Suez : Un problème chasse l’autre

    S’il fallait une preuve nouvelle de l’exception industrielle française, on la trouverait dans le dénouement provisoire de l’affaire GDF-Suez. La négociation a été menée personnellement par le Président de la république qui tel un PDG lançant une OPA amicale a traité avec le PDG de la proie, M. Mestrallet, et négocié directement avec les actionnaires de contrôle de Suez.

  • 30 août 2007

    Comment réussir la réforme du marché du travail

    Comment réussir la réforme du marché du travail

    Pourquoi faut-il profondément réformer le marché du travail en France ?                               · Un taux de chômage trop élevé, depuis trop longtemps pour qu'on puisse l'attribuer à de mauvaises politiques macroéconomiques. · Une durée du chômage trop longue, au-delà d'un an en moyenne. Quand la durée du chômage atteint un tel niveau, les chômeurs sont souvent marqués pour la vie. · Enfin, un marché du travail de plus en plus polarisé, où les jeunes commencent leur vie professionnelle en alternant pendant longtemps petits boulots et chômage, et où les travailleurs les plus âgés sont trop souvent en pré-retraite ou au chômage à long terme.

  • 11 juillet 2007

    Chômage : de l’efficacité des sanctions

    Chômage : de l’efficacité des sanctions

    Le bâton est-il toujours efficace pour inciter les chômeurs à retrouver le chemin de l’emploi ? Une étude allemande suggère de nuancer cette interprétation trop mécanique.

  • 2 juillet 2007

    Réformes, oui, choc fiscal, non !

    Réformes, oui, choc fiscal, non !

    Le programme économique sur lequel Nicolas Sarkozy a été brillamment élu ne cachait pas son drapeau : il est résolument réformiste et l’est en profondeur. L’objectif est de relever le potentiel de croissance de la France en lui faisant retrouver sa compétitivité perdue et en allant vers le plein emploi. Accessoirement, il n’est pas de meilleur remède pour rétablir l’équilibre de long terme des finances publiques. C’est une question d’actif-passif : en renforçant le potentiel de l’économie, les réformes augmentent l’actif public (le flux des revenus futurs) ; en nous faisant revenir au plein emploi et en réduisant le poids des dépenses publiques, elles diminuent le passif.

  • 26 juin 2007

    Changement climatique : des permis plutôt que des taxes

    A côté de l'industrie (29 % du total des émissions de gaz à effet de serre en France), soumise au système européen d'échange de quotas d’émissions de CO2 depuis 2005, les autres sources majeures d'émissions sont les transports (21 %, dont 94 % par la route) et le bâtiment résidentiel et tertiaire (20 %). Pour lutter contre le changement climatique dans ces deux secteurs on a avancé l'idée d'une taxe carbone pour inciter à la réduction de la consommation de combustible fossile de préférence au marché de permis d'émission. Et si la deuxième solution était préférable ?

  • 22 juin 2007

    Les folies des finances françaises

    Les folies des finances françaises

    A en croire la Commission européenne, la France devrait battre un nouveau record en 2007. Pour la première fois, elle sera le pays européen ayant le plus haut niveau de dépenses publiques. Les économistes de la Commission estiment qu'elles atteindront cette année 53,2 % du PIB. Ce sera plus que dans tous les autres pays de l’UE 27, y compris les trois pays nordiques : la Finlande (47,7 %), le Danemark (50,1 %) et la Suède (53,0 %). En revanche, bien que les prélèvements publics représentent une part très importante du PIB français (50,7 %), cette proportion restera plus faible en France que dans les pays nordiques : ils atteignent 51,3 % du PIB en Finlande, 53,8 % au Danemark et 55,2 % en Suède. En conséquence, alors que ces pays enregistreront des excédents budgétaires variant grossièrement entre 2 et 4 % du PIB, la France aura un déficit de 2,5 %, le deuxième en valeur de la zone euro après celui du Portugal.

  • 14 juin 2007

    TVA sociale : le diable est dans les détails

    TVA sociale : le diable est dans les détails

    Le concept de TVA sociale été remis au goût du jour, lorsque nos voisin d'outre-Rhin ont augmenté leur taux standard de TVA de 3 points tout en réduisant les cotisations sociales employeurs de 1 point. En principe, la TVA sociale consiste effectivement à financer des prestations sociales par une hausse de la TVA, ce qui se traduit par une baisse du coût du travail. L'idée de baisser le coût du travail est séduisante. Mais elle n'est pas sans risques sur le plan de l'inflation et à moyen terme sur l'allocation sectorielle des ressources ou des finances publiques.

  • 5 juin 2007

    Heures supplémentaires : une fausse mauvaise idée

    Heures supplémentaires : une fausse mauvaise idée

    La défiscalisation des heures supplémentaires au-delà des 35 heures peut paraître politiquement habile. On ne s'attaque pas au symbole, mais on le vide de sa substance. Cette mesure n’échappe pas entièrement à la logique qu'il s’agit de remettre en cause. Pourtant, même si elle fait l'objet d’abus, la mesure va réduire les charges salariales et réduire le coût du travail.

  • 4 juin 2007

    La préférence pour l'inégalité est-elle en augmentation?

    La préférence pour l'inégalité est-elle en augmentation?

    On sait depuis longtemps que la société américaine est marquée par une préférence forte pour l'inégalité. Mais on savait moins que cette préférence n'était peut-être pas étrangère au caractère multiracial des Etats-Unis. C'est en tout cas la thèse d'Alberto Alesina et Edward L. Glaeser. L'Europe multiculturelle connaîtra-t-elle la même évolution ?

  • 30 mai 2007

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Union européenne : pourquoi Sarkozy accélère

    Un des premiers gestes du nouveau président, après la visite rituelle à Berlin, a été de se rendre à Bruxelles où il s’est entretenu avec le président José Manuel Barroso et la Commission. C'était une première significative dans la politique française : M. Sarkozy entendait de la sorte indiquer que « la France était de retour en Europe ». Pourquoi celle-ci mérite-t-elle tant d'attentions ? Cela s'explique par deux séries de facteurs.